ARS MORIENDI - Du Tréfonds d'un Être (Archaic Sound) - 25/10/2011 @ 10h22
Ah, les Auvergnats… Quand il y en a un ça va, c’est quand il…
Ouais non, on va pas la refaire une énième fois. Mais les Auvergnats sont plutôt discrets en ce qui concerne le Metal. Alors il n’y en a pas beaucoup, donc tout va bien !
L’Auvergnat qui nous intéresse aujourd’hui, c’est Arsonist, unique membre du projet ARS MORIENDI. Projet plutôt prolifique depuis sa création en 2001, auteur de 6 démos (à durée d’album) entre 2002 et 2006. Du Tréfonds d’un Être est le deuxième « véritable » album d’ARS MORIENDI à paraître, après L’Oppression du Rien en 2008. Second album qui a été quelque peu retardé, l’enregistrement s’étant étalé de 2008 à 2010. Et alors que L’Oppression du Rien avait eu pour curiosité de sortir sur un label ukrainien (Griffin Music), eh bien rebelote pour Du Tréfonds d’un Être paru chez Archaic Sound ! Choix curieux de la part d’Arsonist, mais la musique est bien là et c’est finalement le plus important.
Ceux qui avaient lu la chronique de L’Oppression du Rien rédigée par Prince de Lu doivent se souvenir des fameuses trois dernières lignes et de la note. Il faut dire que la musique d’ARS MORIENDI est tout à fait personnelle et originale, ne se fixant pas de limites. On œuvre ici dans un Black Metal d’obédience atmosphérique, aux plages dépassant allègrement les 10 minutes, avec de nombreux breaks portés par des ambiances singulières mais très différentes entre elles, qui viennent aérer les passages strictement « Metal » fait de rythmiques à tendance Heavy et de mélodies de guitare enivrantes. Si vous aviez réussi à digérer L’Oppression du Rien, Du Tréfonds d'un Être est dans la stricte lignée, hormis que l’aspect atmosphérique prend nettement le pas sur le côté purement Dark/Black, et que la production est 1000 fois supérieure, très claire et parfaitement mixée (tout est mis en valeur, même si le son de batterie est un poil agressif). Plus aucun obstacle ne va donc nous empêcher de prendre part au voyage proposé par ARS MORIENDI…
L’album attaque d’emblée par son versant le plus Metal. Après une courte intro, "Jadis" embraye sur des rythmiques à consonance à la fois très mélodique et plutôt sombre, qui s’avèrent très efficaces et accrocheuses, surtout lorsque le chant arraché d’Arsonist accompagne le tout. On se surprend même à taper du pied ! Du Tréfonds d’un Être démarre alors de la meilleure des façons, et on se laisse très vite emporter par les magnifiques breaks acoustiques. On pensera alors à un DRUDKH pour le chant déchirant et l’utilisation des mélodies et des riffs Black. Après le final de "Jadis" de toute beauté, "Ghost" démarre par une montée épico-dépressive superbe, avant d’enchaîner sur des passages assez agressifs qui s’entrechoquent avec les mélodies bluesy, les breaks à piano, et les chœurs épiques. Si ce morceau nous montre bien l’univers assez vaste d’ARS MORIENDI, il en montre aussi ses limites car un peu trop longuet à mon goût. Mais les craintes vont être balayées dès "Entre les deux Royaumes" : après l’atmo quelque peu dépressif, ARS MORIENDI part vers les étoiles avec cette magnifique pièce à tendance ambiante de 7 minutes, bardée d’effets électro-cosmiques qu’un certain THY CATAFALQUE période Tűnő Idő Tárlat n’aurait pas renié. Une facette inédite du projet qui fait mouche. Et ce n’est pas tout…
Le côté atmo/mélodique d’ARS MORIENDI va se tailler la part du lion sur les deux dernières pistes de l’album, "Médiocre Fin?" et "Du Tréfonds d’un Être". Ici, les mélodies de gratte semi-acoustiques lorgnent plus du côté d’une certaine frange du Black germanique menée par NOCTE OBDUCTA et son leader Marcel Breuer (un guitariste dont je ne dirai jamais assez de bien). Les tempos sont variés et toujours accrocheurs, les autres instrumentations (claviers, lignes de basse) épicent le tout, les solos sont géniaux, et bien évidemment les ambiances sont toujours prenantes, et Arsonist assure au chant Black éraillé (en français comme de bien entendu). Du bel œuvre à n’en pas douter…
Avec Du Tréfonds d’un Être, ARS MORIENDI affine son style et nous livre un disque de Black atmosphérique très personnel rondement mené. Même si parfois, le propos est difficile à assimiler et l’aspect atmosphérique peut-être surexploité (les ambiances sont très variées mais manquent de cohérence sur l’ensemble de l’album, certains breaks sont de trop et il y a un ou deux passages à vide, sachant que le format « 12 minutes » des morceaux entraîne forcément quelques coups de mou sur la durée), cet album à apprécier dans sa globalité possède un apport singulier, avec des influences palpables (les scènes atmo slaves et germaniques) mais bien digérées, et une construction globale des morceaux nickel-chrome. Du Metal très, très atmosphérique qui comblera surtout les amateurs de sensations en forme de « voyage musical », mais que vaut le coup pour ceux qui ont le courage de se plonger dans l’univers d’ARS MORIENDI.
"eh bien rebelote pour Du Tréfonds d’un Être paru chez Archaic Sound ! Choix curieux de la part d’Arsonist, mais la musique est bien là et c’est finalement le plus important."
C'est tout simplement le seul à m'avoir proposé quelque chose...mais je ne regrette rien au final. Archaic Sound est un label parfait pour Ars Moriendi, bien qu'il soit ukrainien.
Sinon très bonne chronique, on sent que tu as apprécié, ça fait plaisir !
Listak IP:82.120.173.38 Invité
Posté le: 25/10/2011 à 17h04 - (97849)
La musique est intéressante, par contre la pochette me trouble un peu... Elle me rappelle fortement la pochette de Esprit Souillé de Whispering Tears.
Antiq IP:109.212.56.71 Invité
Posté le: 25/10/2011 à 17h21 - (97850)
me semble que c'est un truc de William Blake la cover.
Arsonist IP:92.143.105.176 Invité
Posté le: 25/10/2011 à 17h40 - (97851)
Pour la pochette j'ai utilisé le "Silence" de Fussli, un tableau qui été utilisé précédemment d'autres groupe semble-t-il. Il correspondait en tous cas exactement à ce que je recherchais pour cet album.
Arsonist IP:92.143.105.176 Invité
Posté le: 25/10/2011 à 17h43 - (97852)
La même sans fautes de frappe :
"Pour la pochette j'ai utilisé le "Silence" de Fussli, un tableau qui a été utilisé précédemment par d'autres groupe semble-t-il. Il correspondait en tous cas exactement à ce que je recherchais pour cet album..."
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Ouais non, on va pas la refaire une énième fois. Mais les Auvergnats sont plutôt discrets en ce qui concerne le Metal. Alors il n’y en a pas beaucoup, donc tout va bien !
L’Auvergnat qui nous intéresse aujourd’hui, c’est Arsonist, unique membre du projet ARS MORIENDI. Projet plutôt prolifique depuis sa création en 2001, auteur de 6 démos (à durée d’album) entre 2002 et 2006. Du Tréfonds d’un Être est le deuxième « véritable » album d’ARS MORIENDI à paraître, après L’Oppression du Rien en 2008. Second album qui a été quelque peu retardé, l’enregistrement s’étant étalé de 2008 à 2010. Et alors que L’Oppression du Rien avait eu pour curiosité de sortir sur un label ukrainien (Griffin Music), eh bien rebelote pour Du Tréfonds d’un Être paru chez Archaic Sound ! Choix curieux de la part d’Arsonist, mais la musique est bien là et c’est finalement le plus important.
Ceux qui avaient lu la chronique de L’Oppression du Rien rédigée par Prince de Lu doivent se souvenir des fameuses trois dernières lignes et de la note. Il faut dire que la musique d’ARS MORIENDI est tout à fait personnelle et originale, ne se fixant pas de limites. On œuvre ici dans un Black Metal d’obédience atmosphérique, aux plages dépassant allègrement les 10 minutes, avec de nombreux breaks portés par des ambiances singulières mais très différentes entre elles, qui viennent aérer les passages strictement « Metal » fait de rythmiques à tendance Heavy et de mélodies de guitare enivrantes. Si vous aviez réussi à digérer L’Oppression du Rien, Du Tréfonds d'un Être est dans la stricte lignée, hormis que l’aspect atmosphérique prend nettement le pas sur le côté purement Dark/Black, et que la production est 1000 fois supérieure, très claire et parfaitement mixée (tout est mis en valeur, même si le son de batterie est un poil agressif). Plus aucun obstacle ne va donc nous empêcher de prendre part au voyage proposé par ARS MORIENDI…
L’album attaque d’emblée par son versant le plus Metal. Après une courte intro, "Jadis" embraye sur des rythmiques à consonance à la fois très mélodique et plutôt sombre, qui s’avèrent très efficaces et accrocheuses, surtout lorsque le chant arraché d’Arsonist accompagne le tout. On se surprend même à taper du pied ! Du Tréfonds d’un Être démarre alors de la meilleure des façons, et on se laisse très vite emporter par les magnifiques breaks acoustiques. On pensera alors à un DRUDKH pour le chant déchirant et l’utilisation des mélodies et des riffs Black. Après le final de "Jadis" de toute beauté, "Ghost" démarre par une montée épico-dépressive superbe, avant d’enchaîner sur des passages assez agressifs qui s’entrechoquent avec les mélodies bluesy, les breaks à piano, et les chœurs épiques. Si ce morceau nous montre bien l’univers assez vaste d’ARS MORIENDI, il en montre aussi ses limites car un peu trop longuet à mon goût. Mais les craintes vont être balayées dès "Entre les deux Royaumes" : après l’atmo quelque peu dépressif, ARS MORIENDI part vers les étoiles avec cette magnifique pièce à tendance ambiante de 7 minutes, bardée d’effets électro-cosmiques qu’un certain THY CATAFALQUE période Tűnő Idő Tárlat n’aurait pas renié. Une facette inédite du projet qui fait mouche. Et ce n’est pas tout…
Le côté atmo/mélodique d’ARS MORIENDI va se tailler la part du lion sur les deux dernières pistes de l’album, "Médiocre Fin?" et "Du Tréfonds d’un Être". Ici, les mélodies de gratte semi-acoustiques lorgnent plus du côté d’une certaine frange du Black germanique menée par NOCTE OBDUCTA et son leader Marcel Breuer (un guitariste dont je ne dirai jamais assez de bien). Les tempos sont variés et toujours accrocheurs, les autres instrumentations (claviers, lignes de basse) épicent le tout, les solos sont géniaux, et bien évidemment les ambiances sont toujours prenantes, et Arsonist assure au chant Black éraillé (en français comme de bien entendu). Du bel œuvre à n’en pas douter…
Avec Du Tréfonds d’un Être, ARS MORIENDI affine son style et nous livre un disque de Black atmosphérique très personnel rondement mené. Même si parfois, le propos est difficile à assimiler et l’aspect atmosphérique peut-être surexploité (les ambiances sont très variées mais manquent de cohérence sur l’ensemble de l’album, certains breaks sont de trop et il y a un ou deux passages à vide, sachant que le format « 12 minutes » des morceaux entraîne forcément quelques coups de mou sur la durée), cet album à apprécier dans sa globalité possède un apport singulier, avec des influences palpables (les scènes atmo slaves et germaniques) mais bien digérées, et une construction globale des morceaux nickel-chrome. Du Metal très, très atmosphérique qui comblera surtout les amateurs de sensations en forme de « voyage musical », mais que vaut le coup pour ceux qui ont le courage de se plonger dans l’univers d’ARS MORIENDI.
Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 13559