AT THE SKYLINES sont californiens, ont des têtes de culs, et font du Christian-death-crabcore pour puceaux. Je pourrais m’arrêter là, mais bon, c’est pas le genre de la maison et y a des choses gentilles à dire quand même. Alors allons-y !

Donc voici AT THE SKYLINES, un des derniers rejetons signé sur le label hollandais (Ah, Roadrunner ! Eux qui, fût un temps, avaient dans leurs écuries les MACHINE HEAD, SEPULTURA, FEAR FACTORY, et consorts, pas de la daube quoi. Y avait de la qualitay à l’étalage, des trucs cool, des bons groupes, qui marchaient bien certes, mais qui proposaient (ou ont proposé) de bons albums… Ce temps est bien lointain désormais, même révolu apparemment (un peu comme pour Victory en fait) mais passons). Que dire de plus sur eux ? Ils sont six en tout, dont deux chanteurs, et font ce qui marche actuellement aux States. AT THE SKYLINES est typiquement le genre de groupe qui a des bons trucs sous le coude, du potentiel, qui joue bien, mais qui est capable du meilleur comme du pire et le prouve sur ce premier album.

Un album qui n’est, pour autant, pas dénué d’intérêt. Il faut être objectif, « The Secret Of Life » dispose de très bons éléments. D’une, la production : ultra massive. Normal, c’est Fredrik Nordström derrière les manettes et cela s’entend. De deux, le groupe joue bien, très bien même. Bon, c’est pas du mathcore mais les rythmiques syncopées sont tranchantes comme de l’acier et les divers breakdown et mosh parts qui parcourent l’ensemble du disque font leurs quotas de dommages collatéraux. Les parties plus « aérées » font leurs petits effets aussi, bien que très prévisibles. Comme indiqué plus haut, la formation compte en ses rang deux chanteurs : l’un aux growls et l’autre aux screams/chants "clairs". D’un coté, pas de souci, les growls font effet et ravagent tout sur leurs passages, mais de l’autre… On a droit à un chant clair complètement popisant/dance music, putassier, boosté à l'autotune qui nous donne 1/envie de rire, 2/envie de mourir, 3/envie d'avoir l'envie. Et le pire, c'est qu'on ne peut y échapper, y en a PARTOUT. Et quand les refrains débarquent on a juste envie de lui dire "FERMES LÀ!", façon Dieudonné.

Hormis cela, on pourrait avoir un truc pas mal en fait. Mais l'album tourne trop en rond, la faute à des morceaux construits tous exactement de la même façon : partie deathcore viril/partie dancecore et vice-versa, et ce sur l’ensemble du skeud. Alors au début ça passe, mais quand on arrive au milieu de l’album ça passe beaucoup moins… On sent que le truc est ultra-calibré pour un certain public, que rien n’est laissé au hasard. C’est fait pour plaire aux jeunes ricains habillés en fluo et slim. Le pire dans tout ça, c’est que ce qui se détache le plus de l’ensemble reste les morceaux les plus risibles tel « The Amazing Atom » ou « Chapter 7 », qui atteignent des sommets de niaiseries dans leur genre. Heureusement que les parties deathcore sauvent la mise, et empêchent le navire de couler un peu plus dans la médiocrité, car sans cela « The Secret Of Life » n’aurait aucun intérêt. Alors virez-nous ce chanteur, virez-nous ces sons dancecore, changez de cases un peu plus souvent les AT THE SKYLINES, et là vous serez un peu plus authentiques et sympa à écouter.

Trop stéréotypé, trop opportuniste pour être crédible, AT THE SKYLINES cartonnera sûrement outre-Atlantique vu le style pratiqué. C'est con car ça sonne bien sur certains passages, mais pas assez pour sauver les meubles. Une fois la vague dance/crabcore éteinte, que restera-t-il d’eux ?


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 07/20 | Nb de lectures : 11511