Les meilleures vannes sont les plus courtes, et dans le cas d'A Kid Hereafter In The Grinding Light, 30 titres en à peu près autant de minutes, c'est déjà bien trop long. En même temps vu l'historique du groupe, on pouvait le voir arriver gros comme une maison. Au commencement était (et est toujours) donc A Kid Hereafter, groupe danois de rock barré qui part dans tous les sens trop fou-fou t'as vu, et vu qu'ils se sont dit que ce serait encore plus foufou de faire du grind, les membres ont fondé A Kid Hereafter In The Grinding Light, extension à vocation plus brutale comme son nom vous l'aura fait remarquer.

Juste pour la street cred' metallistique, Shane Embury dit d'eux que ce groupe est trop cool parce que ça le fait bien marrer. Mais quiconque ne possédant pas le même humour que le Jacques Villeret des cavernes trouvera ce premier album quand même profondément chiant et anecdotique. La scène spazz/grind s'est déjà asphyxiée d'elle-même depuis longtemps déjà de par sa propension à proposer toujours le même type de délires. Bref, comme trop de groupes qui veulent se la jouer barré/survolté en fait, A Kid Hereafter In The Grinding Light ne sert vraiment à rien et s'évertue à masquer la vacuité totale de sa musique sous des tartines d'autodérision, de riffs qui partent dans tous les sens mais qui ne vont au final nulle part et d'artworks ultra-bigarrés qui flinguent les yeux.

Alors bien sûr, je me doute que les gars font ça juste pour le fun, sans prétention aucune, mais hormis eux je doute que ça amuse grand monde. Vouloir flinguer les conventions metal, c'est louable, mais quand on est le 267839ème groupe à le faire de la même manière on est en droit de se demander où est l'anti-conformisme du truc et qui est pris pour un pigeon dans l'affaire. Enregistré live en seulement quatre jours dans leur propre studio, tu peux te douter de la spontanéité bordélique du truc, blindé d'enchaînements de plans à faire se pendre un progueux, de dissonances à n'en plus finir et de hurlements suraigüs balancés dans le seul but de te foutre sur les nerfs.

Ca aurait été marrant il y a quelques années, coincé au milieu des premières livraisons de Daughters, An Albatross et toute cette clique barrée, mais eux-mêmes ont compris que ça servait à rien de faire autant de bordel gratuit et ont aujourd'hui vogué vers des horizons non pas plus matures mais plus intéressants. Mais ça, au Danemark, ils en sont pas encore là. Du grind pour fluokids, anyone?


Rédigé par : Crown_Me | 06/20 | Nb de lectures : 10278