ASTARTE - Quod Superius Sicut Inferius (Black Lotus/Adipocere) - 05/10/2002 @ 00h24
Un groupe grec avec un titre d'album en latin : il est pas beau, l'anachronisme ? Bon, fi des broutilles linguistiques, Astarte se distinguent depuis plusieurs années en étant l'unique groupe de black-metal exclusivement féminin, un trio de choc immortalisé sur la pochette par Timo Würz dans une posture succubesque évoquant singulièrement les trois ghoules mortellement tentatrices qui hantent les boyaux sépulcraux du château de Dracula dans l'œuvre de Bram Stoker. Les menus échos qui me sont parvenus de leurs albums précédents semblaient mettre davantage en exergue l'aspect " curiosité " d'Astarte que les superlatifs concernant la production musicale des demoiselles. Je suis par conséquent pressé de croire que le CD qui tourne à cet instant même dans ma chaîne témoigne du passage d'un cap dans la direction artistique entreprise par Astarte. En effet, la santé très compétitive du matériel proposé ne va certainement pas obliger Astarte à se réfugier derrière une promo centrée sur des atouts périphériques.
En se prêtant au petit jeu souvent attendu des comparaisons, on peut se représenter " Quod Superius Sicut Inferius " comme un carrefour bien entretenu où se croiseraient les courants du black typiquement " à la grecque ", avec son allure toujours souple et déliée qui préfère la mélodie mordante à la barbarie dévastatrice, un bon peu de l'atmosphère malveillante et sibylline de la trop sous-estimée école italienne (Art Inferno, Evol, Opera IX, etc.), et le Ancient que l'on connaissait sous l'ère " The Cainian Chronicle ", lorsque les Norvégiens jouaient encore un style noble, direct et efficace malgré un son passé à la meule. Eu égard à leurs origines, Astarte ont bien évidemment beau jeu d'abattre la carte du mystique, une mise qu'elles remportent les doigts dans le nez en domptant parfaitement l'outil synthés. Ceci est vrai dans la forme - des avalanches d'unissons lustrés et homogènes - comme sur le principe de leur utilisation, tout le contraire du " à tort et à travers ", toujours pensée pour sous-tendre un passage dramatique, préparer le terrain pour une montée en puissance ou escorter un refrain. Dans cette optique j'ai un penchant très prononcé pour le premier titre " Reign Unfold " qui, en assortissant une armature metal volontairement attractive de quelques arpèges bien placés, ouvre sur un décor secret et majestueux qui ne va pas sans suggérer l'Olympe et son dangereux prestige. Un travail mûr et compétent dont l'on retrouve les stigmates tout au long de l'album. Par extension on ne peut plus du tout béer d'étonnement devant une touche technique irréprochable, voire novatrice, qui ne laisse aucune voie aux maladresses grossières : deux guitares jumelées et dopées à la réverb' évoluent un peu sur le principe de deux chevaux lancés au grand galop vers le même but, qui se titillent ou s'écartent furtivement mais restent toujours dans le même alignement, en sauvage harmonie. La basse expose volontiers son timbre étrangement vrombissant pour de plaisants inversements des rôles (cf. " Sickness ") qui mettent en évidence l'aisance instrumentale des trois amazones lorsque le registre devient plus caverneux. En parlant de cavernes, on est heureux de retrouver sur plusieurs titres Spiros (Septic Flesh), renouant ici avec les gros vocaux gutturaux originels qui ont contribué au succèe mérité d'albums comme " Esoptron " ou " Ophidian Wheel ". Sa présence, complète habilement l'excellent chant black de Kinthia qui demande de prêter attentivement l'oreille avant d'y déceler une trace de féminité.
En fin de compte l'attrait principal de cet album n'est pas tant son effet de surprise que le fait que tous les morceaux comportent une assise solide et un degré de renouvellement élevé, bien qu'ils s'étiolent malheureusement de plus en plus rapidement lorsque le CD tend vers sa conclusion, laissant regretter une répartition plus équilibrée. M'est avis que " Quod Superius Sicut Inferius " est le déclic qui va véritablement rameuter la galerie autour de l'idée qu'Astarte possèdent effectivement le métier pour offrir un black metal épique parmi la classe la plus émérite, et pas seulement ça, tant la variété et le bagage stylistique dont témoigne cet album est susceptible de drainer aussi des fans moins spécialisés. J'ai longtemps hésité quant à la note à mettre, étant un peu avares de points lorsqu'un album n'est encore qu'à mi-pente de la montagne qu'est la perfection, même subjective, mais finalement j'en lâche volontiers 14 en hommage à un travail admirable et à des perspectives d'avenir qui portent un peu plus que des promesses.
Rédigé par : Uriel | 14/20 | Nb de lectures : 9189
Moi, j'ai été decu, les 2 CDs precedent été nettement meilleurs je trouve. Je dirais que ce CD est trop carré. Mais qu'est ce que la chanteuse est belle !!! :)
Sheb Membre enregistré
Posté le: 05/10/2002 à 11h31 - (1206)
Moi je voudrais juste savoir en quoi un groupe grec qui à un titre d'album en latin c'est un anachronisme ?
Le_Vieux_Con Invité
Posté le: 05/10/2002 à 13h47 - (1208)
Il y a un problème dans le texte ou je vois double ?
Uriel Invité
Posté le: 07/10/2002 à 20h52 - (1230)
@ L_V_C: Ca va pas besoin de lunettes, y a effectivement un blème!
@ Sheb: OK ce n'est peut-être pas un anachronisme stricto sensus, je voulais simplement souligner que pour un groupe grec, c'aurait été plus sympa qu'elles aient un titre grec. Mais bon tu as gagné, tu peux me mettre dans le bilan des accroches de kroniks les + nulles de l'année ;-)
@ Stefan: Comme je le dis dans la kronik je ne connais pas les deux albums précédents. Ton commentaire est donc intéressant car il permet aux connaisseurs du groupe de peut-être mieux situer cet album.
prometheus Invité
Posté le: 08/10/2002 à 11h49 - (1234)
juste dire que le gars qua fait la chronique devrait ecouter les 2 premiers albums d ASTARTE qui sont a mes yeux de pures chefs d' oeuvres de violence et de melancolie.Ce nouvel album est une grande deception car il est beaucoup moins inspires que les precedents..Avez vous noter le plagiat honteux du fear of the dark de MAIDEN.?
VsGreg Invité
Posté le: 08/10/2002 à 16h02 - (1238)
Desole pour le double affichage pourri ...
Asthar -Tenebrarum'Zine- Invité
Posté le: 10/10/2002 à 17h38 - (1247)
Pour L_V_C,il est vrai qu'il y a un pb au niveau des textes,ms si tu écoutes une nouvelle fois les 2 premiers albums,tu verras qu'il en est de même. Kinthia a toujours placé son chant,et non les paroles,en fonction de la musique. Par contre il serait peut-être plus astucieux de la part de Black Lotus de réaliser l'artwork après l'enregistrement de l'album pour pouvoir ainsi suivre les paroles.
A noter aussi une inversion parmi les chansons,ms bon... Et ok avec Uriel par rapport à la présence de Spiros qui fait franchement du bien. Mais encore une fois cet album a été composé aux trois quarts par Tristessa,d'où cette liberté ds la musique d'ASTARTE.
@ plus pour plus!
PS:Astarte a enfin trouvé qlq'un pour la batterie,prochain membre officiel du groupe,et il s'agit d'une femme.
Uriel Invité
Posté le: 10/10/2002 à 18h27 - (1248)
@ Asthar: le problème que mentionnait le Vieux Con au niveau du texte, c'était pas les paroles de l'album, mais le texte de la chronique, qui avait été uploadé en double et comme la chatte, on y retrouvait pas ses chatons - ca a été arrangé depuis (merci VSGreg).
:-)
Sinon merci pour tes éclaircissements!
VsGreg Invité
Posté le: 11/10/2002 à 11h58 - (1253)
Astarte aux poils
Fallait bien que quelqu'un l'a fasse celle la non ?
Desole ...
Uriel Invité
Posté le: 11/10/2002 à 18h10 - (1254)
Tu devrais changer ton pseudo en VsDenisot :-)
Shaytan Membre enregistré
Posté le: 23/07/2005 à 18h49 - (17495)
J'adore ce groupe, particulièrement cet album :)
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En fin de compte l'attrait principal de cet album n'est pas tant son effet de surprise que le fait que tous les morceaux comportent une assise solide et un degré de renouvellement élevé, bien qu'ils s'étiolent malheureusement de plus en plus rapidement lorsque le CD tend vers sa conclusion, laissant regretter une répartition plus équilibrée. M'est avis que " Quod Superius Sicut Inferius " est le déclic qui va véritablement rameuter la galerie autour de l'idée qu'Astarte possèdent effectivement le métier pour offrir un black metal épique parmi la classe la plus émérite, et pas seulement ça, tant la variété et le bagage stylistique dont témoigne cet album est susceptible de drainer aussi des fans moins spécialisés. J'ai longtemps hésité quant à la note à mettre, étant un peu avares de points lorsqu'un album n'est encore qu'à mi-pente de la montagne qu'est la perfection, même subjective, mais finalement j'en lâche volontiers 14 en hommage à un travail admirable et à des perspectives d'avenir qui portent un peu plus que des promesses.
Rédigé par : Uriel | 14/20 | Nb de lectures : 9189