Au grand concours des patronymes bidons, A Girl A Gun A Ghost se défendent plus que bien. Au grand concours des acronymes ridicules, AGAGAG aurait terminé sur le podium. Et au grand concours des sosies, ces mecs enterrent tous les clones de Johnny à t-shirts d'Indiens et aigles tatoués sur le biceps. Belle performance!

Ça va être simple, et si vous êtes un de ces grands sportifs devant l'Eternel qui s'adonnent chaque dimanche après-midi aux plaisirs de la pêche, ce paragraphe est pour vous. Ferret Records a un gros poisson, Every Time I Die. Et ce gros poisson, faut le rentabiliser au maximum. Alors ils vont taper dans le créneau du surgelé fade, au goût de synthèse et à la panure douteuse, pour en faire des petits bâtonnets uniformisés, commercialisés sous le nom de A Girl A Gun A Ghost. Ouais, une marque de poiscaille comme ça, elle partira jamais dans vos caddies, mais c'est dur de trouver une chute convenable pour tous les groupes moisis que je me ramasse, soyez indulgents.

Donc si vous avez déja posé une seule oreille sur Every Time I Die, vous aurez la sympathique impression de tomber sur un groupe de lycéens qui s'amuseraient à singer la bande de Buffalo, mais après avoir assaisonné tout cela à la plus périmée des sauces metalcore. Immonde. Tous les ingrédients des gaziers de Buffalo sont repris sans vergogne, mais en version pourrie. Le truc marrant, c'est que la feuille promo clame "réunissant le meilleur d'Every Time I Die, Far, Buried Inside, Isis et Refused". Ben voyons. Même les Experts trouveraient pas une seule trace des quatre autres excellents groupes, faudrait arrêter le name-dropping à la con.

Bref, tout tourne autour du groupe qui fout le plus la patate du monde, mais sans jamais réussir à lui arriver à la cheville. Les, malheureusement maintenant défunts, Fight Paris, avec un mélange d'ingrédients très proches, étaient parvenus à pondre une bien bonne galette, mais ici ça tourne à la parodie. Le chanteur d'abord: la question que l'on se pose tout au long du disque est "Mais quand vas-tu enfin fermer ta gueule?" Ça veut se la jouer Keith Buckley, le timbre, les lignes de chant effrénées, la gouaille rock'n'roll, tu te doutes que le mec avait des posters de lui partout dans sa chambre. Eh mec, arrête de te toucher, ton chant est moisi. Et omniprésent, tu vois bien que tu bouffes toute la musique. Et tant qu'on y est, arrête les distos vocales "Je chante dans un mégaphone.", même Mickaël Youn sonnait mieux à la grande époque du Morning Live.

Mais musicalement, c'est pas mieux foutu. Les riffs hardcore'n'roll de qui-vous-devez-maintenant-savoir font même pas trembler du pied, je croyais que si, mais c'est parce que j'avais pas bu. Pas très judicieusement agrémentés de riffs et mélodies metalcorisants du plus mauvais effet, pour pas arranger les choses. Ah, Grissom vient de m'avertir qu'on aurait retrouvé des fragments de Buried Inside sur les passages les plus lents de deux/trois titres comme sur "Shake, Rattle (Snake), And Roll!" (oui, même les titres de chansons sont pourris). Là c'est déjà un peu plus positif, mais ça décolle pas. Et breaks et mosh parts sont, à l'image d'un moine tibétain face à une matraque de l'Empire du Milieu, spectaculairement inefficaces. Ils avaient peur de décoiffer leur public de mêcheux? Parce que si vous parvenez à vous trémousser la rondelle là-dessus, cherchez pas, c'est qu'un ver solitaire fait mumuse en votre intérieur...

Au final, j'ai du mal à comprendre l'utilité de Ferret à recueillir un groupe qui repompe autant l'une des pontes de leur catalogue. Vous verriez Roadrunner signer Ektomorf? Bref, album répétitif, ce coup-ci vous aurez le droit de vous forger un avis définitif au bout d'une écoute sur Myspace. Mais surtout sans aucun intérêt car sans personnalité, même l'artwork a été réalisé par Sons Of Nero, en vogue dans le genre et chez Ferret, ayant en références Maylene And The Sons Of Disaster, Zao et... Every Time I Die. Lisses jusqu'au bout. Get a Life!


Rédigé par : Crown_Me | 07.5/20 | Nb de lectures : 10940