Et si le renouveau du thrash passait par la scandinavie ? La question peut légitimement se poser car si une nuée de nouveaux groupes a fait son apparition aux Etats-Unis, il en est de même chez nos voisins nordiques et principalement en Finlande. Le pays des mille lacs est depuis quelques années un terreau fertile dans ce genre qui fait vraiment un retour en force après une période de vaches maigres, il n’y a qu’à voir les excellents albums de LOST SOCIETY et d’AXEGRESSOR dont on va parler maintenant.

Ce quatuor s’est formé à Turku en 2006 et après un EP a sorti deux premiers albums pas mauvais à défaut d’être vraiment marquants, cependant les nordistes de Listenable ont senti tout le potentiel du combo (qui a notamment assuré les premières parties de DARK TRANQUILLITY, LEGION OF THE DAMNED, ONSLAUGHT ou encore SOILWORK) et les ont engagé dans leur écurie, car si « Command » marquait les débuts timides de la formation, si « Next » était déjà plus entraînant, « Last » leur dernier bébé est vraiment celui qui va faire parler d’eux.

Depuis leurs débuts leur seul but est de rendre hommage aux anciens et jouer la musique qui a bercé leur jeunesse, et il faut dire qu’ils s’y appliquent plutôt bien tant ce nouvel opus mélange habilement l’influence du Big Four américain avec celle des précurseurs allemands. Du coup pas de chichis, le titre de cet opus étant court les morceaux suivent le même chemin dans la spontanéité et l’efficacité.

« Freedom Illusion » qui débute l’écoute est pourtant à part car avec ces 5,13 minutes le quatuor nous met directement son titre le plus long, à cause notamment d’une partie instrumentale bien longue et qui sert d’introduction parfaite par sa lourdeur et sa pêche, ce dernier point étant accentué par une production excellente et bien chaude, qui nous permet de bien entendre chaque instrument ainsi que la voix légèrement éraillée de Johnny Nuclear Winter (Jussi Helenius pour l’état civil).

La suite se partage habilement entre compositions assez lourdes et en mid-tempo « A fistful of ignorance », « Merciless Reality Check » (avec un petit côté mélodique et un solo bien bon), ou encore « Mind Castration » avec par moments un riffing légèrement punk et un break central bien foutu. A côté de cela on a les classiques moments rapides avec « Lead Justice » qui n’est pas sans faire penser à DESTRUCTION, « 15 » qui les alterne avec des passages plus heavy, le terrible et court « Social Pressure » qui ne débande pas une seconde et où l’esprit old-school est plus que jamais présent, tout comme sur « Command to last » dont le tout début est largement inspiré du « Black Magic » de SLAYER et qui leur rend hommage en un peu plus de 2 minutes chrono.

Bref au bout de ces 9 titres et 36 minutes d’écoute on s’aperçoit qu’en plus d’aller à l’essentiel les finlandais nous ont pondu un disque absolument pas linéaire, et au contraire fort attrayant car ils arrivent à varier les idées pour obtenir une vraie cohésion musicale pour nous montrer qu'en effet le renouveau du thrash ne passe plus seulement par le pays de l'oncle Sam mais désormais aussi par le nord de l’Europe. Alors oui ça n’est absolument pas original, mais de toute manière on s’en fout un peu car c’est parfait pour headbanguer et pour s’éclater en concert et c’est totalement en accord avec ce que l’on souhaite entendre.






Rédigé par : GabinEastwood | 15/20 | Nb de lectures : 11106