Né en 2005 de la rencontre de Abder (DECLINE OF DECAY) et Foued (THE OLD DEAD TREE, HORRESCO REFERENS) très rapidement rejoints par Florent (ANTHEA) et deux membres du groupe algérien, WORTH, l’idée d’ARKAN était de monter un groupe de death metal à consonance orientale.

C’est à peine, après quelques mois de travail que le groupe enregistre le mini six titres dont il est ici question. Un disque ambitieux s’il en est puisque « Burning Flesh » est en fait une œuvre conceptuelle retraçant l’évolution psychologique d’un terroriste kamikaze jusqu’à son ultime sacrifice.

Il est clair que sur le papier, le projet avait de quoi être alléchant mais allait-il en être de même lors des écoutes ? Hé bien pas tout à fait puisque ARKAN nous propose ici une vision du death métal qui ne va pas au bout des expectatives que leur bio avait soulevées chez moi. Certes, quelques clins d’œil orientaux viennent agrémenter le death lourd d’ARKAN mais les furtives apparitions de percussions ou de volutes mélodiques ne parviennent pas à typer suffisamment la musique d’ARKAN et donc à lui donner un regain d’intérêt. On passe la durée de ces six titres à naviguer au cœur d’un death métal majoritairement mid-tempo qui sait varier les ambiances mais qui n’exploite pas assez un filon plus « tribal ». Lorsqu’on connaît rien qu’un peu la richesse musicale du Maghreb et du golf persique, on ne peut que regretter la retenue avec laquelle les éléments orientaux ont été disséminés

Pour les paroles c’est une autre affaire. Si ARKAN ne prend pas position dans le développement de son propos, la façon dont les textes sont rédigés à la première personne pourraient être jugée comme subversive par des gens malintentionnés. Pourtant, même si ARKAN prend le risque de se retrouver affilié à des idées qui ne sont pas les siennes, il est évident que le groupe ne cautionne pas la folie meurtrière qui conclue l’épopée de son personnage principal. On notera au passage la façon intelligente dont l’histoire de « Burning Flesh » a été conçue à l’image de l’excellente intro relatant l’attentat.

En refusant de tomber dans des travers peut-être trop folkloriques, ARKAN ne parvient pas à donner assez de corps à son death metal oriental. Espérons que l’album que le groupe s’apprête à enregistrer l’automne prochain exploitera davantage les diversités musicales de l’Orient. « Burning Flesh » m’a laissé sur ma faim. Dommage.


Rédigé par : Tonton | 05/10 | Nb de lectures : 13646