Les petits amis d’AUGUST BURN RED étaient jusqu’ici connus pour deux choses : être chrétiens et être potes avec les mecs de Between The Buried And Me. D’ailleurs quand on me parlait du groupe je répondais immanquablement « AUGUST BURN RED ? Ca me dit quelque chose… Ah ouais c’est pas le groupe cathos pote des Between ? » . Il semblerait qu’aujourd’hui les choses soient sur le point de changer. Parce que le groupe ne cesse de tourner dans le monde entier, dont un passage en France remarqué en février dernier et surtout parce que leur petit dernier, « Constellations », est un bon petit disque de metalcore efficace, accrocheur, méchant mais pas trop et qui a tout ce qu’il faut là où il faut pour permettre au groupe de grimper de quelques échelons dans la chaîne alimentaire metalcore ricaine.

Les gars reviennent donc deux ans seulement après « Messengers », album qui les avait fait connaître aux Etats-Unis et qui posaient les bases du style AUGUST BURN RED (ABR pour les intimes) à savoir un metalcore assez classique flirtant par moment avec le deathcore propret. Un peu trop propret d’ailleurs. La production de l’album, si elle est puissante, est malgré tout handicapée par un manque de gras qui a une fâcheuse tendance à aseptiser le son du groupe et de fait, à amoindrir la portée brutale de leurs compositions pourtant riches en breakdown et moshparts. Pour ceux qui aiment le name dropping on est clairement face à un groupe se situant entre Unearth (en un peu moins bon) et War Of Ages (en bien meilleur) avec toutefois un vocaliste d’un niveau plus qu’honnête et à la fois immédiatement reconnaissable, ce qui, dans le genre abordé, n’est pas une mince affaire.

La musique des Ricains fait la part belle aux guitares en multipliant les plans techniques, les solos et les moshparts égratignant les genoux, elles sont bien mises en avant et le niveau des gratteux est à l’avenant lui aussi. Au niveau du son des six cordes, il n’est pas rare de distinguer l’influence de leurs potes BTBAM, sans toutefois atteindre le niveau de technicité de ceux-ci mais bon quand même on sent que la connivence entre les deux groupes est bien réelle. Le rythme est rapide, les titres sont bien placés dans la petite case metalcore et pas un poil ne dépasse mais malgré tout c’est suffisamment bien fait que pour ne jamais lasser. D’autant plus que les gars ont la bonne idée de placer quelques petits passages atmosphériques histoire de calmer le jeu et de varier un tant soit peu les ambiances. Je dois dire que ça marche. Leur deuxième bonne idée est d’inviter Tommy Rogers, chanteur de qui vous savez, sur un titre qui s’avère être un des plus intéressants de l’album grâce à l’apport de Tommy mais aussi à la construction et à la structure du titre. AUGUST BURNS RED livre au final un album de metalocre maîtrisé et technique mais à l’image des membres du groupes : gentils et bien coiffés. Un album plus que correct, d’un bon niveau, qui passe bien et qu’on prend plaisir à (ré-)écouter mais qui manque un peu de hargne et de violence.

Pour terminer je tiens à préciser que le groupe est très, très bon sur scène.


Rédigé par : Seb On Fire | 14/20 | Nb de lectures : 12662