Après trois minis et cinq années de tournée, Astriaal diffuse enfin sa fureur dans un premier album digne de ce nom (la précédente sortie "Summoning the Essence of Ancient Wisdom" n'étant qu'une réédition de deux minis). Alors, que se cache-t-il derrière l'intro concoctée par l'ex-Abigor Rune? Hé bien, mesdames et messieurs, que du bonheur!

Astriaal pratique un black violent et technique de très bon niveau. Ici, point d'orchestrations ou de chants féminins. Le groupe déchaîne les enfers dans des rythmiques sans concession, typées Marduk en plus technique. Les blasts sont par moments supersoniques et bien équilibrés par des parties en son clair très intéressantes. Astriaal sait tempérer sa colère pour repartir de plus belle par la suite. C'est bien composé et le groupe propose une approche personnelle des grandes références. J'ai cité Marduk, je pourrais ajouter des groupes de black folk norvégiens ou allemands qu'on sent pointer à l'orée du riff. Le résultat sonne toujours personnel, c'est ce qui compte le plus.

Les compos sont bourrées d'idées intéressantes même si elles n'ont rien de révolutionnaires. Sans volonté avant-gardiste, Astriaal essaie d'être innovant. Le groupe vise la variété dans ses titres, sans s'appuyer sur tout le barda nécessaire pour mettre en place des ambiances orchestrales. En résumé, voila un groupe qui peut jouer son album en live sans avoir un son amoindri par le manque d'arrangements bricolés en studio.

L'exécution de l'album est impeccable, même dans les passages en chant clair (qui sonne bien scandinave). Niveau production, le son est typiquement black, avec des guitares dans les médiums aigus et la caisse claire en avant. Seul bémol, l'album perd en intensité sur la fin avec un maladroit enchaînement instru gentil-intro de morceau molle et un dernier morceau en demi-teinte. Enfin, demi-teinte pour le début car la fin de "Reaper of Dark Ages" est efficace. Mis à part ces quelques détails, ce "Renascent Misanthropy" est bien jouissif et ravira pas mal d'amateurs de black éclairé.

Je remarque que je ne vous ai pas donné le pays d'origine d'Astriaal. Il s'agit de l'Australie. Ces gars de Brisbane ont su digérer leurs influences européennes pour proposer un black riche et pêchu venu tout droit du pays des kangourous. Pour moi, ils font partie de ces exceptions non-européennes qui pratiquent un black métal de qualité. Je rêve maintenant qu'ils poursuivent dans cette voie, vers le prochain album qui sera, à n'en point douter, celui de la consécration. Kylie n'a plus qu'à s'accrocher à son mini-short...


Rédigé par : Prince de Lu | 15/20 | Nb de lectures : 10730