Silverwolf est un jeune label (2008) allemand chez qui on retrouve entre autres Emergency Gate ou Dreamscape.
Avian est un jeune groupe américain qui a sorti son premier concept-album, "From the Depths of Time" en 2005. Des petits jeunes ? Oui. Des débutants ? Pas vraiment.
Né de l’esprit du guitariste Yan Leviathan, le groupe s’articule autour de ce dernier et du chanteur Lance King (ex-Pyramaze, ex-Balance of Power). Ils nous refourguent ici, avec du retard sur le planning européen pour cause de distribution, leur deuxième disque (et ouais, après un c’est deux), "Ashes and Madness".

Le quintette balance une espèce de Power metal germanique mielleux, entrecoupé de poussées de True epic (façon HAMMERFALL, mais époque Chapter V… En un mot : chiant), et une influence Thrash américaine mollassonne (cf. "Thundersoul"), ce à quoi la présence de David Ellefson (ex-MEGADETH, F5) sur le premier album d’AVIAN n’était sûrement pas étrangère.
"Ashes and Madness", le premier titre, laissait pourtant présager une moyenne correcte : une sorte de KAMELOT du pauvre bâtardé avec un IRON SAVIOR du miséreux. Ca tient à peu près la route, la voix n’est pas désagréable, les arrangements sont agréables. Comme un bon 80% des albums du genre, ça partait pour être moyen (plutôt moyen pas terrible, mais moyen).
L’album déroule ses morceaux bâtis sur une schéma similaire, tirants plus ou moins sur l’école germanique ou l’école américaine, mais de moins en moins bien ficelés. On s’endort aux alentours de la piste 3-4 et ce ne sont pas les arpèges de "Fall From Grace" ou son Heavynesserie thrashisante, "Thundersoul", qui vont réveiller les morts (et les pas morts non plus).
La production ne relève absolument pas le soufflé qui s’affaisse piteusement, tel le membre phallique du septuagénaire moyen ; et piteuse erreur stratégique : ces mecs ont de la prétention. Beaucoup trop. Oser le concept-album "Ashes and Madness" avec ce niveau d’originalité, ça équivaut à se lancer dans la fosse surpeuplée de la scène hardcore actuelle tout en se revendiquant de la vague néo metal et en intégrant dans son line-up un biniou, une guimbarde et une chanteuse lyrique (allez-y, défoulez-vous !). En d’autres termes : This is madness !
Le coup de grâce est donné par les dix minutes d’outro, pas plus inspirées que le reste. Les 5 compères n’arrivaient déjà pas à capter l’attention 4 minutes, alors 10, je n’ose même pas vous en parler. Enfin, ça leur aura permis de coller la voix de leur petite cousine/petite sœur/fille sur la fin de l’album, c’est maman qui doit être contente.

Dans AVIAN, les gens sont beaux, jouent bien, c’est propre, le son est bien sous tous rapports, c’est nickel, c’est ordonné, rangé et on garde le petit doigt levé quand on tient sa fourchette Charles-Edouard ! (mes excuses sincères à tous les Charles-Edouard, déjà que leurs parents sont sadiques…). C’est ASEPTISÉ.
Diantre ! Sacrebleu ! Et même fuck ! Avian a décidé de faire de la musique avec des poils de balai qui lui chatouillent la gorge… Bien sûr qu’ils savent y faire. Mais ça ne suffit pas. Maintenant s’agirait de se décider à faire rimer musique avec autre chose que stérilisé… avec épique par exemple.


Rédigé par : Saru | 10/20 | Nb de lectures : 10109