Le voilà donc ce fameux groupe qu'avait formé Burton C. Bell lorsque FEAR FACTORY avait, un temps, splitté. Enfin, fameux, le mot est un peu galvaudé car c'est à peine si j'avais vaguement entendu parler de ce side-project à l'époque. Avec le retour de FEAR FACTORY je l'avais totalement oublié et je le pensais même totalement enterré mais il n'en est rien. L'hurleur de l'usine à peur et son comparse John Bechdel, connu initialement grâce à FRONT LINE ASSEMBLY mais également par ses participations à PRONG, MINISTRY, KILLING JOKE et FEAR FACTORY, nous ont pondu un premier album au titre sibyllin et au contenu tout aussi obscur.

Pas besoin d'écouter bien longtemps cet album pour s'en rendre compte: ASCENSION OF THE WATCHERS ne donne pas dans le métal et ceux qui espèrent ici quelque chose qui envoie la purée peuvent d'ores et déjà passer leur chemin, ils seront déçus. La musique de AOTW navigue quelque part entre musique ambiante, pop éthérée et électro le tout sur des tempos toujours bien lents. On pense bien sûr aux titres les plus ambient de FEAR FACTORY mais également très vaguement à THE CURE comme sur le titre "On the river". John Bechdel ne doit pas être trop fatigué, on ne croule pas ici sous les rythmiques, les percus électros ou les samples indus. Le dépouillement est de rigueur. Là-dessus Burton C. Bell vient coller quelques mélodies de guitare électro-acoustiques et sa voix claire toujours aussi hésitante (pour ne pas dire fausse... imaginez les parties en chant clair de certains titres de FEAR FACTORY mais sur un album complet et vous aurez une petite idée du résultat).

La première écoute laisse un grand sentiment de vide, l'impression d'avoir entendu une dizaine de fois le même titre et d'avoir perdu 72 minutes (c'est rassurant... l'album paraît interminable mais en fait il l'est vraiment.) Les écoutes suivantes n'apportent pas grand-chose de plus... les titres ne sont pas spécialement très longs (entre 4 et 8 minutes) mais sont vraiment très plats et répétitifs et il ne s'en dégage au final aucune émotion. Même la reprise du "Sounds of Silence" de Simon & Garfunkel se paye le luxe d'être encore plus mollassonne que l'original, ce qui n'est pas un mince effort, Simon & Garfunkel n'étant pas spécialement connu pour leur énergie débordante.

Au final donc on s'ennuie quand même pas mal avec ce skeud et on passe vite à autre chose. C'est dommage car il y a de l'idée; avec une vingtaine de minutes de moins, plus de variété et de sincérité on aurait peut-être eu quelque chose d'intéressant.


Rédigé par : Sheb | 11/20 | Nb de lectures : 11202