3ème album pour As I Lay Dying, et espérons le, album de la reconnaissance. Rien n’est moins sûr, cependant, si l’on tient compte de la concurrence impitoyable qui sévit depuis quelques mois dans le créneau metalcore. Justement, le moment n’est-il pas venu de pondre les classiques du genre, qui seront susceptibles de perdurer dans le temps ? Il est vrai qu’avec la multiplication de ce type de production, due en partie à la volonté de chaque label de posséder SON groupe de metalcore, histoire de coller à la tendance du moment, on peut s’interroger sur la pérennité de la plupart de ces formations.
Pourtant, quelque chose me laisse penser qu'As I Lay Dying pourrait faire partie des survivants, quand, dans quelques temps, alors que la mode se sera estompée, on établira un bilan du courant metalcore.
Entendons-nous bien : As I Lay Dying ne réinvente pas le style avec ce « Shadows Are Security » ! La recette bien connue du gros métal-hardcore gorgé de bons gros riffs, chant hurlé sur les couplets, entrecoupés « d’accalmies » sur des refrains mélodiques très accrocheurs, est ici de nouveau appliquée. Mais qu’est-ce que c’est efficace ! Depuis l’apparition du metalcore, on entend ici et là l’incontournable (et légitime) comparaison avec la scène de Gotheborg. Ce n’est pas cet album qui nous fera changer d’avis. J’irai même jusqu’à dire qu’avec cette nouvelle production, As I Lay Dying pourrait bien incarner le chaînon manquant entre In Flames et la scène américaine. C’est notamment flagrant sur le morceau d’intro « Meaning in Tragedy », qui ne ferait pas tâche sur un des opus de la formation suédoise.
Histoire d’affirmer un peu plus son style, As I Lay Dying n’a pas adouci le ton, ou si peu : moins de voix claires comparé à la plupart de ses confrères, et pourtant, la mélodie est omniprésente. Le compromis puissance/mélodie est ici bien dosé. En fait, les titres les plus « calmes » sont disséminés à intervalle régulier tout au long de l’album, tels des respirations (« Confined » en 2ème position, visiblement le premier single, avec un bon refrain voix claire, ou « The Darkest Nights », placé en 4ème position, un autre single potentiel, mais aussi « Repesting Yesterday », 7ème titre de l’album, mid-tempo avec bref final au piano, etc).
A noter également, des titres très courts, 3mn30 en moyenne. 12 morceaux pour un peu plus de 43mn, c’est bien…comme quoi on peut tout dire sans remplir jusqu’à la gueule un CD. Je pense même que le groupe aurait pu se limiter à 10 titres, de manière à éviter à la monotonie de s’installer.
Le gros point positif, qui m’a en tout cas agréablement surpris, vient de la production, bien meilleure que pour la précédente réalisation du groupe « Frail Words Collapse ». Le son est moins brouillon, les rythmiques, notamment, me paraissent plus précises. La batterie est également plus imposante (sur « Frail Words Collapse », elle me donnait l’impression de ne bénéficiait que d’un son très cru, de type démo).
Au final, que penser de cette dernière production d’As I Lay Dying ? L’album m’a évidemment plu…mais je ne me suis pas encore lassé de toute cette vague metalcore. Si vous avez aimé la précédente galette du groupe, vous apprécierez certainement celle-ci, car toutes les composantes de la musique d’As I Lay Dying ont été ici améliorées. Sans être l’album de l’année, « Shadows Are Security » m’a tout de même satisfait, au même titre que le dernier Trivium, que je classerais au même rang d’outsider de cette scène si prolifique.
A vous de vous faire une idée…


Rédigé par : Sentenced | 14/20 | Nb de lectures : 13123