ARENA - Pepper’s Ghost (InsideOut/Wagram) - 11/02/2005 @ 13h41
1995-2005. 10ans de carrière. L’occasion était belle pour le roi du néo progressif anglais de tourner la page et de commencer une nouvelle ère avec, chevillées au corps, une ambition et une motivation intacte. Après 6 albums d’une qualité allant crescendo, plusieurs changements de personnel qui n’ont en rien affecté son inexorable ascension, Arena semblait vouloir tout remettre à plat, repartir de zéro et nous offrir un nouveau visage. Tout était donc orchestré à partir d’un concept ambitieux. Concept tiré de l’époque Victorienne et décliné en sept tableaux – Seven Stories Of Mystery & Imagination-. Le Fantôme du Docteur Poivre, un procédé révolutionnaire permettait à ses utilisateurs de faire apparaître un hologramme sur une scène de théâtre afin de donner illusion lors de représentations dites « fantastiques ». Une ambiance schizophrène inspirée de l’univers B.D à la croisée des X.Men, de La Ligue des Gentlemen Extraordinaire, Edgar Allan Poe, du Londres gothique de la moitié du 19è siècle illustré par le Gotham City des aventures de Batman. Le groupe a poussé le jeu jusqu’à inclure les musiciens dans des saynètes du livret et à les reproduire sous l’habit de super-héros façon « comics-books ». Chaque titre est ainsi illustré par une petite B.D de 2 ou 3 trois pages. La pochette au visuel baroque est proche du style cher à Clive Nolan et à Pendragon période Masquerade Ouverture. Le tout offrant un digibook très réussi. Associée à une musique tout aussi ambitieuse, imaginez le côté alléchant d’un tel projet ! Oui, c’est ce qui était prévu sauf que… De l’utilité d’écouter plusieurs fois un album et si possible en laissant s’écouler du temps entre chaque séance ! D’abord extrêmement fringant et prometteur, Pepper’s Ghost perd de son intérêt et de son souffle au fil des minutes qui s’égrènent sur le lecteur. Et pourtant ! Délaissant la dispersion brouillonne de Contagion et ses multiples déclinaisons, le groupe affichait l’intention de se concentrer enfin sur son œuvre en 52 minutes et 7 titres. Certes, on y retrouve les qualités intrinsèques qui font la force habituelle d’Arena avec par exemple, le retour à des mélodies plus affirmées et accrocheuses. Ce qui faisait aussi défaut à Contagion. Autre élément immédiatement identifiable, le sérieux durcissement du ton grâce aux riffs brûlants de Mitchell, un guitariste dont on ne vantera jamais assez le jeu complet tant du point de vue technique que du feeling. Témoins, sur Smoke & Mirrors, ces solos « slidés » dont il a le secret. Un durcissement contre lequel je ne voyais pas d’inconvénients. D’autant que la musique des Anglais s’est souvent frottée avec bonheur au heavy. Excepté que certains titres, dont le premier, Bedlam Fayre, sonnent comme la plus traditionnelle des formations étiquetées « speed mélo ». C’est très bien joué car Arena ne laisse rien au hasard mais assez surprenant. Plus progressif, l’épique The Shattered Room semble vouloir recoller à la ligne orthodoxe. Mais les chevaux sont à nouveau lâchés à partir de la 6e minute et ce de la manière la plus banale possible. Tata poum, tata poum ! Désolant ! D’autre part, on souhaiterait que Sowden mette un peu plus de théâtralité dans son chant. Le bonhomme en a largement les moyens et le contexte s’y prête allègrement. Ceci est d’ailleurs valable pour tous les titres. The Eyes of Lara Moon est une ballade folk rock sympathique au début mais qui s’essouffle vite par manque de conviction. Tantalus et Purgatory Room, les deux titres suivants sont assez symptomatiques du caractère inachevé de Pepper’s Ghost. Re tata poum à mi parcours de Purgatory Room, ça devient une manie. La faute aux claviers plus que discrets de Nolan qui semble par moments en vacances du groupe ou carrément absent. (Peut-être songe-t-il déjà au prochain Pendragon ?) Cependant, la véritable faiblesse, et elle ne m’était jamais autant apparue que sur ce sixième album, réside dans le jeu de batterie de Mick Pointer. Il cogne plus fort et plus vite que d’ordinaire mais sa frappe est sèche, sans âme, d’une régularité métronomique et presque assimilable à du beat électronique. Pas de folie, de reprises ou de breaks trop compliqués ce qui gâche le plaisir sur nombre de passages. Modestie mise à part, j’ai l’impression de pouvoir le remplacer au pied levé. Le bassiste, Ian Salmon suit avec facilité la cadence élevée à laquelle il est soumis mais n’apporte rien de transcendant dans son jeu. Enfin, et heureusement, il y a Opera Fanatica et ses 13’, véritable morceau de bravoure qui clôt l’album et nous réconcilie en partie avec le groupe. Il y a tout dans cette mini suite, entendez tout ce qu’on aime du progressif enlevé et surpuissant dont est capable la formation britannique. Du symphonisme aux séquences dramatiques d’une grande cohérence, une fluidité jamais prise en défaut dans les changements de rythmes ou de tons et bien entendu, une exécution quasi parfaite. Le bilan ? Et bien, vous tenez là, entre les mains et les oreilles, un album mi figue, mi raisin. Consensuel serait plus exact et susceptible de plaire aux adeptes de riffs gras et véloces, de chevauchées débridées mais dépourvues de complexité. Les tenants d’un néo prog sombre et sophistiqué plus en rapport avec le style « maison » se consoleront avec Opera Fanatica. Pas sûr que cela soit suffisant pour les convaincre pleinement !


Rédigé par : Karadok | 15/20 | Nb de lectures : 11409




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Commentaire
paganzine
Membre enregistré
Posté le: 12/02/2005 à 15h59 - (13349)
c'est le premier album entier que j'écoute du groupe(m'étant jusque là contenté du Mini contagious ou contagion je ne sais plus) et je dois dire que c'est très sympa, pas l'album du siècle mais du très bon pour bien commencer l'année. le chanteur a une voix magnifique et puissante et les autres ne sont pas des manchots non plus. la plupart des titres valentl le coup, même si c'est vrai le deriner morceau ultra épique est magistrale et surpasse le reste



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