Les Néerlandais de AUTUMN reviennent de loin. Après leur honorable premier opus, « My New Time » (2007), leur chanteuse et parolière, Nienke, quitta la formation en 2008. Pour de nouveaux horizons. Et le groupe de rebondir malgré cela.
Changer de vocaliste, c’est changer d’identité. Parlez-en à NIGHTWISH, ELIS, THE GATHERING...
Bon, AUTUMN n’est évidemment pas au rang de notoriété des groupes précités et n’a sorti qu’un album avant cela… Mais dans la vie d’un groupe, c’est une étape qui passe ou qui casse. Donc, loin de rechercher une Nienke 2, ils prirent leur temps pour trouver la perle rare. Et ce fut chose faite en la personne de Marjan Welman. Si ce nom vous dit quelque chose, elle apparaît sur l’album « 01011001 » de AYREON.

Et voici AUTUMN de retour avec un second disque, « Altitude ».
Fidèles à la formule qui a fait leur succès, le groupe nous propose un album orienté heavy rock avec le chant féminin en bonne place.
Et le résultat est plaisant, même s’il ne bouleversera absolument pas l’histoire de la musique. Les chansons, courtes (en moyenne 4 minutes), ont un format basique pour le style. La batterie est bien gonflée, les guitares sont puissantes, les synthés typés prog’ (orgue Hammond) présents sans en faire des tonnes et la basse soutient tout en restant timide. Il y a même un petit air de GREEN CARNATION dans les premières chansons (« Paradise Nox » est le plus flagrant).
Et la voix se place en joyau sur cet écrin de velours formé par les cinq garçons.
Les mélodies de voix sont travaillées et font passer des chansons parfois plates pour de bonnes chansons. Marjan exprime sa sensibilité, mise en valeur par les ambiances des harmonies du combo. Sa fragilité pointe dans la timide ballade « Synchro-Minds ». Elle s’envole carrément sur les top cinquantesques « Paradise Nox », « Cascade » et les quelques autres potentiels radio-diffusables que comporte ce disque. Et parfois, un je-ne-sais-quoi 80’s pointe dans sa voix. Pas désagréable, mais surprenant.

La production est excellente. Les variations d’atmosphères se jouent en finesse. Rien à redire de ce côté, comme la plupart du temps pour ce type de production.

C’est au niveau du rythme de ce disque qu’il y a à redire. Jusqu’à la première moitié, les chansons ont un tempo plutôt enlevé, entraînant. C’est la partie la plus intéressante, jusqu’à ce titre furieusement plagié d’ISIS. Il a le mérite de nous donner une idée ce que donnerait la musique des Ricains avec un chant féminin glucose et des refrains formatés. Mais cela ne vaut pas l’original. Et ensuite, le disque devient très mou et guimauve. Il s’embourbe dans les longueurs inutiles. Quelques rares passages lumineux par-ci, par-là.

AUTUMN passe malheureusement pour un énième groupe à chanteuse sympathique arrivé trop tard pour faire face aux monstres actuellement en place. Je vous laisse faire la liste. Tout juste plaisants, ils pourraient rester anecdotiques s’ils continuent sur cette voie. Leur musique mériterait plus d’instants magiques pour devenir indispensable.


Rédigé par : Matthieu | 12.5/20 | Nb de lectures : 11371