Le nom du label est trompeur, on s'attendrait à y trouver des hordes de combos adorateurs d'IMPETIGO éructant un goregrind dégoulinant qui ferait frétiller notre spécialiste es-gerboulades Cobra Commander mais il n'en est rien. Ce label espagnol est en fait assez éclectique et signe aussi bien des groupes de death old-school, tels les Tchèques de MORTIFILIA que du black comme les Madrilènes de KUTURLAT ou encore du heavy-rock avec les Suédois de SPEEDFREAKS. Les élus du jour nous arrivent de Madrid et sortent leur premier album après près d'une décennie d'existence et quelques démos et EP au compteur histoire de se faire la main et de se forger une identité.

Le line-up du groupe se compose outre le batteur, d'un violoniste, d'un bassiste joueur de didgeridoo et d'un guitariste-chanteur-claviériste-joueur de pipeau. A cela s'ajoute quelques invités dont un violoncelliste et un gars qui fait des chœurs (à lui tout seul, si si). Inutile de vous dire qu'avec une telle formation, ce combo ne donne pas dans le thrash old-school mais plutôt dans un savant mélange de death, de black, de doom, de gothic et de progressif auxquels viennent s'ajouter des influences jazzys. On pourrait donc décrire la musique de AS LIGHT DIES comme un mélange de OPETH (pour les riffs mais en moins technique), de PAIN OF SALVATION (pour le côté progressif qui part dans tous les sens, mais sans le côté joyeux/barge à la "Disco Queen" sur lequel viennent parfois se coller des paries purement death metal ou encore quelques accords d'un black metal symphonique que ne renierait pas EMPEROR. A cela il faut encore ajouter tout un tas de samples, cris, bris de verre et autres craquements indéfinissables, des parties de synthés parfois grandiloquentes, parfois spatiales (un peu à la ARCTURUS, mais en moins bien) et des breaks jazzy-fusionneux à la CYNIC et le violon qui aime à venir dédoubler le chant dès que l'occasion s'en présente. Côté chant justement, disons quelques mots. La palette d'Óscar Martín est assez étendu. Il oscille continuellement entre un chant clair qui évoque parfois vaguement David Bowie (un passage durant le titre "Weird, Imperfect Symmetry of Creation"), growls death metal ou screams beaucoup plus typés black metal. Je trouve cependant le chant mixé un poil trop en retrait mais rien de bien grave.

Bref, vous l'aurez compris, c'est riche, c'est dense, c'est alambiqué, ça part un peu dans tous les sens et ce n'est pas facile à appréhender. Ca manque surtout un peu trop de cohésion et de riffs vraiment accrocheur pour que l'on est vraiment envie d'y revenir. Toutefois, pour un premier album, le résultat est tout de même plutôt bon et AS LIGHT DIES est un groupe qui dispose d'un réel potentiel et dont on devrait entendre à nouveau parler à l'avenir.


Rédigé par : Sheb | 13/20 | Nb de lectures : 10460