Dalaaaassss, ton univers impitoyaaaaable!!!!

Attention, il va falloir suivre.

Rappel des derniers épisodes : été 2009, AUTOPSY annonce son grand retour. En mai 2010 sort le très réussi ‘Dawn Of Inhumanity’, le nouvel album d’ABSCESS le vrai-faux successeur d’AUTOPSY qui n’a jamais autant ressemblé à son aîné, pile-poil au même moment où justement AUTOPSY assure la tête d’affiche de la huitième édition du Maryland Deathfest aux Etats-Unis. Un mois plus tard, ABSCESS annonce conjointement le départ de son guitariste Clint Bower et sa séparation alors qu’AUTOPSY, où l’on retrouve désormais trois membres sur quatre chipés à ABSCESS (zuivez toujours ?!), révèle qu’il a enregistré en cinq jours seulement un nouveau EP cinq titres. Soit son premier véritable enregistrement (si l’on zappe les deux titres enregistrés en 2008 pour la réédition de leur toute première dégueulasserie ‘Severed Survival’) depuis ‘Shitfun’ en 1995. Mais ce n’est que ce mois-ci qu’a enfin débarqué l’objet du délit ‘The Tomb Within’…

Joyeux bordel hein ?! Un topo peu fastidieux je vous l’accorde bien volontiers les aminches mais nécessaire. Car si on a perdu un ABSCESS au sommet de son art putride, on a retrouvé un AUTOPSY exactement au même point. De là à dire qu’on a affaire au même produit mais sous une étiquette (légèrement) différente… Alors si on avait eu encore affaire au ‘vieux’ ABSCESS, celui qui aimait autant GG ALLIN que les démos de DEATH, peut-être. Mais vu que depuis ‘Damaned And Mummified’ (2004) Chris Reifert et ses potos n’ont cessé, après avoir passé les dix premières années d’existence du groupe à s’en éloigner, à tout faire pour finalement se rapprocher d’AUTOPSY, la confusion est facile et plutôt fondée. Sauf que si dès ‘Severed Survival’ les photos de Reifert & co. avec des pétards de la taille d’un baobab, ce n’est vraiment qu’avec ABSCESS justement que les effluves psychotropes ont fait partie intégrante de leur travail de composition et tout death-metal qu’il était, même ‘Dawn Of Inhumanity’ était peuplé d’hallucinations fumantes. Et c’est justement là que ‘The Tomb Within’ marque sa différence.

Les analystes mettront sûrement cela sur le compte du ‘revenant’, le guitariste fondateur, Eric Cutler. Ou, par défaut, sur la volonté du groupe de frapper tout de suite dans le coin de la gueule avec une batte de baseball à clous rouillés le fan dubitatif. Mais le fait est que ces cinq nouveaux titres tabassent d'autant plus sévère qu’ils ne baignent pas eux dans un nuage de fumée. J’irais même jusqu’à dire qu’ils sont d’un meilleur niveau que ceux du très moyen ‘Shitfun’, où la lassitude pointait alors sévèrement son nez. Alors déjà, cela joue vite. Enfin, ce n’est pas du grind non plus hein mais disons que l’on voit le tout jeune quadragénaire Reifert tirer le langue d’ici. Et non seulement cela donne une patate monstrueuse à l’ensemble mais en plus, cela ne fait que plus ressortir la petite perle du lot, ce « Mutant Village » placé de façon judicieuse en fin de parcours et dont la patte doomesque et baveuse renvoie presque au classique « In The Grip Of Winter », sans parler de ce break old-school à mort avec la basse vrombissante de Joe Trevisano (alias Joe Allen d'ABSCESS) et cette accélération finale dantesque.

En fait, c’est comme si ‘The Tomb Within’ reprenait les choses là où ‘Acts Of The Unspeakable’ les avait laissées il y a dix-sept ans. Ce qui veut aussi dire que si vous ne léchiez pas les babines en reniflant l’odeur putride d’AUTOPSY il y a dix-sept ans, son fumet ne vous paraitra pas plus fameux aujourd’hui… N’empêche que le plus important avec cet EP censé précéder un album prévu pour le mois d’avril prochain est qu’il prouve par A+B que cette reformation ne s’est pas faite uniquement pour une histoire de thunes mais bien parce qu’AUTOPSY a su garder intact son amour de la coprophagie et du foutre rance en bouteille.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 8/10 | Nb de lectures : 14297