AVANTASIA - The Wicked Symphony / Angel Of Babylon (Nuclear Blast/Pias) - 18/05/2010 @ 08h32
Tobias Sammett est un mec cool.
Si, si, non seulement le mec délivre des albums de heavy metal d'une qualité plutôt relevée avec son combo principal Edguy (OK, avec une petite réserve sur les derniers peut-être), non seulement il est fan de Louis De Funès, non seulement le personnage chante bien, mais surtout, le petit frontman a créé quelque chose d'inédit dans le monde du metal, une sorte de fantasme inavouable pour la plupart des fans de heavy: un opéra metal.
En effet, qui n'a jamais rêvé d'un album qui ferait la nique aux soupes populaires et aseptisées que sont les comédies musicales contemporaines ? Les dix commandements avec Rob Halford et Bruce Dickinson sur un fond de heavy metal. Ca, c'est du concept, ça, c'est du rêve.

Eh bien c'est en 2001 que le rêve devint réalité. En effet, Tobias Sammett partageant ce doux rêve sortit son projet, intitulé "Avantasia The Metal Opera". Voilà, c'est fait, et c'est bien fait. L'album devint rapidement culte parmi les aficionados du style, grâce à des arguments de choc, comme le retour inespéré du grand Michael Kiske (ex-Helloween) et surtout grâce à des compos speed, mélodiques, voire tubesques.
Du coup, forcément ce coup d'essai devenu coup de maître allait connaître une suite. Ou plutôt des suites. Ce fut chose faite avec "The Metal Opera Part II" et "The Scarecrow", deux bons albums reprenant les recettes du premier, avec un poil moins de réussite peut-être, et une orientation un peu plus grand public, mais tout ça restait doux pour nos petites oreilles heavy.
Tout cela pris quelques années cela va sans dire, et nous voilà donc presque 10 ans plus tard avec la quatrième livraison de notre metal opera.

Cette fois, Sammett voit les choses en grand, et c'est un double album que nous accueillons! En général, ce genre de disque inspire la crainte tant il est difficile de maintenir une qualité correcte sur l'ensemble de deux CD.
Bon aller, je spoile direct, et je vous dis que la femme d'Harry Potter sera... Pardon, je me trompe de chronique là. Donc je spoile et je vous dis que la mission du double album est "complete" in english à prononcer "micheune complite".

Voilà. 17/20. Salut.





Allez, je déconne, pffff! Je m'en vais vous expliquer pourquoi c'est une réussite cette petite affaire.
Bon déjà, j'ai décidé de parler des deux albums en même temps. Ils sortent ensemble (non, ils ne sont pas gay), donc bon, pour moi c'est une seule et même oeuvre. La grande question qui me turlupine étant bien sûr "mais lequel je dois écouter en premier?" Après quelques heures de déchirement, j'ai opté pour "The Wicked Symphony".
L'album commence donc sur le titre éponyme (quelle chance d'être chroniqueur, tu peux caser des tas de mots complexes), et ma foi, on avance ici en terrain connu. Le morceau s'étend sur presque 10 minutes et est d'une efficacité classiquement Avantasiesque. Gros riff de grattes, orchestration, gros refrain, et surtout gros casting! Ca commence fort avec Russell Allen (Symphony X) et le mercenaire vocal Jorn Lande (Masterplan)! Bref gros morceau quoi. Bon, on va pas dire que la surprise est grande, tant on sait qu'on écoute Avantasia, et qu'on peut presque deviner le déroulement du morceau, mais cela reste une bonne entrée en la matière et le meilleur reste à venir. Ca enchaîne directement avec un titre qui rappelle plus le premier album (chic alors!) c'est-à-dire du bon vieux heavy-speed, avec ce bon vieux Michael Kiske au chant. Encore une fois, que du classique, mais encore une fois, on se laisser berner, quelle fourbe ce Sammett! Un refrain accrocheur, et hop, nous voilà dans ses filets. Rien à dire. Faut dire que tous les aspects sont irréprochables, de la production, en passant par les différents guitaristes et autres batteurs. Ca envoie du bois, toujours en cherchant un maximum l'efficacité. Point ici de ces démonstrations techniques qui polluent la plupart des sorties heavy de ces dernières années. Tobias recherche avant tout la mélodie qui reste dans la tête, qui tache, le tube quoi. Et on va pas s'en plaindre. Mais attention, j'en entends qui pensent "ouais, OK, encore de la guimauve vaguement metal quoi..." grave erreur. Notre chef d'orchestre est trop malin pour ça. Si effectivement les morceaux un peu FM existent ("Dying For An Angel" avec le grand Klaus Meine (Scorpions)), on retrouve sur cet album quelques morceaux bien metal, comme celui qui succède à notre morceau Helloweenien, "Scales Of Justice" qui ressemble à s'y méprendre à du Judas Priest, période Painkiller. Et ce n'est pas un hasard car on retrouve au chant Tim "Ripper" Owen. Eh oui, de là à dire que le morceau a été écrit pour lui, il n'y a qu'un pas. En tout cas, nous on s'en fout et on savoure. Dis-donc, 3 morceaux et 3 ambiances différentes. Mine de rien, la variété est de mise, et c'est pas fini! L'album suit son cours sans jamais ennuyer, même si parfois, certaines chansons apparaissent un peu faciles. Les chanteurs prestigieux s'enchaînent et c'est vrai que c'est la principale attraction du disque. André Matos (ex-Angra) et Bob Catley (Magnum) sont les suivants sur la galette. Bref, l'album continue de tourner, peinard et oh! on est déjà à la fin. Ca passe comme une lettre à la poste (enfin je parle pas d'une facture là), toutefois sans avoir l'impression d'avoir écouté quelque chose de magique non plus. La recette est éprouvée, ça reste bon en bouche, mais il est vrai qu'au bout de 4 albums, certaines personnes ne doivent pas être loin de l'indigestion. Ceci dit, ce n'est pas mon cas.

Envoyons donc le second disque "Angel Of Babylon", histoire de voir si un ingrédient inédit n'a pas été rajouté en douce.

Bon déjà, ça ne sera pas au niveau du casting, car à une exception près (Jon Oliva de Savatage) on retrouve le même casting que sur "The Wicked Symphony", avec notamment Jorn Lande qui chante sur la plupart des morceaux, c'est le chanteur le plus utilisé après bien sûr mister Sammett himself, et encore. En attendant, l'album commence sous les meilleurs hospices (parlez-en à votre grand-mère) avec l'excellent "Stargazers", un titre speed, avec plein de chanteurs, et qui rappelle ce bon vieux Helloween époque Keepers avec ses presques 10 min et son pont bien lourd.
Et hop, c'est reparti pour un tour de manège metallique.
Ca passe toujours aussi bien, les refrains catchy s'enchaînent ("Your Love is Evil") et on a même un petit morceau qui se démarque, avec une bonne ambiance train fantôme à la Alice Cooper sur "Death Is Just A Feeling", d'ailleurs, on croirait entendre le mentor de Rob Zombie chanter, mais non, c'est bien Jon Oliva qui se prête au jeu. Le morceau est un tube en puissance, ça m'étonnerait pas qu'il fasse l'objet d'un clip, à voir dans le futur! Egalement au chapitre des petites surprises le titre "Symphony Of Life" intégralement chanté par une chanteuse du nom de Cloudy Yang, pour un morceau aux couleurs de Within Temptation. Très sympathique. Ce seront malheureusement les seuls petits éléments à part dans un album qui suit les traces de son frère jumeau. Dommage, on aurait aimé avoir plus de variations d'ambiance comme celles-ci. Le reste est donc de l'Avantasia pur souche, et donc un peu prévisible malgré la qualité et la variété globale de l'ensemble.

Alors au final, que dire de ces albums? Que dire aux mecs qui vont lire uniquement ce paragraphe parce que la flemme de lire le pavé du dessus ? Eh bien, on va dire qu'on tient ici un solide double album d'opéra metal. Encore une fois, la maîtrise du sujet et des différents styles est impressionnante, de même que le casting. Quelques morceaux s'élèvent au-dessus des autres, et certains se contentent de recycler la recette déjà utilisée sur les albums précédents. Mais l'écoute se fait sans déplaisir pour peu qu'on soit ouvert d'esprit.
Toutefois, on aurait pu attendre encore mieux de Tobias Sammett. Par exemple un casting encore plus prestigieux. Eh oui, c'est vrai qu'un petit Rob Halford ou un Bruce Dickinson, voire un petit Matthew Barlow, ça ferait bien plaisir. Egalement, on aurait aimé un peu de moins de morceaux classiques, un peu plus de folie. On aurait finalement aimé retrouver l'effet de surprise qu'on a eu en écoutant le premier album d'Avantasia.
Mais même sans surprise, ces albums se révèlent être vraiment excellents. On attend donc la suite avec impatience, en espérant l'étincelle de génie qu'il manque aujourd'hui pour faire que ces albums soient de véritables chefs-d'oeuvre. On en est pas loin...

16/20

http://www.tobiassammet.com - 234 visite(s)


Rédigé par : Stickskiller | 16/20 | Nb de lectures : 13273




Auteur
Commentaire
Khoral
Membre enregistré
Posté le: 18/05/2010 à 11h28 - (83726)
D'accord avec la Chro'. Très bon double album, qui s'écoute à la suite sans passer par la case "Oh la la, c'est trop pour moi, j'écouterais la suite plus tard". Ma seule déception est la chanson "Blizzard On a Broken Mirror", qui n'exploite pas assez la magnifique voix d'André Matos, et qui pêche par un refrain trop mou à mon goût.

Sinon, Masterpiece (in english, siou plaît !) en puissance, qui n'appelle qu'un autre album.

16/20 mérité.



black thoughts
Membre enregistré
Posté le: 18/05/2010 à 23h39 - (83748)
Ca tomnbe bien Khoral, la suite arrive dans la foulée il me semble.

Sinon j'ai pas écouté mais c'est de la... non je déconne, j'ai juste pas encore écouté mais je lui prêterai une oreille attentive.

gérard klein
Invité
Posté le: 19/05/2010 à 11h26 - (83762)
Super chro avec laquelle je suis assez d'accord.Le morceaux avec Jon Oliva est énorme, certainement un des mieux.Au niveau musical, The wicked symphony est un peu supérieur à Angel of babylon mais l'ensemble est particulièrement bon, même si comme tu le soulignes, il manque le petit grain de folie qui aurait pu en faire un monument.

sirop nimo
IP:212.194.77.16
Invité
Posté le: 21/05/2010 à 10h27 - (83866)
perso, ça m'épuise ces disques; des couches et des couches de son superposé, des tonnes de voix; Au final, est ce qu'on retien au moins un riff, une mélodie sur la durée ... non. Alors vivement le prochain qui sera comme les précédents; Mais c'est dommage car avec la palette de guest, on attend mieux ou surtout plus efficace; Franchement, de toutes cette vague mélodique des années licence "NTS", y a t'il des chansons qui ont survécues ? très peu; Or le heavy, c'est quand même auter chose

Clalire
Membre enregistré
Posté le: 21/05/2010 à 11h43 - (83884)
eh ben, quelle chronique élogieuse... moi qui avait été très déçue par "The Scarecrow" - que j'apprécie un peu plus depuis que je le réécoute avec du recul, mais qui je trouve n'a que 2 ou 3 morceaux excellents, le reste étant juste bon voire très moyen (Lost in Space, argh), du coup je suis curieuse, mais pas de morceaux sur myspace pour se faire une idée (à part le duo avec le chanteur de Scorpions que je trouve un peu anecdotique...) ; mais ce qui est sûr c'est que je ne l'achèterais pas les yeux fermés...

alors Stickskiller en quelques mots, meilleur ou du même acabit que "The Scarecrow" ??

Clalire
Membre enregistré
Posté le: 21/05/2010 à 12h28 - (83894)
je viens de voir que les 2 sont en écoute sur Deezer, je m'en vais donc écouter ça !

Thrash Elliott
IP:79.88.184.235
Invité
Posté le: 22/05/2010 à 13h15 - (83949)
"mais surtout, le petit frontman a créé quelque chose d'inédit dans le monde du metal, une sorte de fantasme inavouable pour la plupart des fans de heavy: un opéra metal."

Ce serait oublier Arjen Lucasen le talentueux compositeur d' AYREON, STAR ONE et autres projets qui a le premier oeuvré dans l'opera metal.
sans rancune. belle chronique.

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