BABYLON PRESSION est de retour ! Vous aviez certainement remarqué dans nos pages le titre de leur nouvel et troisième album aux consonances pleines de poésie : " Allez tous vous faire foutre !".
Pour ceux qui ignorent tout du groupe, sachez que les Gaziers du Sud de la France pratiquaient à leurs débuts un bon Néo Metal des familles avant de s'orienter (à la suite de quelques changements de line up) vers un Hardcore/punk plus violent et engagé.
"Des tasers et des pauvres", "Les banquiers vont sauver ta vie" ou "A force d'y croire on meurt déçu" sont parmi les titres qui nous sont proposés sur ce skeud.
On est ici en pleine terre Pounk et les mots d'ordre sont revendications, mollards et haine du système. Si vous trouvez que ce genre de paroles sont ridicules et qu'elles n'ont aucun autre intérêt que celui de vociférer dans le vide... il est clair qu'il vaut mieux que vous passiez votre chemin.
Je peux parfaitement entendre les arguments de ceux qui disent que le « punk » actuel n'a pas la fraîcheur de celui de la fin des années des 70's et que les cris de révoltes ont depuis les CLASH clairement montré leurs limites.
Mais quand un groupe croit en ce qu'il chante, vous pouvez aller lui dire que leur démarche est inutile, de toute façon (et c'est tant mieux), il n'en a en général pas grand-chose à foutre.
On peut penser ce que l'on veut du groupe et de son message, mais la démarche de Babylon Pression semble sincère.
Musicalement, le groupe pratique désormais un punk beaucoup plus radical qu'auparavant même si on note quelques incursions sur des plans Stoner.
La production est brute de chez brute et colle parfaitement à l'esprit de la musique.
Sur « Travaille, Consomme et meurs » le groupe était un peu plus « metal » que sur ce dernier skeud.
Ici, les morceaux sont beaucoup plus primitifs, tout est plus direct et sans aucune fioriture.
J'aimais bien certains passages musicaux du précédent album et je dois avouer que je suis assez déçu avec celui-là. Le groupe a décidé de foncer dans le tas comme un troupeau de bœufs, oubliant plusieurs éléments qui donnaient un certain charme à leur musique, sans pour autant empêcher les messages de « passer ».
Les tempos sont un peu moins rapides que sur le précédent album et les guitares sont en mode free style : on oublie le Palm muting et les plans Metal pour en revenir aux fondements du punk : à la tèque !
Si vous connaissez le groupe, vous n'aurez pas de surprises au niveau des paroles : ils sont toujours aussi véners et en veulent désormais à la terre entière (l'album est moins « conceptuel » que le précédent).
Si vous ignorez tout du groupe, j'imagine sans peine qu'à la lecture des titres des chansons vous avez déjà une petite idée de la direction que les lyrics prennent. Le groupe souhaite faire passer son message et sa vision de la société d'une manière encore plus brutale qu'auparavant et un peu à l'image de la pochette, le groupe vomit littéralement sur la société française.
En général, je ne suis pas gêné par le côté « gros bourrin » mais ici, je trouve que c'est vraiment « trop »  et que le groupe aurait quand même pu s'arrêter deux minutes pour réfléchir un peu.
Certes, BP est un groupe contestataire qui est jouissif parce qu'il est vraiment direct et immédiat. Mais sur l'album précédent, je trouve que tout était plus organisé et que cela ne nuisait pas aux chansons.
Ici, on dirait que le groupe est tellement à bloc qu'il gueule sur plein de trucs et qu'au final, il a du mal à faire mouche.
Je regrette un peu ce côté-là, car à plusieurs reprises, le groupe essaye de varier un peu les plaisirs en essayant de construire des parties un peu plus musicales... mais cela tombe un peu à plat.
Cela permet par contre à l'album de pouvoir respirer un peu et c'est dommage quand on sait que BP peut construire des architectures plus élaborées (il y a d'ailleurs à un moment une petite incursion au bottleneck sur « Les banquiers vont sauver ta vie » qui est plutôt réussie).
J'ai quand même du mal à accrocher totalement à cet album qui équilibre difficilement l'urgence et une certaine réflexion.
Le jour où vous avez vraiment des envies de meurtres et que vous aimez le punk, un petit « Allez tous vous faire foutre » vous fera certainement plaisir... et si ça vous suffit pas, il restera toujours un petit morceau bien colérique à vous mettre sous la dent sur cet album.


Rédigé par : Pamalach | 10/20 | Nb de lectures : 13485