Toujours dans la série des rééditions européennes de chez Willowtip, voici le premier album d’ARSIS, duo américain totalement inconnu avant l’avènement de « A Celebration of Guilt ». Alors là, j’aimerai bien qu’on m’explique ou Jason Tipton, le label manager, va chercher tous ses groupes. J’ignore s’il fait un élevage quelconque dans l’arrière cour de sa maison mais toujours est-il que le magicien de Willowtip nous sort encore de son chapeau un morceau de choix souffrant du syndrome auquel il va bien falloir nous habituer : disque Willowtip = tuerie.

Loin de souffrir d’un line-up réduit (qui s’est étoffé depuis d’un second guitariste et d’un bassiste) ARSIS débarque avec un disque qui incarne la jonction parfaite entre le heavy métal des grandes années 80 et un death plus contemporain. C’est un peu comme si James Malone, guitariste, bassiste, chanteur, auteur et compositeur de cette galette, n’avait pu se résoudre à faire un choix entre la nostalgie du heavy épique des MAIDEN, DIO et consort, et un techno-death plus radical, pour orienter la musique d’ARSIS.

Dans un premier temps « A Celebration of Guilt » évoque quelque peu des groupes de death mélodique suédois tels IN FLAMES ou SOILWORK mais cela ne serait pas faire justice à ce disque que le cataloguer dans cette caste métallique. Il est vrai qu’il y a un petit quelque chose de suédois dans les volutes mélodiques des riffs d’ARSIS. J’ai cru également percevoir un zest d’ARCH ENEMY mais je me suis tout simplement rendu à l’évidence que ces riffs provenaient tout simplement d’un patrimoine musical plus ancien, que Michael Amott semble partager avec la tête pensante du groupe dont il est ici question. Comme vous l’aurez compris les lignes de guitares d’ARSIS sont fortement imprégnées de Heavy métal avec un grand H, à ceci près que le guitariste, qui a oublié d’être un manche (ok je sais, elle est pourrie celle là), a incorporé à son jeu une bonne dose de technicité death, un peu à la façon du regretté Chuck Schuldiner dans sa période la plus lyrique. Pour accompagner cette orgie de guitare, ARSIS ou plutôt James Malone, a opté pour un chant tirant sur le black qui colle assez bien à l’ensemble. Mais tout l’intérêt de « A Celebration of Guilt » réside dans l’équilibre parfait qui s’instaure dès le premier titre, entre l’agressivité et la mélodie. On ne sombre jamais dans des riffs mielleux formatés pour une audience de grande envergure et la violence de la musique n’est jamais gratuite. Elle vient toujours à propos par des enchaînements d’une exquise finesse. Il semble évident que la musique classique a également joué un rôle important dans le façonnement de ce disque et cela s’en ressent dans la façon dont les mélodies sont traitées.

Il va de soit que la production est d’une pureté cristalline, irréprochable et que ce disque trouvera son public aussi bien chez les fervents du heavy que chez les amateurs de death. Toutefois, si les débauches de six cordes ne vous arrachent pas de petits frissons de plaisir, il se peut que ce disque ne vous chamboule pas plus que ça.

Toujours est-il qu’ARSIS a enfanté d’un sacré rejeton et que le petit frère est déjà annoncé pour la fin octobre. Courage, plus que deux mois à tenir…



Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 13581