Si vous aimez le metal influencé par la culture égyptienne et que vous ne connaissez pas BAK, c'est clair que vous manquez quelque chose. Si vous n'avez pas écouté le premier album du groupe, "Sculpture", alors que vous êtes un aficionados de musique World metal progressive bien envoyée, c'est bien dommage. Si vous êtes par contre familiarisé aux sonorités du groupe, l'arrivée de cet E.P va certainement vous faire dresser les oreilles comme un bon vieux chien de chasse à l'arrêt.

BAK est un groupe australien, de Sydney plus précisément, qui en plus d'être des passionnés de metal sont des fous furieux de culture égyptienne... et plus largement de culture au sens large. Si au départ, on pense légitiment que le groupe est avant tout intéressé par la culture egyptienne, plus on écoute et plus il s'avère que les choses sont un peu plus complexes que ça. Les instrumentations et les harmonies sont tellement nombreuses qu'on voit bien que le groupe a été piocher ses idées à différents endroits du globe. Mais avant tout qui c'est ces petits BAK ?
A la base, ce sont deux globes-trotters passionnés de World music et de metal et qui aiment brouiller les pistes en mélangeant le sérieux, l'humour à une bonne dose de mystère et de magie. En fouinant un peu sur le net on trouve quelques informations sur le groupe mais quelques points restent obscurs et on comprend vite que le groupe aime se cacher derrière un opaque nuage de fumée.
On sait cependant que le groupe ne travaille pas seul et qu'ils font appel à des musiciens orientaux, des chanteurs de Heavy et des collaborateurs extérieurs pour construire leur univers sonore (autant dire vu la mixture sonore qu'ils sont nombreux). Le socle vocal permanent de Bak reste composé de cinqs chanteurs soit trois chanteurs "rock" et deux chanteurs d'Opéra. 'Doit pas être facile à gérer tout les jours, ce genre de configurations !
En plus de ce complexe labyrinthe sonore il faut ajouter des lyrics assez différents de ce que l'on trouve habituellement, basés sur des thématiques étranges comme une relation unique avec l'histoire et le futur... un cocktail difficile à équilibrer n'est-il pas ? Bonjour pour trouver la recette...

Le premier album avait fait un véritable carton parmi les critiques. Les mélomanes, stupéfaits de découvrir un univers aussi riche et aussi varié avaient peine à croire que le groupe ait réussi à dompter un univers sonore aussi large, alliant la diversité des instruments traditionnels aux chants impeccablement interprétés.
Cependant attention, toute cela ne suffit pas à faire un grand groupe et de grands disques, et à la limite, histoire de me faire l'avocat du diable, si j'ai envie d'écouter de la musique orientale, ben je vais carrément chercher à la source et me contente pas de quelques interludes sur un disque « metal ».
De plus, on le sait tous, le mix des extrêmes ne suffit plus à rendre intéressant un groupe, il faut vraiment qu'une identité se dégage de l'ensemble. Ici, nous n'avons que quatre titres soit 23 minutes de musique. Mais alors qu'on croirait en avoir trop peu, ces salauds s'en sortent encore avec les honneurs et finissent par pondre un E.P très, très sympa, qui s'écoute pour ce qu'il est : de la sacré bonne musique issu de l'imagination fertile de musiciens ouverts et passionnés.

Le mix entre musique traditionnelle et metal est toujours aussi réussi (la simple écoute de « Us All » vous en convaincra) et bien que j'apprécie les passages les plus rugueux, c'est sur les passages World que mon attention est retenue en premier. Avec ses sept minutes, le deuxième morceau, « Creation », prend véritablement aux tripes et la puissance émotionnelle de l'ensemble donne aux chants et aux cordes une couleur mystique et onirique qui aurait pu accompagner la musique d'un grand film d'aventures. Cette chanson est véritablement incroyable et c'est avec la larme à l'œil qu'on enchaîne sur une partie plus métallique qui file la pêche avant l'enchaînement sur le morceau suivant. IL y a vraiment pas à chier, les passages World sont incroyables, les riffs sont bien amenés et les mélodies assez incroyable.
Mais là où je trouve que le groupe atteint quelques limites, c'est que je ne le trouve pas toujours à la hauteur lorsqu'il branche les guitares électriques. Même si l'ensemble est progressif, les riffs et le chant sont très vintage et me renvoie vers les pionniers du metal des années 70 (le fantôme de Sir Rob Halford n'est jamais très loin). Attention, ce n'est pas un mal hein ! Mais on est tellement pris dans un bain d'originalité qu'on regrette que le groupe ne sorte pas plus de son « metal classique » pour devenir une bête totalement unique et originale (on remarque tout de même quelques passages plus extrêmes vocalement parlant sur "What have we done").
Cependant, je le redis une fois de plus, ces quelques « défauts » doivent être pris comme de petits boutons sur un visage d'une incroyable beauté (le dernier morceau « The Tragedy of Isabella Lockhardlt sonne comme une berceuse maudite). Vous risquez peut-être de vous dire « Il y va fort le Pamalach... c'est de la bombe quand même ! » Et vous aurez raison putain.. j'espère que VOUS êtes en train d'écouter cette merveille !!!

PS : Special Thanks au Lapin Jaune qui m'a gentiment filé un exemplaire de "Painter"... dieu te le rendra !




Rédigé par : Pamalach | 15,5/20 | Nb de lectures : 12001