Les AT ALL COST, encore assez inconnus en France (mais qui le resterons sans doute), débarquent avec un deuxième album intitulé "Circle of demons" après un premier essai, "It's time to decide", qui leur a permis de signer chez le gros label allemand Century media. Plutôt un bon début dans leur carrière, qui a commencé par des tournées incessantes aux USA , efforts qui semblent porter leurs fruits.

Par contre, c'est bien beau, mais encore faut-il réaliser un album intéressant pour définitivement transformer l'essai (bah ouais, je parle comme un rugbyman, coupe du monde oblige...). Et malheureusement, pour ma part, la mayonnaise ne prend pas vraiment, le groupe d'Austin tirant dans tous les sens, tenant sa substantifique moelle de genres métalliques assez éloignés les uns des autres. La racine du groupe est à placer du côté, certes un peu fourre-tout ces temps-ci, du metalcore. Entendez par là, un petit côté scandinave dans le travail des guitares mélodiques, un fond de rock US, un chouia de progressif, un peu thrash et certaines disgressions à la Dillinger Escape Plan. Sur le papier, ça peut éventuellement paraître intéressant mais le tout est emballé dans une prod claire mais beaucoup trop rock et pas assez velue. Bref on en perd un peu son latin, le groupe variant trop les plaisirs et n'étant pas assez métal pour le hardos de base et trop métal pour un rocker. On pense vaguement à l'écoute de cet album à Dream Theater (le break de "Circle of demons"), à un Pantera qui aurait laissé ses couilles au placard, à Carcass (la rythmique cavalante de "Let it rain death (Blizzard of snakes)" mais qui finit sur un solo pitoyable, poussif, faux et très long...), à Children of Bodom ("We don't give in" et son final avec des cordes) ou encore Mastodon ("The wall that divides" et ses riffs en sweeping, sans doute un des meilleurs titres de cet album). Le tout à immanquablement lier (surtout) aux hordes de groupes metalcore américains qui inondent les bacs.

Bref un groupe considérablement desservi par un son trop fluet et franchement pas assez burné, même si le niveau musical est loin d'être catastrophique. On regrettera aussi l'abus de l'effet vocoder du chanteur Andrew Collins (c'est simple il y en a partout sur cet album), qui ajoute un côté absolument insupportable et prévisible aux refrains FM metalcore typique déjà difficilement supportables sur un mauvais morceau de Killswith Engage et consorts. Le tout avec une alternance de chant gueulé, aigu et de quelques passages clairs. Un gros mic-mac pas très digeste qu'il ne faut donc pas acheter à tout prix...


Rédigé par : swervedriver | 10/20 | Nb de lectures : 10641