Z’en avez marre de l’extrême ? Envie de quelque chose de plus doux ? Quelque chose qui vous rappellera vos jeunes années lorsque le truc le plus extrême que vous écoutiez c’était "In the End" de LINKIN PARK qui passait en boucle sur feu-Europe 2, avant que des potes vous fassent découvrir RAMMSTEIN et SLIPKNOT (Autobiographie Inside) ? Voilà un disque pour vous !

Bien qu’il semble présenté comme un jeune groupe, A LIFE DIVIDED (ou A_liFe [DivideD]) existe depuis 2003, et même depuis 1999 lorsqu’il s’appelait encore CYDONIA. Passenger est le 3ème album du groupe sous le nom A LIFE DIVIDED après Virtualized (2003) et Far (2006), tous les deux sortis en autoproduction. Le groupe allemand originaire de Munich saute donc dans le grand bain des labels pour son 3ème effort en signant chez AFM.

Ne connaissant pas les deux précédents efforts (vous non plus, je suppose), je vais me concentrer sur Passenger précisément. Vous l’aurez compris en lisant mon intro, A LIFE DIVIDED pratique sur cet album un Rock/Metal Electro « gentillet » à la LINKIN PARK. La ressemblance entre le chant de Jürgen Plangger et celui de Chester Bennington est en effet frappante, bien qu’il prenne également des tons à la Lauri Ylönen (THE RÅSMUS) ou des tons graves plus personnels ("Save Me"). Mais ce n’est pas tout, et A LIFE DIVIDED a quand même décidé de remettre un peu de « Metal » dans la sauce LINKIN PARKienne. Groupe allemand oblige, on retrouvera donc pas mal de gros riffs goth/indus à la RAMMSTEIN/OOMPH!/EISBRECHER, mais également des effets électro évoquant pas mal NINE INCH NAILS (notamment dès le début de "Heart On Fire"). A LIFE DIVIDED fait donc une petite mixture d’éléments bien connus, pour un résultat plus ou moins réussi.

Bon, je sais que les références musicales citées vont faire fuir pas mal de monde, mais il faut remettre les choses dans leur contexte et avouer que dans son style, A LIFE DIVIDED se débrouille pas mal et Passenger est un album tout à fait honnête. La recette est simpliste, très « pop » (couplet/refrain, titres plus calmes de rigueur, focalisation sur le facteur chant), mais fonctionne un minimum. Malgré un single d’ouverture "Heart On Fire" pas très excitant, le groupe tente l’effort d’enchaîner 10 « tubes » et arrive un tant soit peu à s’en sortir. Bien évidemment, mon subconscient métalleux retient plus les morceaux à gros riffs, et à ce titre l’enchaînement "Anyone" (bardé de très bonnes mélodies) - "Words" (avec ses assauts à la RAMMSTEIN) - "Hey You" (très percutant avec même quelques vocaux harsh) fonctionne à merveille, ce à quoi j’ajoute "Change" en fin d’album, morceau assez épique avec des cris déchirants en toile de fond. Mais sur le reste de l’album ça passe tout de suite moins bien, notamment le très ennuyeux "Doesn’t Count" que les chœurs ne parviennent pas à rattraper. La plupart des refrains sont assez accrocheurs ("Hey You"), mais dans l’ensemble ils s’avèrent assez convenus et ne restent pas spécialement dans le crâne, quand ils ne brisent pas la dynamique d’un morceau ("Change"). Le groupe tente également de sortir des sentiers battus avec un côté électro très travaillé tout du long du disque, ou encore quelques incursions symphoniques ("Sounds Like A Melody" notamment), mais se fourvoie avec le dernier morceau "The End" avec son côté « théâtral » complètement à côté de la plaque. Bon bien évidemment la prod est über-propre, mais elle convient parfaitement au style pratiqué qui, avouons-le, fait l’effort de ne pas sonner trop « néo » en restant dans un cadre strictement Electro/Rock/Metal (pas de passages rappés ici, ouf).

Passenger est donc un album tout à fait correct pour son style, mais est au final assez anecdotique, manquant de variété et d’accroches malgré les quelques efforts pour sonner plus « original ». La grande question reste de savoir à quel public s’adresse A LIFE DIVIDED et surtout, va-t-il réussir à le trouver parce que c’est pas gagné. Peut-être que les ondes FM allemandes en ont déjà profité, mais toujours est-il qu’en faisant une musique « grand public » A LIFE DIVIDED ne doit pas se tromper de cible. J’espère que ça plaira aux amateurs de LINKIN PARK et consorts qui se délecteront des quelques riffs plus incisifs, quant aux autres, ben…


Rédigé par : ZeSnake | 12.5/20 | Nb de lectures : 12964