‘Boldy Stride The Doomed’, en plus de son excellente pochette résumant plutôt bien son ambiance très ‘dark heroic-fantasy’, confirme tout le bien que nous étions quelques-uns à penser de ce pur groupe de heavy/doom à l’américaine, après la baffe qu’avait été leur premier album il y a deux ans. Une nouvelle fois, leur star est bien l’ex-PENANCE Brian ‘Butch’ Balich dont le style à la fois épique et rugueux, quelque part entre Robert Lowe de SOLITUDE AETURNUS/CANDLEMASS et Matt Barlow d’ICED EARTH, est juste parfaite pour ce genre de heavy ricain dont la portion doom se résume avant tout aux sujets abordés ou à la tonalité plutôt sombre de ces riffs qu’autre chose. Sauf il est vrai lorsque le groupe se la joue épique à fond comme pour les onze minutes de « Pieces Of Your Smile » où ils rappellent alors les petits cousins de CANDLEMASS, MEMORY GARDEN, à leurs débuts. Ce qui ne les empêche en contrepartie avec le morceau-titre de prouver qu’ils peuvent aussi carburer au super en seulement deux minutes et trente et faire autant de dégâts…

Mais sinon attention donc ici, point de concours de lenteur ni de complainte de tafiottes en chemise à jabots mais un heavy-metal profondément ancré dans la NWOBHM, pas très loin des regrettés ABDULLAH (avec lesquels leur batteur a d’ailleurs brièvement joué). Le tout est vaguement rétro mais ne tirant jamais sur la fibre nostalgie à outrance.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’après un premier skeud sur Shadow Kingdom records, ce groupe de Pennsylvanie se retrouve désormais sur le même label que celui des énormissimes (on ne le dirait jamais assez !) SLOUGH FEG, avec lesquels ils partagent pas mal et notamment tous ces plans croustillants de duels d’harmonies à la THIN LIZZY. D’ailleurs, pour en rajouter dans le côté incestueux de cette nouvelle scène heavy-metal orthodoxe US, c’est l’ex-OCTOBER 31 et actuel TWISTED TOWER DIRE Jim Hunter qui est responsable de leur logo…

Par contre, je dirais que la musique d’ARGUS est plus profondément metal dans le sens premier du terme, avec des solos à foison et le genre de break à la basse que l’on n’avait plus entendu depuis ‘Killers’ d’IRON MAIDEN (« Wolves Of Dusk »), pas si éloignée que cela au final de SINISTER REALM, comme par hasard encore une recrue Shadow Kingdom ! Alors même si un chouia trop long et sûrement plus réservé aux fans de la NWOBHM qu’aux amateurs de doom, ‘Boldy Stride The Doomed’ est donc le genre de petite pépite typiquement UG qui se savoure avec un verre de Chianti et l’intégrale des œuvres de Robert E. Howard sur les genoux. Par Crom !




Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 16/20 | Nb de lectures : 13508