2009 marquait le véritable retour studio des Danois d'Artillery avec un cru de bonne qualité nommé «When Death Comes». A peine deux ans plus tard, la faucheuse (qui leur fait office de mascotte depuis quelques années) est déjà de retour sur une cover du gang pour un nouvel album aux formes saignantes. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le Artillery des années 2000, il vous suffit d'imaginer un mélange entre la vivacité du thrash metal et les harmonies (musicales et vocales) du heavy metal porté par une production béton. Sans posséder la violence d'un Exodus ou d'un Overkill, la musique d'Artillery est un beau déploiement d'énergie revendicatrice avec un chanteur capable d'intonations agressives qui vous sautent à la gorge (le côté thrash metal) comme pouvant aussi laisser place à un timbre plus mélodique et lyrique (dans un esprit «heavy metal»). «My Blood» est la suite logique de «When Death Comes», sauf que j'avais trouvé ce dernier moins facile d'accès et direct que le petit nouveau. L'autre nouveauté notoire se situe dans la présence de sonorités orientales présentes à de nombreuses reprises (les intros des 3 premiers titres, ainsi que d'autres passages sur l'album) qui donnent du piment aux compos du groupe. On pouvait relever déjà quelques-unes de ces sonorités sur «When...», mais là elles sont clairement affichées. Et le rendu n'en est que meilleur, notamment sur l'ouverture «Mi Sangre (The Blood Song)», plus de 7 minutes au compteur qui nous tient en haleine dans un premier temps grâce à une intro exotique rythmée, avant une véritable explosion de riffs et de paroles (le summum étant ses «Mit blod lives on forever - Mit blod lives on forever» féroces), sur un tempo à fond les ballons, seulement «entrecoupé» à la quatrième minute par un break reprenant le thème introductif, de manière à garder l'attention de l'auditeur sur ce qui se déroule et la trame des évènements (d'où les paroles émises à ce moment-là: «Don't expect to find the answers - To the questions you will ask - Life is just a simple story - Turn the pages now»).

Après un tel démarrage, difficile de faire mieux, pourtant le reste de l'opus est de très bonne qualité. A commencer par les morceaux thrash et directs, défouloirs idéaux nommés «Monster» ou «Thrasher», qui assurent dans le genre riffs à «headbang», et tempo pour «stamp one's foot». On n'est pas surpris, mais on n'est pas déçu non plus. Le compromis parfait. Parfois, la sauce prend moins bien, à l'instar de titres comme «Dark Days» et «Warrior Blood», pas mauvais, simplement moins intéressants et jouissifs. Tout comme ce «End of Eternity» trop mollasson, qui heureusement est un peu le titre égaré au milieu d'un album agréable. Agréables comme les rapides «Concealed in the Dark» et «The Great» portés par des refrains entêtants qui vous imprègnent rapidement le cerveau grâce à un Søren Nico Adamsen (chant) remarquable dans le rôle du «chef d'orchestre donnant le tempo».

Sans sortir LA grosse claque musicale, Artillery confirme son retour en pleine forme. Reste à savoir ce que le groupe pourra faire à l'avenir (qu'il fasse attention à ne pas s'enfermer dans une certaine routine...), mais en attendant vous pouvez poser une oreille attentive sur cet essai rythmé... et sanguinaire.




Rédigé par : gardian666 | 15/20 | Nb de lectures : 13223