Encore un groupe dont j'attendais la suite avec impatience. Avec "Black Nails and Bloody Wrists" leur premier album sorti en 2004, les Danois m'avaient séduit par leur metalcore à haute dose de death. Ce disque m'avait redonné foi au genre metalcore qui commençait à me saturer. C'est donc avec une excitation à peine dissimulée que j'enfourne le CD dès son arrivée chez moi. Cependant après les 42 minutes que comportent "Midnight Tornado", je suis passé en mode [Ultra VNR On]. Pourquoi ? Tout simplement que je ne reconnais plus le As We Fight que j'avais adoré. Les plans death qui forgaient l'identité et la supériorité du groupe ont quasiment disparu laissant place à un metalcore plus conventionnel. Où sont les riffs assassins, la rage perceptible et la rapidité d'exécution qui donnaient un rythme et une saveur particulière à "Black Nails And Bloody Wrists" ?

Il faut dire que le MP3 que j'avais écouté, "Where Eagles Turn", m'avait fait préssentir ce changement de cap musical. Moins de double, des riffs plus convenus et beaucoup moins empruntés au death, une certaine lenteur et des soli. J'avais été déçu et j'avais eu l'espoir que ce morceau ne serait pas représentatif de l'album à venir. Je me trompais.
Dès "Escaping The Poisoned Hands of Despair" qui ouvre les hostilités, j'ai compris que le groupe avait changé. Moins radicaux dans leur démarche, plus posés, laissant de côté la brutalité pour un soupçon de mélodie, les Danois ont opté pour un metalcore plus conventionnel et moins rentre-dedans. Certains y trouveront des avantages notables comme un certain talent de composition ou bien une recherche de la mélodie affirmée. C'est vrai mais je n'ai pas trouvé le groupe très à l'aise dans sa nouvelle orientation. Plans un peu bancals, mélodies conventionnelles, soli parfois maladroitement interprétés, on sent les Danois expérimenter leurs envies mais manquant un peu de finalité dans leur démarche aussi louable qu'elle soit. Les cinq premiers morceaux passent sans que l'on ne soit débordé d'enthousiasme et j'ai commencé à grimacer sérieusement. Le riff d'intro de "Dead End Street" est d'une banalité à pleurer et le refrain de "Where Eagles Turn" on ne peut plus téléphoné.

Heuresement, il y a des morceaux qui me replongent dans le As We Fight que j'avais laissé sur "Black Nails And Bloody Wrists". C'est pas compliqué, ces morceaux se trouvent, à la suite, au milieu de l'album et ils sont au nombre de quatre : "Breathe The Disease", "Annihilation", "Left In Torment" et "Slay The Firstborn". Sur ces chansons, le groupe assouvit son auditeur de double grosse caisse, de riffs death et d'accélérations furieuses. Mais quatre titres sur douze, ce n'est pas bézeff pour apprécier un album dans sa globalité mais ils relèvent le niveau général de l'album en empêchant de faire sombrer la note.
Au niveau de la production, elle est confiée à Tue "je suis partout" Madsen qui a la cote en ce moment. Le son général est très bon mais j'ai l'impression que beaucoup des groupes dont il s'occupe sonnent pareil. "Midnight Tornado" n'y échappe pas. Le son des guitares est lourd, la batterie mixée un peu en arrière avec une grosse caisse très triggée.
Les vocaux, qui constituent un point fort, n'ont pas changé à ma grande joie. Jason s'occupe de la voix rauque ainsi que des hulements caverneux façon death tandis que Lauritz s'approprie les cris plus aigus et criards. La voix de Lauritz fait partie de mes favorites en matière de timbre. Pleine de colère, criarde et constamment sur le fil du rasoir, elle dégage puissance et force. Je la trouve unique et je n'ai, pour l'instant, rencontré aucune voix aussi intense.
L'artowrk quant à lui n'a pas vraiment évolué et reste sobre (et moche).

Pour finir, je dirais que As We Fight m'a déçu et m'a semblé rentrer dans les rangs en produisant un metalcore convenu et presque chiant par moment. Le groupe a évolué, certes, mais cela ne plaira pas à tout le monde... Pas à moi en tout cas.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 12/20 | Nb de lectures : 13275