BALATONIZER – Occlused in Ottusity (Devil Dolls records) - 17/05/2005 @ 23h30
C’est triste mais il faut bien l’admettre, mis à part quelques exceptions intéressantes, la scène italienne fait un peu figure de parent pauvre du métal extrême avec des formations plus caricaturales les unes de que les autres. A croire que la scène transalpine n’a pas subi le même essor que celle de l’hexagone où, plus vraisemblablement, que nous ne connaissons pas suffisamment les bons groupes de l’underground rital.
BALATONIZER nous arrive directement du pays de la « cosa nostra » ou plus exactement de la Sicile. Dans un premier temps j’aurai été tenté de conjuguer le verbe fictif « bourriner » à tous les temps pour mieux vous parlez de ce premier album. Pensez donc, avec 32 titres expédiés en l’espace de 25 minutes, BALATONIZER ne fait pas de la musique d’ascenseur. On se croirait plutôt revenu à l’époque des premiers NAPALM, SORE THROAT, et autres 7 MINUTES OF NAUSEA (qui portait plutôt bien son nom mais dont les pochettes remplissaient mal leur rôle de sac à vomi). Le trio d’insulaires ne s’embarrasse que de peu de préliminaires pour nous (a)saillir sans ménagement de leur grind teinté de death et de crust. Quelques samples en italiens ici et là et c’est parti pour la lobotomie par voies auditives. Avec une boîte à rythmes programmée sur le mode « à fond la caisse », des guitares saturées à mort, façon grind de bûcherons, des grognements porcins et des cris aboyés sans un semblant de cohérence, BALATONIZER a tout du gang de poètes mélancoliques incompris. Pourtant, au fil des écoutes, et pour ma plus grande consternation, le joyeux chaos de ce grind qui éclabousse prend chaque fois davantage de sens pour finalement laisser place à une impression très positive (mais j’ai honte, hein !). En effet, les 32 défouloirs rassemblés ici sont loin d’être aussi linéaires qu’on serait tenté de le croire par une analyse succincte. Le trio d’affreux dispose de quelques recettes savamment distillées qui varient leurs morceaux et apportent même des petites touches fort intéressantes comme sur les surprenants riffs dissonants de « Microscopic Brain » ou encore l’utilisation parcimonieuse de synthé généralement contre-nature dans le grind de cet acabit. Certes, ça part un peu dans tous les sens et on se retrouve vite un peu perdu au rythme où s’enchaînent les 32 ogives d’ « Occlused in Ottusity » mais on détecte également un certain savoir-faire dans l’art de composer une musique faussement bordélique. L’autre aspect de BALATONIZER qui me séduit réside dans le fait que le groupe ne se prend absolument pas au sérieux. Ils n’hésitent pas à se tourner en auto-dérision. Outre l’artwork représentant les zicos submergés par une horde de porcs, le livret abrite une mini-BD loufoque mettant en scène le trio. Le guitariste/programmateur est d’ailleurs dessinateur de comics lorsqu’il ne se livre pas à ses activités vacarmesques. Ce cd dispose également d’une piste multimédia qui finira de vous convaincre du second degré de BALATONIZER par une vidéo assez drôle où le groupe rivalise de grimaces au milieu d’un fatras épileptique d’images monochromes. Une bonne petite galette qui mérite largement l’intérêt des fans de grind… et je sais qu’il y en a qui traînent dans le coin…



Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10454




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