Début 2013, « Youngblood » de Audrey Horne était un album qui m'avait particulièrement enthousiasmé. 18 mois plus tard, cet opus de heavy/hard 'moderne' a toujours mes faveurs, ce qui n'est pas de l'avis de tout le monde, certains ne se retrouvant pas dans le virage pris par le groupe depuis plusieurs mois, voire même dès leur 3ème opus (« Audrey Horne », 2010).

Clairement si vous n'avez pas du tout apprécié « Youngblood », je ne vois pas en quoi vous réussirez à apprécier « Pure Heavy », dont le nom peut induire en erreur. Bien que sur ce 5ème album (tout comme son prédécesseur), Iron Maiden soit encore une influence importante pour les norvégiens, à l'image du véloce et très catchy « Holy Roller », Audrey Horne prend un virage légèrement plus mélodique et accessible avec « Pure Heavy ».

Les refrains fort en chœurs et lignes vocales doublées sont encore en nombre, comme sur « Volcano Girl » (les 'wwoohh-oooh-ohh-ooohh' servis sont assez Maideniens d'ailleurs ), « Tales from the Crypt » titre vraiment rock 'hard', où les claquements de mains dictent une rythmique remuante et contagieuse qui devrait cartonner en live (comme « Pretty Little Sunshine » sur le précédent album). Je pense qu'on aura tous relevé sur ce titre le clin d’œil à Black Sabbath aux alentours de 15 secondes, avec la célèbre quinte de toux passée en boucle de Tony Iommi, que l'on peut entendre sur « Sweet Leaf », qui est ici samplé.

De sample/hommage, à peu près tout le monde s'accordera pour dire que le single « Out of the City » est un 'tribute' au groupe culte qu'est Thin Lizzy ; bah oui les harmonies à 2 guitares ça reste un des meilleurs (le meilleur ?) gimmicks du heavy metal et ce depuis 40 ans.
L'interlude « Diamond », une courte et jolie 'ballade' en milieu d'album donne l'occasion de nous remettre de nos émotions avant une autre petite bombe heavy, la bien nommée « Into the Wild », qui dépote aussi joliment en allant à l'essentiel ; on revient à l'esprit de l'album « Youngblood », ce titre est un peu le successeur de « Straight Into you Grave ».

Je parlais d'un album un poil plus 'easy-listening', il faut dire que la voix de Torkjell Rød et certains chœurs sont plus mélodieux, voire pop (« Gravity », « Waiting for the Night », qui voit poindre l'influence d'un Megadeth sur le riffing, un petit air de 'Hangar 18' non ? ), ce qui pourra déplaire à ceux voulant un opus 'pêchu' de bout en bout. Pour le reste et comme sur « Youngblood », la production est au poil pour le style, sans artifices, valorisant chaque instrument, même si à mes oreilles la basse est globalement moins mise en avant sur ce nouvel effort (« Boy Wonder » étant la quasi seule exception). Au rayon des riffs, soli et leads, la paire de gratteux Thomas Tofthagen/Arve Isdal nous sort encore quelques bons plans, à l'image du riche et remuant « High and Dry » qui pour l'anecdote reprend vers 2'20 le début du break du titre 'Redemption Blues' (de l'album précédent). Les lignes de guitares qui suivent, sont parmi les plus complètes et réussies de l'album, sous la simplicité apparente dégagée par la musique du groupe, il y a quand même un joli bagage technique qu'il serait dommage de ne pas nous exposer.

Alors « Pure Heavy » mieux que « Youngblood » ? Très subjectivement (oui oui c'est souvent comme ça les chroniques), non, ce 5ème effort des norvégiens lui est un peu inférieur. Pourtant il n y a pas de grande différence dans le contenu des 2 albums, qui proposent chacun leur lot de hits, titres idéalement taillés pour le live. Ce qui me chagrine un peu sur « Pure Heavy », c'est ce sentiment d'avoir un groupe qui a trouvé sa formule et ne l'enrichit pas. Je trouve les compos moins brillantes, pour ce point 2 exemples me viennent en tête ; le premier et dernier titre de « Youngblood » sont à mon goût parmi les toutes meilleures compos d'Audrey Horne. Ici, « Wolf in my Heart » est un titre sympa, mais très conventionnel et téléphoné, j'en viens presque à le zapper en démarrant l'écoute de l'album. Quant au final « Boy Wonder », certes il se démarque du reste de l'album, avec ces lignes vocales plus en retrait comme étouffées, dégageant un sentiment mélancolique, mais la composition n'a pas l'éclat d'un « The King is Dead »...

Reste le fait que Audrey Horne en concert, c'est l'assurance de passer un très bon moment, je ne doute pas que les nouveaux titres sauront s'intégrer aux set-lists ; « Pure Heavy » au final n'est pas un coup de cœur, 'simplement' un chouette album à se mettre dans les esgourdes.




Rédigé par : gardian666 | 15/20 | Nb de lectures : 15348