Deux ans après avoir taquiné la bande à Jésus avec son quasi-parfait "Diabolic Impious Evil", AZARATH remet sa soutane pour prêcher la bonne parole du Brutal Death. Si le groupe continue sur sa lancée en distribuant les baffes à tours de bras, on notera un léger essoufflement… L'hostie a trop trempé dans le vin de messe, elle a perdu de son croquant. Dommage.

Alors, quoi de neuf chez AZARATH? Eh bien, en vérité je vous le dis: pas grand-chose! Ceux qui s'étaient convertis à l'Eglise de ces Polonais ne connaitront pas les affres d'une crise de foi, puisque tout est là. Tous les éléments qui faisaient et font de AZARATH un groupe majeur du genre sont présents. La rapidité exacerbée, les vocaux rageurs, l'ambiance "evil", les solos impeccables, la batterie qui pilonne tout ce qui bouge… Non, tout est là. Rien n'a été oublié. Le cahier des charges est parfaitement rempli et AZARATH offre un album d'une qualité évidente… Les fans du Death Metal poilu teinté d'une atmosphère "diabolique" seront aux anges, ça sent le MORBID ANGEL à plein pif, on se fait chatouiller les miches par des riffs fourchus dignes de INCANTATION et un feeling très DIABOLIC se gambade entre les onze titres de cette galette qui ne peut déplaire à tous ceux dont les oreilles en bon état de marche. Tout baigne alors?

Faut voir… les premières écoutes sont jouissives, on s'enfile cette avalanche de furie avec grand plaisir. D'autant plus qu'un arôme à l'ancienne s'exhale de "Praise The Beast"… comme si le groupe réussissait à réanimer les vieux démons du Death Metal Old School. Celui qui dégageait une véritable ambiance, une aura sulfureuse qui vous donnait la chair de poule! On notera même les traces de quelques nouveautés. Certains titres sont ainsi gorgés d'une dimension martiale où plane l'ombre d'un PANZERCHRIST qui se serait acoquiné avec BEHEMOTH et d'autres révèlent des sonorités à la IMMOLATION. L'ambiance est posée et figurez-vous que la gaudriole n'est pas au menu. Ca envoie la purée. C'est carré. Le son décornera tous les cocus du quartier. En clair, on écoute cet album les bras croisés avec une tête méchante!

Le gros hic, c'est que le temps qui passe érode, grignote, et ronge ce bel enthousiasme. Plus les écoutes s'enchaînent moins la magie prend, et l'on passe de la sorcellerie la plus démoniaque à un tour de passe-passe de Sylvain Mirouf.

Malgré sa superbe, AZARATH piétine au point d'en devenir un poil poussif, ce qui – vous en conviendrez – est un comble pour un groupe qui brillait de par son instinct ravageur. L'impression est assez désagréable, à force de vouloir se contrôler et maîtriser sa furie, AZARATH l'a partiellement anesthésiée… Partiellement, je dis car cet album renferme des tubes qui risquent de vous décoller la pulpe du fond!

Au final, il s'agit là d'un album mi-molle qui subira les outrages du temps plus facilement que ses prédécesseurs. De là à bouder cet album, c'est à vous d'en décider…


Rédigé par : Cobra Commander | 14.5/20 | Nb de lectures : 11412