Anciennement connus sous le nom d’ABYSS, les franciliens d’ATLANTIS CHRONICLES, tout fraichement épaulé par l’écurie italienne Coroner Records, n’y vont pas avec le dos de la cuillère avec leur premier opus « Ten Miles Underwater ». Posant un concept album très élaboré, et sortant des sentiers battus, le groupe tape fort, mais juste, en nous plongeant dans l’histoire de William Beebe. Ce directeur du département des recherches tropicales de New York, (en 1919) eut l’idée de construire la « bathysphère », submersible sphérique sans autonomie, afin d’explorer les fond marins au plus profond de leurs âmes. Il établi alors un record de 923m, ce qui est assez exceptionnel pour l’époque. Et c’est sur cette base qu’ATLANTIS CHRONICLES s’aventurent via ce concept album, quelque peut romancé par instant.

Le groupe nous plonge dans un univers bien particulier je dois dire. Sur fond de death metal mélodique et progressif de qualité, la formation francilienne fait les choses bien et nous montre qu’elle a de l’idée et surtout du talent. De la production aux compositions, ATLANTIS CHRONICLES n’ont pas fait les choses à moitié. Tout les éléments d’une sortie de qualité sont au rendez-vous : gros son, riffs épais et tapant droit au but, blast beat ravageurs et ligne de basse inventive et parfois slappante, sont de mises.

Le groupe mise autant sur l’efficacité que sur la complexité de ses morceaux et le rendu s’en ressent immédiatement. Le chant, dans un registre plus core que death, apporte un coté hargneux et direct qui ne fait qu’intensifier l’atmosphère des titres. Un soin tout particulier a été apporté sur l’exécution et la recherche des riffs et autres plans alambiqués. Baignant entre lead mélodiques, plans techniques hachés menu, mosh part upercut, et rythmiques effet « tôle de fonte », les douze titres de « Ten Miles Underwater » réussissent à prendre aux tripes et à varier les plaisirs. Le groupe sait où il va, par le biais d’un death metal puissant mais non moins intelligent. En témoigne les nombreux passages mystico-aquatique, qui collent parfaitement au concept de l’album et s’incruste impeccablement dans la fureur des morceaux.

Rien n’est joué au hasard, tout est calculé, pour que l’ensemble sonne compact et direct, tout en restant harmonieux. Le seul petit bémol qui est à signaler reste que, même si foutrement bien réalisée, la musique d’ATLANTIS CHRONICLES conserve quelques éléments trop typés. Les parties mélodeath sentent parfois le réchauffé, alors que le groupe nous démontre tout du long qu’il en a dans le slip pour pondre des riffs et rythmiques pleines d’impact. Heureusement, le mélange de différents styles, que le groupe maîtrise parfaitement, laisse jaillir une musique de qualité et tout de même avec une certaine personnalité. Il suffirait d’enlever certains clichés et ce serait impec’.

Après avoir écouté « Ten Miles Underwater » on sait qu’on a entre nos mains un groupe a fort potentiel. Toutefois, certains aspects de sa musique restent un tantinet trop standard et ne ressortent pas assez pour qu’on se dise « ouhahou ! ». On reste impressionné par le talents des musiciens, que ce soit sur l’exécution ou sur la composition, et sur l’univers créer autour de son histoire, et on attend la suite de pied ferme.


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 14.5/20 | Nb de lectures : 14643