Depuis sa reformation en 2010 le mythique quartet californien a pris l'habitude de nous sortir au moins une nouvelle livraison chaque année, et 2014 ne déroge pas à la règle car moins d'un an après le très bon "The headless ritual" les revoilà toujours signés chez Peaceville avec un nouvel opus et près de 50 minutes de son bien gras.

D'ailleurs on remarque que depuis leur retour le groupe a pris ses habitudes et sa petite routine de papys du death, à savoir que l'album a été à nouveau enregistré au Fantasy Studio de Berkeley, et encore et toujours avec Adam Munoz qui a fait une nouvelle fois des merveilles sur la production, bref visiblement les mecs se sentent bien avec lui et dans ses locaux et cela se ressent instantanément dans les compositions où ils se sont lâchés totalement mais tout en revenant aux fondamentaux un peu délaissés sur le précédent disque.

En effet si "The headless ritual" était un très bon disque, il avait tendance à s'enliser un petit peu sur sa seconde partie alors qu'il démarrait très bien et où les influences doom étaient plus présentes que par le passé. Là pas de chichis, ces mêmes passages doomesques sont peu nombreux alors que les vieux ressorts punk présents au début de la formation sont là en quantité et en qualité.

Car oui on ne va pas se mentir AUTOPSY signe certainement son meilleur album depuis son come-back grâce justement aux influences punk inspirées comme rarement, et on le voit dès le début où le bien-nommé "Savagery" est d'une sauvagerie totale. Alors oui on a l'impression d'avoir déjà entendu les riffs et les solos mais on s'en fout car à la fois rapide, puissant et très court (2,21 minutes) il montre la voie à ce qui suit et qui est du même niveau.

"King of flesh ripped" et son introduction martiale façon les tambours du bronx qui fait mal pour un résultat brutal et primitif. "After the cuttings" va devenir un hit incontournable de leurs futurs concerts, comment pourrait-il en être autrement ? Ce morceau est totalement punk et ultra-classique, le côté rapide et rentre-dedans fait un carnage, en plus vous rajoutez un break de batterie juste monstrueux et on obtient une tuerie absolue ! Même résultat pour "Forever Hungry" et "Teeth of the shadow horde" où la voix totalement incroyable du père Reifert fait des dégâts et ajoute à l'ambiance apocalyptique et putride. L'ambiance de film d'horreur est d'ailleurs incroyablement présente sur "Parasitic Eye" où la succession des solos totalement déments (et on y reviendra) donne une résonance de folie.

Néanmoins ils ne se contentent pas de répéter le même schéma en boucle, puisqu'on trouve ces passages lents et inquiétants sur "The howling dead" d'excellente facture, également sur "Burial" très lourd et écrasant et enfin sur "Autopsy" où là encore une introduction martiale sert de base à un titre lourd et très bon. Enfin ils ont presque osé franchir le cap de la "ballade" sur "Deep Crimson Dreaming", enfin on n'est pas non plus sur les pleurnicheries et la guimauve à la "Always" de BON JOVI, non là les mecs nous sortent un titre très lent où le début hyper mélodique peut faire penser à cette idée, cependant au fur et à mesure des 5,13 minutes l'ambiance générale s'obscurcit, aidée en cela par des cris de terreurs et flippants de Chris Reifert qui a rarement été aussi convaincant au micro.

Alors oui je me répète mais le groupe est revenu aux fondamentaux qu'il avait un peu mis de côté sur son prédécesseur et a renoué avec les racines qui ont fait sa marque et son succès, de plus la paire Coralles/Cutler a été rarement aussi inspiré sur ses solos qui la plupart du temps sont totalement en raccord avec le reste et amènent un vrai plus à l'ensemble.

Bref sans égaler la trilogie monumentale de leurs débuts les américains nous ont certainement sorti leur meilleur album depuis "Acts of the unspeakable" rien que ça... ! Si la plupart des reformations de ces dernières années ont accouché sur de bonnes choses et de bons disques sans pour autant atteindre le niveau de leur période dorée, AUTOPSY est au contraire comme le bon vin et ils se bonifient avec l'âge et le temps.




Rédigé par : GabinEastwood | 17/20 | Nb de lectures : 15998