AUGRIMMER - Nothing Ever Was (Northern Silence/Season of Mist) - 26/04/2012 @ 09h43
Vous aurez compris depuis longtemps que je reste un indécrottable nostalgique des années 90. Nostalgique non pas des styles de l'époque (quoique), mais d'une certaine fraicheur qui a désormais presque disparue. Il suffit aujourd'hui qu'une andouille pète dans un trombone en se proclamant le nouvel Adonis pour que les forums frémissent et qu'une vague de formations déferle sur les webshops. Et n'allez pas chercher la candeur dans la moiteur des salles obscures puisque la plupart des groupes qui y officient sont également "wired" et influencés.
Une époque actuelle qui me semble bien plus triste que l'ère "d'avant", où fleurissait parfois au coin de l'étal une nouvelle perle qui semblait vierge de toute influence, voire qui transcendait les genres pour nous raconter son monde. Je ne sais pas si des OVNI comme Oxiplegatz et Yearning auraient leur chance aujourd'hui. Et pourtant des brûlots comme Sidereal Journey ou Plaintive Scenes (même s'ils sont terriblement datés par certains aspects) hantent encore les anciens, ce qui ne sera jamais le cas dans dix ans de 98% de vos derniers achats. C'est bien cette fraicheur, cet aparté hors du temps, que nous offre certains albums rares.
Je partais avec un a priori assez négatif sur Augrimmer, ayant déjà subi le classicisme déprimant de leurs deux premières sorties chez Northern Silence. Mais dès les premières notes de ce Nothing Ever Was, l'oreille s'est tendue. Les emprunts à Dissection ont laissé la place à une plus subtile et latente influence. La voix claire et grave évoque Dornenreich et un black allemand plus atmosphérique. Augrimmer a enfin creusé et les Allemands ont finalement trouvé un trésor.
Les blasts enchainent avec des passages plombés, le passage appuyé en croches cèdent le pas à un moment acoustique, et tout sonne juste. Le vent de fraicheur, ce sont ces structures de morceaux qui ne tiennent pas en place. Alors qu'on nous abreuve d'un black atmo aussi lénifiant que photocopié, Augrimmer change la donne à chaque minute virevoltant d'un riff énergique à des arpèges avant de s'envoler à nouveau. Augrimmer transpire ses morceaux. La formation leur donne corps et vie, les alternances de riffs sont naturelles et les mesures s'écoulent en facilitant une immersion toujours plus profonde. Le groupe parvient parfaitement à poser son ambiance toute personnelle.
Et puis, élément primordial à mes oreilles, Augrimmer dégaine par moments ze riff létal, celui qui marque l'esprit par son audace (la partie centrale de "The Coffin Host", nom di diou). Le son reste haut perché, privilégiant l'agressivité des aigus, mais la mise en boite est bien dynamique. Des guitares acérées, une batterie qui ne sonne pas trop plastoc, des vocaux gutturaux engagés, que demande de plus le peuple? Du evil? Je ne dispose pas des textes, mais avec Satan au micro croyez bien que ça ne va pas être du Patrick Sébastien!
Guidé par sa musique et l'exprimant sans crainte des foudres, le groupe ose le titre dynamique autant que l'interlude à voix grave. Augrimmer livre le flanc, se dévoile enfin et démontre ses pleines capacités à composer du viril et de l'émotion. Peut-être que ce Nothing Ever Was ne s'inscrira pas dans la lignée des albums rares évoqués en début de chronique, mais il s'en rapproche furieusement. Sous les maquillages, se cachent des hommes sensibles qui ont envie de s'exprimer et qui le font bien. Nothing Ever Was est aussi sincère que touchant.
Ça a l'air fichtrement bueno, par contre je ne suis pas trop convaincu par la prod, un peu plate à la première écoute. Mais je vais creuser ça avec la plus grande attention...
DARK RABBIT Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 14h46 - (101754)
Mais mon Prince, c'est nous qui avons perdu de notre fraîcheur! ;)
En plus, sur les quelques extraits proposés, je la sens moyen la fraîcheur de cet album.
J'ai trouvé ça propre, bien fait, à l'allemande mais pour l'instant je cherche la vie que tu évoques. Je vais essayer de creuser mais je suis sceptique...
WhiteNoise Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 15h18 - (101757)
Ahh le "Sidereal Journey " d'Oxiplegatz.... Que j'ai aimé cet album !
Undergroundmetallic Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 23h46 - (101771)
J'attends de recevoir cet album avec impatience !!!
Evoquer Oxiplegatz et surtout Yearning, quelle retour aux temps ancients, une belle epoque. Tu m'as donne envie de decourvrir ces germains
Monceau Membre enregistré
Posté le: 03/05/2012 à 00h47 - (101885)
J'ai honnêtement essayé d'écouter l'album en objet de la chronique sauf que depuis des jours je bloque en boucle sur Yearning :(
Quand les trucs comme ça m'arrivent j'ai envie de partir pleurer dans mon coin d'un mélange du bonheur de pouvoir enfin écouter ce genre de merveilles et de la déception d'avoir perdu autant de temps. Et quand je pense que c'est pas la dernière fois que ça m'arrive....
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Une époque actuelle qui me semble bien plus triste que l'ère "d'avant", où fleurissait parfois au coin de l'étal une nouvelle perle qui semblait vierge de toute influence, voire qui transcendait les genres pour nous raconter son monde. Je ne sais pas si des OVNI comme Oxiplegatz et Yearning auraient leur chance aujourd'hui. Et pourtant des brûlots comme Sidereal Journey ou Plaintive Scenes (même s'ils sont terriblement datés par certains aspects) hantent encore les anciens, ce qui ne sera jamais le cas dans dix ans de 98% de vos derniers achats. C'est bien cette fraicheur, cet aparté hors du temps, que nous offre certains albums rares.
Je partais avec un a priori assez négatif sur Augrimmer, ayant déjà subi le classicisme déprimant de leurs deux premières sorties chez Northern Silence. Mais dès les premières notes de ce Nothing Ever Was, l'oreille s'est tendue. Les emprunts à Dissection ont laissé la place à une plus subtile et latente influence. La voix claire et grave évoque Dornenreich et un black allemand plus atmosphérique. Augrimmer a enfin creusé et les Allemands ont finalement trouvé un trésor.
Les blasts enchainent avec des passages plombés, le passage appuyé en croches cèdent le pas à un moment acoustique, et tout sonne juste. Le vent de fraicheur, ce sont ces structures de morceaux qui ne tiennent pas en place. Alors qu'on nous abreuve d'un black atmo aussi lénifiant que photocopié, Augrimmer change la donne à chaque minute virevoltant d'un riff énergique à des arpèges avant de s'envoler à nouveau. Augrimmer transpire ses morceaux. La formation leur donne corps et vie, les alternances de riffs sont naturelles et les mesures s'écoulent en facilitant une immersion toujours plus profonde. Le groupe parvient parfaitement à poser son ambiance toute personnelle.
Et puis, élément primordial à mes oreilles, Augrimmer dégaine par moments ze riff létal, celui qui marque l'esprit par son audace (la partie centrale de "The Coffin Host", nom di diou). Le son reste haut perché, privilégiant l'agressivité des aigus, mais la mise en boite est bien dynamique. Des guitares acérées, une batterie qui ne sonne pas trop plastoc, des vocaux gutturaux engagés, que demande de plus le peuple? Du evil? Je ne dispose pas des textes, mais avec Satan au micro croyez bien que ça ne va pas être du Patrick Sébastien!
Guidé par sa musique et l'exprimant sans crainte des foudres, le groupe ose le titre dynamique autant que l'interlude à voix grave. Augrimmer livre le flanc, se dévoile enfin et démontre ses pleines capacités à composer du viril et de l'émotion. Peut-être que ce Nothing Ever Was ne s'inscrira pas dans la lignée des albums rares évoqués en début de chronique, mais il s'en rapproche furieusement. Sous les maquillages, se cachent des hommes sensibles qui ont envie de s'exprimer et qui le font bien. Nothing Ever Was est aussi sincère que touchant.
Rédigé par : Prince de Lu | 16,5/20 | Nb de lectures : 12519