Après un troisième album (A death-grip on yesterday) plus rock, plus mélodique... plus sage en somme, j’avoue avoir été quelque peu inquiété par l’orientation choisie par ATREYU, moi qui étais surtout fan de leur premier album, bien plus brutal. Un peu plus d’un an après, l’évolution a été digérée et c’est avec un peu plus de recul que j’aborde ce quatrième disque d’un groupe qui, il va falloir s’y faire, a décidé de faire comme bon lui semble et d’avancer malgré la déception des fans de la première heure. Je pense d’ailleurs aujourd’hui que c’est certainement ce qui sauvera le groupe de la déferlante metalcore dont bon nombre de combos en vogue sombreront tôt ou tard dans l’autoparodie, si ce n’est l’oubli.

ATREYU a donc poussé un peu plus loin l’aventure rock/métal, tout en conservant ses caractéristiques propres, celles de pondre des hits à la pelle, gorgés de riffs et de mélodies accrocheuses. Les détracteurs de ce type de formation y trouveront toujours à redire mais pour ma part, c’est une qualité qui fera toujours la différence chez un groupe de métal.

C’est donc un album de métal/rock complètement décomplexé qu’ATREYU nous sert là. Et je dois dire avoir vraiment accroché à ce nouveau disque où, une fois de plus, quelques tubes vont permettre au groupe de faire une apparition dans les charts US. Quel fan de métal normalement constitué résistera à un titre comme Doomsday et son refrain si accrocheur, ou, plus encore, à Two become one et son rythme prenant de bout en bout. Que dire également des surprenants Falling down au groove assez prononcé (dû en grande partie à l’utilisation de cuivres plutôt inattendue) ainsi que Blow, digne d’un groupe de hard US de la grande époque gonflé à la testostérone…
Bref, en plus d’avoir pris des risques en s’éloignant de sa base, ATREYU a su proposer un album très varié où des titres "typés metalcore" tels que Becoming the bull ou Honor, qu’on aurait pu croire comme représentatifs du style du combo, apparaissent ici comme des morceaux mineurs, presque des passages obligés. Seul ombre au tableau en ce qui me concerne, cette ballade insipide absolument inutile en fin d’album.

Les fans des 80’s qui ont jusqu’à présent suivi le groupe ont évidemment toujours remarqué le penchant prononcé du guitariste Dan Jacobs pour cette période bénie, en particulier dans ses soli (allez également jeter un œil sur sa marque de tee-shirt vintage baptisée Rokk). Cet album possède aussi son lot de références du genre (le solo ultra mélodique de Can't happen here, celui de Falling down ou encore de Blow, qu’on croirait sorti d’un titre de RATT). Malheureusement, on a aussi affaire ici à des compos assez épurées, où les soli sont donc moins nombreux que par le passé. Espérons que le sieur Jacobs ait la bonne idée de leur redonner une place de choix sur les prochaines réalisations du groupe.

En attendant, mettez tous vos préjugés de côté, faites abstractions de l’étiquette collée jusqu’à présent au combo et faites-vous votre propre idée avec cet excellent disque. Ma main à couper qu’un certain nombre y succombera !


Rédigé par : Sentenced | 16/20 | Nb de lectures : 11051