En bon parasite social qui se respecte, s'il y a bien une et une seule chose pour laquelle je prends vraiment un soin méticuleux, c'est de me tailler discrètement avant que les gens se réveillent à chaque soirée où je suis gentiment convié. Car devoir me taper le ménage et tout le rangement avec une gueule de bois digne d'un paysan russe, désolé, mais ça reste au-dessus de mes modestes forces. Donc réglage du réveil du portable vers 9 heures, prétextage d'un déjeuner chez Mamie ou d'un lapin à promener, jetage dans la ZX et direction Home Sweet Home (non sans avoir tiré une bouteille ou deux si ladite soirée était moisie). Mais vient régulièrement la fois où la batterie du portable s'est vidée pendant la nuit, du coup réveil à 14 heures, tout le monde s'est barré, bouche pâteuse, attaque de frelons dans la caboche, et ton hôte te colle la serpillère dans les mains. Au boulot, fumiste!

Eh bien Audrey Horne, c'est ma serpillière. Tu chroniques pour VS, et t'es bien content de pouvoir disserter sur une tonne de skeuds géniaux ou de dissoudre d'autres dans ta bile. Mais vient à chaque fois l'horrible, l'atroce, l'abominable dernier CD du colis promo. Car il reste toujours une galette dont tu n'as rien à dire. Et à chaque fois, il ne s'agit pas d'une daube, mais tout simplement d'un truc qui ne te parle ni Dave ni d'Adam. Pas enthousiasmant, mais pas de quoi le descendre en flamme, ce serait immérité. Mais là, faut aller au charbon et arrêter de raconter ta vie qui n'intéresse personne juste pour meubler ta chronique; plus moyen de se défiler!

Allez, en avant la musique... Wouhou! Donc, Audrey Horne vient de Norvège et joue du Hard rock à consonances grungy, le tout pouvant être qualifié de FM sans se faire mollarder à la face. Le line-up pourra étonner, puisqu'il comprend en son sein un membre d'Enslaved à la gratte et le bassiste (mais on me dit dans mon oreillette qu'il vient de se tailler) de Gorgoroth. Il est bien couillon de s'être tiré d'ailleurs, il avait quand même plus de chances de chopper de la gamine avec Audrey Horne que maquillé comme un panda mais bon... Mix Faith No More, Alice In Chains et, dans une moindre mesure, Tool, ça résume bien. Problème, Faith No More et moi, à deux ou trois titres près, on est loin de ne faire qu'un, donc je m'embête un peu sur une grosse partie du disque. Ah si, y'a un titre que j'aime bien là, "Pretty Girls Make Graves" (rien à voir avec le groupe du même nom), mais ça doit être parce que c'est un énorme rip-off de la bande à Layne Staley. Influence d'Alice In Chains que l'on retrouve aussi au niveau des ambiances et des harmonies vocales.

Parce que sinon, ouais, c'est bien torché, varié, bien produit (par - attention vilain copier/coller de ma chro du Minus - le pas très débutant Joe Barresi, ayant à son actif travaillé avec Kyuss, The Melvins, Tomahawk, The Jesus Lizard, Tool ou encore les Queens of the Stone Age), bien chanté à la Layne Patton, la pochette est pas vilaine toussa toussa. Mais tous ces relents, essentiellement musicaux, tout droit sortis de chez Faith No More, clavier vomitif digne d'Europe inclus, attirent inextricablement mon index vers le bouton qui fait >>|. Voilà voilà. Quoi, déjà fini? On vous a jamais dit que c'était pas la taille qui comptait? Moi si!

Donc, au final, je dois bien avouer que je me suis emmerdé comme si je m'étais retrouvé coincé à un Nouvel An straight-edge (Hey, je déconne les gars! Me canardez pas à coup de conserves de soja!), mais force m'est de reconnaître des qualités au combo, des qualités qui ne me parlent pas mais qui j'en suis sûr parleront à plein d'autres personnes ayant meilleur goût que moi. Donc, à la note ci-dessous, je vous autorise à rajouter 3 points à la louche si vous aimez Faith No More, ou bien à en enlever 3 si... Ah désolé, le sol est sec, je me taille!


Rédigé par : Crown_me | 11.5/20 | Nb de lectures : 13083