Je crois bien que si Lambesis ne m'avait pas mis une grosse claque avec son dernier AUSTRIAN DEATH MACHINE, je n'aurais jamais accordé de seconde chance à AS I LAY DYING. Du christiancore de merde, voilà en gros ce à quoi je résumais le groupe, même si j'avoue que les morceaux "Confined" ou "Nothing Left" étaient de véritables tubes. J'imagine d'ailleurs ne pas être le seul à avoir une image assez négative d'AILD et cette kronik de "The Powerless Rise" sera pour moi l'occasion de faire un gros mea culpa.

Ce cinquième album est une véritable réussite, à des années lumières du metalcore insipide des débuts. Le souci c'est que quoi qu'ils fassent, le quintet californien éprouvera les pires difficultés à se détacher de cette étiquette réductrice. Pourtant "The Powerless Rise" a bien plus en commun avec un CATARACT ou un DEVILDRIVER qu'avec un KILLSWITCH ENGAGE.

L'album est ainsi construit sur une base de metal thrashisant à gros riffs qui en arrive même à lorgner vers le death/thrash sur des titres comme "Condemned", "The Plague" ou le blastant "Without Conclusion". Malheureusement cet album donnera suffisamment de grain à moudre à ses détracteurs, qui s'empresseront de crier au scandale à l'écoute du chant clair de Josh Gilbert qui ponctue une bonne partie du skeud.

Alors le chant clair, on aime ou on n'aime pas. Je ne pense pas qu'il existe un juste milieu, c'est totalement "in" pour les uns ou bien totalement "gay" pour les autres. Personnellement je fais partie de la première catégorie qui considère le chant clair comme un élément renforçant l'aspect catchy et mélodique des compos. Je parlais en introduction des titres des précédents albums qui avaient su capté mon attention, justement à cause du chant clair, et sur "The Powerless Rise" les hits en puissance se nomment "Anodyne Sea", "Upside Down Kingdom", "Vacancy" ou le futur incontournable "Parallels".

Mais tout n'est pas qu'une histoire de chant sur cet album, les zicos d'AILD sont loin d'être manchots et "The Powerless Rise" est parsemé de leads tantôt mélodiques façon suédoise, tantôt bordéliques façon SLAYER. De la double en veux-tu en voilà, des riffs dantesques à vous décrocher les cervicales et le tout avec un très gros son. C'est une nouvelle fois le déjanté guitariste de KSE, Adam Dutkiewicz, qui était derrière les manettes et on peut dorénavant considérer ce dernier comme un excellent producteur pour ce type de metal.

J'aurais pu élever la note d'un demi-point et mettre cet album en sélection, mais il y a sur "The Powerless Rise" un titre que je ne peux définitivement pas encadrer, à savoir "Anger And Apathy". Beaucoup trop calme, à la limite de la niaiserie, ce morceau casse vraiment la dynamique créée en début d'album. C'est fort dommage car il s'agit de la seule ombre au tableau d'un album quasi parfait.


Rédigé par : wasted | 16,5/20 | Nb de lectures : 14857