Formé en 2000 par des coreux et des métalleux de la scène de Modena (Italie), AT THE SOUNDAWN passe du statut de passe-temps entre potes à celui de groupe à part entière en 2005. Initialement de culture metal-hardcore, le quintet évolue vers une sensibilité plus « émotionnelle » et « progressive » qu’on retrouve dans le post-metal/rock/core (rayer le suffixe inutile) des CULT OF NEURISIS, ou RED PELICANS (cette liste étant évidemment non exhaustive).

Décrite comme un mélange d’urgence hardcore à la SHAI HULUD et d’indie-rock à la RADIOHEAD, avec une sensibilité réminiscente de MOGWAI et TOOL, on pourrait situer la musique des Italiens à la croisée de l’emo-metalcore, et du post-rock.

Emo-metalcore d’abord, pour cette alternance entre des vocaux hurlés et d’autres chantés, soutenus par une instrumentation et un son globalement heavy, même dans ses passages les plus éthérés et mélodiques, post-rock ensuite pour ces nombreux passages justement éthérés et mélodiques flirtant avec l’ambiant et le progressif, à la manière d’ISIS ou CULT OF LUNA dans leur aspirations les moins heavy, et les plus récentes donc (abstraction faite du dernier album des Suédois, semblant marquer un retour à quelque chose de plus « musclé »).

On est donc en terrain connu avec ce disque fort à propos nommé « We Come In Waves », tant l’alternance entre passages calmes, et d’autres plus lourds rappelle le mouvement du ressac d’une mer ou d’un océan. Une recette aujourd’hui classique, dont les Italiens nous servent leur version, une version fort heureusement relevée de quelques ingrédients plutôt inattendus, mais de bon aloi.

Une certaine sensibilité italienne se fait particulièrement ressentir, avec un certain nombre de détails qui font penser à un groupe qui évolue dans un style pourtant totalement différent, à savoir EPHEL DUATH. L’approche est certes plus « post » que « metal », mais on peut trouver des similitudes dans la scansion vocale du préposé aux hurlements ou dans le traitement du son, ce qui n’est pas une surprise puisque les deux groupes partagent le même ingé-son en la personne de Riccardo Pasini. De là à parler d’une NWOIM (New Wave Of Italian Metal), il y certes un pas, mais il paraît indéniable que les formations peuvent être rapprochées, même si encore une fois évoluant dans des styles clairement distincts.

Dans la même optique, AT THE SOUNDAWN n’hésite pas à se lancer dans certaines expérimentations, comme l’incorporation plutôt bienvenue d’une trompette (ou est-ce un trombone ?) sur le titre d’ouverture « Slight Variations » ou encore sur « Phone Will ». Le morceau « Sundown In Rome » participe d’ailleurs à cette impression, en proposant une accalmie ambiante instrumentale tranchant avec la plupart des morceaux de post-rock lourd et hurlé qui constituent les 7 titres du disque (pour presque une demi-heure), dont la puissance n’est pas à remettre en cause, comme sur le titre « Submerged » et son ouverture au tempo plus soutenu, ou « Rain Falls » dont la violence enchaîne sans transition après l’intermède précité. Les Italiens nous proposent donc une musique tout-à-fait dans un certain air du temps, mais plutôt atypique dans le catalogue Lifeforce, oscillant entre rage et mélancolie et où la puissance se dispute à la mélodie, mais à l’originalité toute relative. Il n’en reste pas moins que quelques changements variés et bien sentis dans les structures et les tonalités permettent à ce disque de conserver un certain intérêt.


Rédigé par : NicoSata | 12,5/20 | Nb de lectures : 10480