En 2006 j'avais quitté les Français d'AZZIARD sur une bonne impression laissée par leur seconde demo, bien sûr tout n'était pas parfait chez les Parisiens, mais "Eternal Remains" nous présentait un bon groupe de black/death sympho auquel il ne manquait qu'un tout petit quelque chose pour devenir excellent. Trois ans plus tard et avec ce premier album intitulé "1916" entre les mains, j'ai l'impression de découvrir un tout nouveau groupe. J'aurais d'ailleurs dû me douter que ce changement de logo et cet artwork soldatesque allaient me plonger dans un univers à des années lumières du sympho des débuts. Cela se confirme également à la vue du line up où le claviériste Sbu n'apparaît plus.

Finies donc les obscures mélodies d'"Eternal Remains" et place à la brutalité martiale de "1916". AZZIARD a donc considérablement durci le ton pour ce premier album et s'attèle désormais à crever les tympans à grand coup de black metal teinté de riffs death. En cela "1916" m'a rappelé les excellents Polonais d'ABUSIVENESS ou bien encore les Français de FORNICATION et de BLACK DEMENTIA. De gros riffs épiques épaulés par une batterie blastante, AZZIARD sait comment faire parler la poudre et le prouve avec des brûlots comme "Regression" ou "Défiguré".

Le groupe ne dénigre pas pour autant ses racines black metal et la comparaison avec le second SETH ou les derniers GORGOROTH (époque Ghaal) se voit justifiée sur des titres à l'atmosphère morbide comme "Effondrement" ou le lancinant "Dernière Volonté" clôturant l'album d'une fort belle manière.

Le hic, car il y a un hic, vient du chant qui ne me plaît pas du tout. Bien trop plat à mon goût et souvent dénué de lignes accrocheuses. Même si des paroles telles "Mort pour la France, mort pour la gloire, mort en silence, pour la victoire" n'auront pas plus de mal à vous rester en tête que le gaz moutarde à décimer nos poilus, je pense que des vocaux plus puissants et plus rugueux se seraient avérés bien plus efficaces. C'est d'autant plus dommage que le mixe de Charly Salkazanov (FALKIRK, OBSCURUS ADVOCAM) et le mastering du Finlandais Mika Jussila (APOCALYPTICA, CHILDREN OF BODOM) confèrent à l'album une production des plus solides.

Malgré cela "1916" demeure un premier album honnête et les amateurs de black/death guerrier y trouveront leur compte sans aucun problème. Les exploits des casques à pointes lors du premier conflit franco/allemand au siècle dernier avaient déjà été mis en musique par ENDSTILLE, ces derniers viennent de trouver leur pendant français grâce à AZZIARD. Vivement le split.


Rédigé par : wasted | 14,5/20 | Nb de lectures : 12175