Arthemesia est parfaitement représentatif des formations finlandaises aux mélodies ciselées qui illuminent nos enceintes comme des étoiles filantes. Pour un groupe plus brut de fonderie chez Spinefarm/Spikefarm, il faudra se reporter chez leurs compatriotes de Beherit, car ici les bourrins seront déçus. Le propos n'est pas la haine incarnée mais c'est bien la finesse des thèmes qui emmènera l'auditeur sur le chemin de la mélancolie.

a.O.a. est le second album d'Arthemesia, huit ans après Devs – Iratvs (que je n'ai pas l'honneur de connaître). Toutefois, et selon les propos du groupe, ce nouvel album semble à même de perturber le vieux fan par une évolution musicale présentée dès 2007 dans le promo-CD The Hyperion Elements. S'éloignant du black mélodique classique, Arthemesia étale ses riffs pour proposer de longs morceaux (entre 8 et 13 minutes) aux atmosphères épiques. Si les mélodies sont enivrantes comme les Finlandais savent en pondre et que la voix sonne aussi crue que celle d'Ajattara, c'est plutôt du côté de Moonsorrow que j'irais chercher des références. Autant les chœurs de guerriers mâles que les lourds et puissants accords évoquent le heathen metal des compatriotes vikings, dans un opus aux mesures à rallonge.

Chaudement installé au coin du feu, Arthemesia tente de marquer sa différence par quelques subtilités, comme le titre éponyme avec ses dissonances et son chant clair à la Code ou le solo de saxo sur "Liber Omega". Mais rien n'y fait vraiment, dans un opus qui peine à trouver sa vitesse de croisière et qui traîne en longueur. Après une entrée d'album assez percutante, a.O.a. manque de riffs accrocheurs et s'essouffle, avant de virer quelque peu au remplissage sur sa partie finale. La production est aussi bien dans le moule du son net et puissant de Moonsorrow, associée à une exécution impeccable.

Bref, a.O.a. est un album qui donne une sensation de fraîcheur sympathique pendant deux minutes, mais qui sera finalement aussi nourrissant qu'un menu au McDo. En tout cas, je n'ai vraiment pas envie de remettre le couvert à la fin de l'écoute, ayant déjà faim d'autre chose.


Rédigé par : Prince de Lu | 12/20 | Nb de lectures : 10233