ASTERIUS - A Moment of Singularity (Cruz Del Sur/Adipocere) - 26/11/2003 @ 18h32
Asterius est un peu comme le papillon qui porte le même nom (le papillon du céleri exactement, bien connu des entomologistes) : autant le papillon est difficile à capturer, autant la musique de ce groupe italien est difficile à cerner. Pour peu qu’on ait en sa possession le bon matériel (un filet à papillons) la capture du dit insecte est plus facile qu’avec ses seules mains. Pour la musique c’est pareil, l’oreille bien entraînée qui peut subir sans mal les déflagrations sonores issues de divers courants métalliques aura plus de chance que l’auditeur lambda de saisir toutes les idées qui se cachent dans cet album ou fourmillent mille détails.
Asterius n’est pas le genre de groupe qui se contente d’une seule ligne mélodique que tous les instruments s’amusent à suivre ensemble, la musique est très dense, ouverte à l’expérimentation et plus que jamais tournée vers l’avenir. Cette combinaison de puissance, de mélodies et d’expérimentation se fait sous la bannière du black métal auquel on aurait ajouter de grosses doses de métal plus traditionnel (le chant clair) de death (certaines rythmiques) et d’éléments plus modernes voire futuristes (tous les bidouillages électros, les samples et les effets sonores). Comme je le disais, à l’instar d’un groupe comme Borknagar, on trouve sur cet album un mélange chant black/chant clair assez sympathique, le chanteur à la voix claire ayant de légères intonations à la bruce par instant, ses nombreuses interventions sont contrebalancées par un éternel écorché vif qui sait se faire entendre quand le besoin s’en fait sentir. Toutefois je signale quand même que le chant clair, qui surprend à la première écoute, nécessite un petit temps d’adaptation ; moins en tout cas que pour un fan d’opéra qui passerait directement au black métal. Puisqu’on en parle, le black métal que le groupe balance avec énergie n’a pas grand chose à voir avec les ambiances gothiques ou baroques chères à tant d’autres, les cinq musiciens ont plutôt les yeux tournés vers les étoiles et non sur un livre d’histoire ou un recueil de poèmes. C’est avec un réel soucis de moderniser leur musique et de proposer quelque chose de différent de la masse que ces italiens ont appréhender l’enregistrement de leur album et force est de constater que leur pari est plutôt réussi, il faut dire qu’ils ont mis toutes les chances de leur côté en enregistrant au studio sub-zero et en faisant masteriser le tout par Alexander krull aux mastersounds studios. Tous les morceaux regorgent de détails qui ne sautent pas aux oreilles à la première écoute mais qui se révèlent petit à petit au fil du temps : « on black tusk » et « the one perspective » sont l’exemple type de morceaux pervers qui vous font appuyer sur la touche repeat sans que vous y preniez garde ; une sorte de mélange d’Opeth et de Borknagar dernière version pour le côté complexe et « progressif » des morceaux, avec de légères touches de Samael pour les quelques rythmiques martiales et pour l’utilisation inventive des synthés et des sons futuristes que je qualifierai de cosmiques (pourquoi pas). En fait le groupe me rappelle par instants Mundanus imperium (mais si ! un des groupes dont Jorn Lande a fait parti et dont il refuse de parler) sur son dernier album « The Spectral Spheres Coronation», Asterius étant quand même plus « burné ». Les compositions sont ce j’appelle des compositions à tiroirs : tout se mélange mais reste toujours organisé, bien malin celui qui à l’écoute du début d’un morceau peut en deviner la fin ; entre les deux il y a bien sur le milieu ou là aussi les différents breaks et changements de rythmes raviront les plus exigeants. Ces Italiens ne sont pas les premiers à marcher sur ce terrain du «black futuriste» mais la voie lactée est grande et leur musique suffisamment personnelle pour leur permettre de se faire une place entre deux étoiles (de là à devenir une star…). Un tel mélange de styles pourrait se révéler indigeste pour le néophyte mais l’amateur de black complexe et inventif risque bien d’y trouver son compte. Histoire de montrer que rien n’arrête le groupe, ce dernier balance en dernier titre un remix du sixième dans une version plus « bidouillée » ou les samples et les rythmes martiaux se taillent la part du lion. Je suis conquis et sera pour le coup mon coup de cœur du mois.


Rédigé par : dark tranquilou | 16/20 | Nb de lectures : 7601




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