A TRANSYLVANIAN FUNERAL, que je vais appeler ATF par flemme olympique, est un one-man band américain. Quoi ? Oui, bon ok, c’est la base de la scène US : tu veux faire du black metal, tu te mets dans ta chambre en Californie (bon, là, c’est l’Arizona) et tu fais ton BM avec ton home-studio. Si quelques groupes sortent du lot, force est de constater que 98% de la scène USBM sent la naphtaline. Premier bon point pour Sleepwalker (c’est le petit nom du gus derrière ATF, mais également Forbidden Records, son label), c’est qu’il ne sort pas 14 000 trucs en un an. Depuis la création de ce projet en 2008, il a sorti 3 albums et trois split. C’est plutôt correct. Deuxième bon point, il ne fait pas de Cascadian BM (vous savez, le black à sandales et chemises à carreaux pour hippies, dont la figure de proue sont WOLVES IN THE THRONE ROOM). Non, là on est dans le pur BM bas du front des années 95/2000.

En écoutant ce Gorgos Goetia, j’avais l’impression d’écouter du sous-JUDAS ISCARIOT. Ce qui est plutôt un compliment, vu que j’adore ce dernier. Donc, on a affaire à du pur BM type Norvège des débuts, avec aucune originalité ni créativité. ATF, c’est de la resucée de ce qui existe déjà. D’ailleurs, c’est pas forcément super bien fait. Le son est cheap (notamment le son des cymbales), les riffs écorchent méchamment les tympans, le chant est assez risible. Mais il y a un feeling, d’outre-tombe qui a un petit gout de revenez-y. Sans être original, ATF arrive néanmoins à rester efficace, avec des morceaux rapides, agressifs. Le bonhomme maitrise à perfection le tremolo et le aaarrgh qui va dessus. Ca ne suffit pas à faire un bon album, mais ça permet de se sauver du naufrage.

Car naufrage il a faillli avoir. Peu inspiré, une exécution passable, ce nouvel album d’ATF est en plus très très long (1h12…). Mais le classicisme forcené de Sleepwalker réussi à maintenir sa barque à flot. Pas suffisant pour que je vous le recommande, à moins que vous soyez en manque avancé d’USBM.


Rédigé par : Skay | 10/20 | Nb de lectures : 11830