Honte à moi, je ne connaissais pas Averse Sefira avant de recevoir leur quatrième album dans ma boîte. Pourtant les Américains n'ont pas chômé depuis leur création en 1996, se taillant une réputation internationale et ouvrant encore récemment pour les tournées US de 1349 ou Emperor. Le trio texan a signé chez Candlelight en 2006 après avoir sautouillé entre différents labels UG depuis sa naissance en 1996 (dont un saut chez le Evil Horde brésilien, ce qui explique la partie du site officiel en portuguech). Le label anglais a commencé par rééditer "Battle's Clarion" datant de 2001, avant de sortir ce nouvel opus. N'ayant pas encore reçu les précédents albums que j'ai religieusement commandés, je ne m'étendrai pas sur les débuts du groupe et je laisse en parler les possesseurs de "Tetragrammatical Astygmata" ou "Homecoming's March". Revenons-en à notre tout chaud "Advent Parallax".

Et là, c'est la baffe. Averse Sefira est agressif, hérétique et radical, clamant fortement son attachement au black originel scandinave et au death sataniste américain. Partant du rentre-dedans "Descension" que vous avez en extrait, Averse Sefira ajoute des lignes mélodiques au fil des minutes pour rapidement enfermer son auditeur dans sa gangue crasse. "Advent Parallax" hypnotise au fur et à mesure des titres, pour atteindre son apogée mélodique malsain avec "Serpent Recoil" et "A Shower of Idols" et ne plus le quitter jusqu'à la fin de l'opus.

Les titres offrent un mur sonore sale et suintant, basés sur une composition en partie déstructurée et une rage d'écraser tout ce qui se trouve sur sa route. Les amateurs de black old school aussi bien que des structures bancales des premiers Watain ou de Deathspell Omega devraient trouver leur compte dans les huit compos haineuses pour près d'une heure de parjures par Averse Sefira. Raah lovely, le passage central plombé de "Cognition of Rebirth" qui intervient merveilleusement après 25 minutes de pilonnage. Entre rythmiques furibardes et passages mettant en place une ambiance de fin des temps, les Texans nous assènent là un déluge de coups sans aucune compromission.

Mis en boîte au Necromorbus comme son prédécesseur, "Advent Parallax" montre cette patte sonore, cette production puissante et crassouilleuse qui fait le succès de la scène black orthodox du moment. Mais l'album parvient toutefois à se démarquer du reste des productions de Tore Stjerna par les influences plus américaines du groupe, comme ce zest d'Immolation ou cette lampée de Morbid Angel qu'on peut trouver dans leur chaos sonore. D'ailleurs Ross Dolan d'Immolation, une connaissance de longue date du groupe, vient faire ici quelques backings. Si l'album n'est pas exempt de quelques redondances, il offre fréquemment des passages qui tuent bien leur mère, avec notamment des élans mélodiques dissonants qui font mouche. Ca faisait un moment que sortie Candlelight ne m'avait pas collé la trique comme ça. C'est toujours bon à prendre...


Rédigé par : Prince de Lu | 16,5/20 | Nb de lectures : 11568