BAD RELIGION a toujours été un groupe qui a fourni de façon très régulière ses fans en albums de grand cru, puisqu'à une époque pas si lointaine, ils envoyaient quasiment une bombe par an.
Au travers de sa discographie plutôt fournie, je n'aime pas tout ce qu'ils ont fait. J'adore les débuts, la période "Generator" jusqu'à "Recipe For Hate".
La suite m'a beaucoup moins passionné, je n'ai pas toujours goûté les orientations qu'a pu prendre le groupe. J'avais laissé tomber jusqu'à "The Empire Strikes First" qui m'a de nouveau redonné envie d'aller vers les chansons de BR.
J'ai donc été voir dans ce qu'ils avaient fait récemment, et j'ai plutôt trouvé de la bonne came... alors j'étais très curieux de voir ce qu'allait donner le petit nouveau, "The Dissent of Man"... et j'ai été très agréablement surpris.
Car BAD RELIGION fait ici le pont entre ses pulsions les plus primaires et ses penchants pop sans pour autant que cela ne pourrisse l'ensemble comme ce fut parfois le cas dans le passé.
Je retrouve plein de clins d'œil à "Generator" voire à des albums encore plus anciens.
Bien sûr, il reste beaucoup de mélodie "Popisante" mais dans l'ensemble, les chansons sont au rendez-vous.
Toujours très courtes et efficaces, les brûlots se mémorisent en deux trois coups de culière à pot et on s'ennuie pas souvent sur cet album.
Il reste néanmoins quelques chansons un peu moins inspirées, des mélodies qui sentent un peu le réchauffé et globalement un album qui n'est pas aussi fort sur la durée que ce qu'il envoie au départ.
Car dès le premier titre avec "The Day That the Earth Stalled", BAD RELIGION nous annonce la couleur : ça va envoyer du bois.
Putain de Caralho que cette chanson est bonne !!!
En voiture, tu appuies sur l'accélérateur instantanément (attention chers amis Vseurs et Vseuses, les Pandores sont partout).
"The Resist Stance" qui suit dans la foulée, surprend un peu avec des chœurs inhabituels mais a le mérite de montrer que BR n'a pas perdu sa fougue légendaire.
On retrouve bien sûr des titres mid tempo en mode mineurs (l'excellent "Won't Somebody", "I Won't Say Anything") qui reposent un peu les portugaises en même temps qu'ils nous rappellent que les boys ont quand même un talent inné pour composer des chansons qui tout en restant mélodiques et sensibles, ne tombent jamais dans la mièvrerie.
Ce qu'il y a de vraiment sympa dans ce disque, c'est qu'il regorge de plusieurs surprises assez inattendues.
Le riff de "Someone to Believe" aurait très bien pu par exemple avoir été composé par Dee Dee des Ramones.
Le solo est quasi digne des Looney Tunes et l'énergie très rock n'Roll du morceau fonctionne très bien.
On note aussi le mineur harmonique assez rare chez eux sur "Meeting of the Minds". C'est d'autant plus étonnant que ce n'est absolument pas incongru et que le groupe semble très à l'aise pour intégrer ces vibes orientales dans son Mojo.
"Pride and the Pallor" rappelle quant à elle que le punk est toujours profondément ancré dans le cœur de BR. Malgré une apparente facilité dans la chanson, tout prend forme après quelques secondes... on dirait que le groupe revient puiser dans ses veilles influences pour faire du neuf... mais du neuf un peu Old School.
La voix de Greg est toujours aussi juste, puissante et envoutante et les guitares sont toujours aussi abrasives et chargées d'émotions.
Mais lorsqu'il s'agit de tous partir à la "calle" et de distribuer des chifarnas à tout ce ce qui passe aux alentours, tout le monde répond présent.
Mention spéciale au passage à "Ad Hominem", chanson au refrain tout simplement imparable, qui va vous rester longtemps dans la tête, faites-moi confiance.
Bref, "The dissent of man" est un album qui fait du bien, un album qui fait plaisir, et un album sur lequel il faut que vous posiez une oreille si vous aimez BR et si vous aimez le punk Rock Californien.
La vieille garde semble encore avoir bien des choses à dire (après 30 ans de bons et loyaux services siouplait!!) et lorsqu'elle le fait avec tant d'énergie et de talent, on ne peut que se ranger du côté des BAD RELIGION.


Rédigé par : pamalach | 16/20 | Nb de lectures : 14137