Troisième album du sieur/designer Josh Graham et changement de direction notable. Tout d’abord, changement de label, passage de Neurot Recordings au label hollandais un peu moins prestigieux du nom de Burning World Records (associé au label Roadburn Records). Allez savoir pourquoi. Est-ce volontairement pour se détacher de NEUROSIS et consorts - beaucoup de mauvaises langues ayant traité Josh d’opportuniste puisqu’il est l’artiste visuel principal du quintet (entre autres) et qu’il lui était facile de sortir des albums (assez moyens, d’ailleurs) via Neurot Recordings – ou bien est-ce parce que sa vision de A STORM OF LIGHT ne correspond plus à celle de l’écurie US? Parce qu’effectivement, sans être un revirement artistique radical (pourtant la pochette est aussi laide que les précédentes, la palme revenant vraiment à celle-ci), la musique du combo a quelque peu changé.

C’est d’ailleurs la première fois que les compositions retiennent vraiment mon attention. Puisqu’ayant détesté les deux premiers albums, c’est avec un énorme a priori que j’ai débuté l’écoute de cet album. Et pourtant, passé le premier titre («Missing», assez insipide avec son chant presque insupportable), le tout révèle au fur et à mesure des plages son petit lot de (plutôt bonnes) surprises. S’éloignant des influences premières NEUROSIS, ISIS et consorts, A STORM OF LIGHT a introduit ici des éléments Rock, Prog, Indie, voire même Sludge et cette nouvelle base est par instants assez appréciable. A noter également la participation à l’enregistrement de quelques personnalités dont JARBOE, Kris Force (AMBER ASYLUM) et Kim Thayil (SOUNDGARDEN. Incroyable, mais vrai… Sauf que les deux titres sur lesquels Kim a travaillés sont les pires de l’album. Dommage). Le deuxième titre «Collapse» commence à nous chatouiller les tympans: intro à la ISIS, la composition presque Sludge possède un groove que nous n’avons pas l’habitude d’entendre. La voix de JARBOE est très en retrait, malheureusement. Suit «Black Wolves» avec son riff moteur ennuyeux et son évolution trop prévisible. Le chant encore une fois est mal géré: trop en avant, il tend à effacer certains éléments dont cette deuxième gratte en fond de toile. A partir de la quatrième plage, s’enchaînent compositions dispensables et titres assez séduisants. Contrairement à ce que peut laisser penser le nom du quatrième titre, la ballade «Destroyer» est le titre le plus Pop de l’album. Et aussi l’un des plus embarrassants. Vite oubliée, cette erreur est corrigée sur la fin avec des compos comme «Leave No Wounds» (titres assez dynamique et particulièrement mélodique) et « Death’s Head» (PINK FLOYD, es-tu là?).

Josh Graham semble se chercher encore musicalement et artistiquement parlant. Le manque d’homogénéité et de compositions matures et abouties sont les principaux défauts observés ici. Etrangement, Josh ne parvient pas à tirer profit de sa grande expérience scénique (RED SPAROWES, BLOOD AND TIME, A STORM OF LIGHT) pour pondre un album cohérent, mûr et prenant. En espérant que ce troisième album est une étape de transition et que le meilleur est à venir.


Rédigé par : DeadStar | 12/20 | Nb de lectures : 12709