15 ans après sa formation, Attick Demons nous sort enfin son premier album, 'Atlantis', dont certains morceaux ont pris naissance il y a au moins déjà 5 ans. C'est donc sans précipitation que cette formation portugaise a pu accoucher de ce premier essai d'une durée plutôt 'idéale': 45 minutes pour 9 titres. 9 titres d'un heavy/power très traditionnel, dont la première et évidente influence qui nous saute aux oreilles se nomme Iron Maiden (pas très commun ce nom vous me direz...). Attick Demons s'en inspire aussi bien dans ses leads et duels de guitares, que dans ses cavalcades rythmées, mais c'est surtout au niveau du chant que la ressemblance est très frappante; à coup sûr, si vous entendez chanter Artur Almeida, vous ne pourrez vous empêcher de penser à Bruce Dick-in-son: même timbre de voix, même manière de monter dans les aigus, même vocaux dégainés avec conviction, même façon d'exprimer ces sentiments... c'en est très troublant et gênant. Je ne remets pas en cause le talent de Mr. Almeida, mais quand la bio du groupe se vante de ce chanteur capable de rivaliser avec le sieur Bruce (et comme quoi il est son fils spirituel !), ça me dérange. Un peu de personnalité ne ferait pas de mal, même si on a le droit de chanter comme on veut, un moment faut savoir faire preuve d'originalité, si il veut éviter le jugement disant 'oui, il chante bien, mais ce n'est qu'un ersatz de Dickinson'.

Enfin bref, passons à la suite et donc à un album qui si il s'écoute sans trop d'embûches, ne laisse pas une impression très marquante: il faut dire que la grande majorité des refrains n'est pas évidente et excitante, quand bien même un ou deux sort du lot tel celui du plus court, «The Flame of Eternal Knowledge» aux montées suraiguës foudroyantes. Musicalement, pas grand-chose se démarque, si ce n'est ce «Riding the Storm», pièce en deux parties, qui si elle démarre de manière assez massive et 'ambiancée', monte crescendo pour partir à toute berzingue dans des soli et harmonies du plus bel effet. Ces sonorités plus élaborées ne nous feront pas pour autant oublier un refrain encore moyen et répétitif... L'introduction au piano d'un «Sacrifice», les quelques notes acoustiques ainsi que le chant lyrique féminin apparaissant sur «Meeting the Queen» donnent un peu de mélodies et de 'finesse' à l'ensemble, le deuxième cité ayant la bonne idée de ne pas afficher laconiquement un air praliné, et offrant a contrario une texture dramatique à un titre plus atypique pour le style, et dès lors pas foncièrement désagréable.

Iron Maiden étant l'influence numéro un du groupe, ce n'est pas pour rien que le riff de «City of Golden Gates» rappelle celui de 'The Wicker Man', et la rythmique du morceau éponyme aurait pu elle se retrouver sur 'Piece of Mind'. C'est d'ailleurs toujours sur le titre «Atlantis» que deux guests prestigieux apparaissent, Paul Di'Anno (voui, voui l'ex-Maiden) qui vient pousser la chansonnette sur quelques couplets, sa voix, devenue plus grave et rugueuse avec l'âge, donnant un peu de piment au titre; un autre ex fait une apparition, Ross the Boss (l'ancien gratteux de Manowar) cette fois le temps d'un solo sympa, bien que très prévisible.

Pas grand-chose à dire d'autre sur cet album, d'une bonne teneur musicale (les guitaristes font le boulot sur les soli et harmonies en tierce), avec un chanteur qui est loin d'être à la ramasse, simplement, on ne peut pas l'évaluer sans faire des comparaisons avec la Air Raid Siren. Avec une voix un peu plus 'personnelle' et des titres plus marquants (surtout les refrains qui à l'évidence ne s'imposent pas, et ne restent pas en mémoire), Attick Demons pourrait faire de très bonnes choses, pour le moment il fait ça bien sans totalement convaincre. Paraît-il, cet album devrait convenir à tous les fans de Maiden déçus des deux dernières galettes de la Vierge de Fer; faut bien vendre sa came, mais ce genre d'argument pue l'opportunisme...




Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 12008