Parmi la douzaine de Astaroth qui ont vu le jour sur la planète, le sujet de cette kronik est le discret groupe autrichien, comme son label le laisse supposer. Après deux albums et un mini entre 1997 et 1999, cet Astaroth-ci s'est mis en hibernation jusqu'à aujourd'hui. Son sommeil n'a pas été troublé par la réédition de ses démos en 2001. La messe semblait dite et le projet enterré. Et puis en 2005, les Autrichiens remettent le couvert avec ce nouvel album. Finis les maquillages, finis les clous, fini le logo ivol, au profit d'un concept résolument plus moderne et "cyber-organique", fièrement affiché sur une pochette blanche à la Mörk Gryning.

Batterie triggée, grosse présence des claviers avec un son virant vers l'électro. On est bien loin du black enregistré dans la cave avec un magnéto cassette. Faisant fi du récent retour au trvisme négocié par une grosse partie de la scène, Astaroth se classe avec cette poignée de groupes aux sonorités "avant-gardistes" comme Lunaris, voire le Covenant dans sa phase de transition. Je serais également tenté de les rapprocher de Dimmu Burger, en ce qui concerne le son uniquement, car les claviers sont très présents avec des sons proches de ceux de "Puritanical" et responsables de la quasi intégralité des mélodies. Les guitares sont ici le support rythmique et l'élément violent, mais sans être heavy à la Dimmu (justement). Sans être "progressiste" ni symphonique, Astaroth propose sept compos léchées, très bien exécutées et qui mixent avec allégresse patate et mélodies.

Les amateurs du style trouveront ici leur bonheur, jusqu'au final en douceur qui vient clore les 37 minutes de l'album. Par contre, ceux qui cherchent une ambiance malsaine ou la haine incarnée dans une rondelle en plastique peuvent passer leur chemin. Astaroth utilise les artifices du black à son propre compte. Cela fait de "Organic Perpetual Hatework" un opus bien foutu mais qui risque fort de passer totalement inaperçu dans les catalogues car il ne correspond plus aux critères actuels qui ont cours dans le black.


Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 13276