Ne fuyez pas en courant, l'ARDITI ici présent n'a aucun rapport avec le comédien français qui aurait dans un accès de folie décidé, comme tout bon comédien ou comique français qui se respecte de se mettre à chanter et qui aurait choisi, pour notre plus grand malheur de venir naviguer dans nos eaux territoriales. Non, il n'en est rien. L'ARDITI qui nous intéresse vient de Suède et comporte en son sein Henrik Möller et Fredrik Söderlund dont je vous ai déjà parlé lors de la kronik du dernier album de PUISSANCE et dont j'aurais pu vous parler si VS existait, du moins en ce qui concerne Fredrik Söderlund, un peu plus tôt dans les années 90, de par ses participations aux groupes de black metal PARNASSUS, OCTINOMOS et ALGAION qui ont sorti quelques albums digne d'intérêt.

Revenons cependant à nos moutons car avec ARDITI (dont le nom viendrait des troupes d'élites italiennes de la première guerre mondiale), on est plutôt loin du black metal voire même du métal tout au moins musicalement. En effet même si les fans de MARDUK ne manqueront pas de reconnaître le titre "Deathmarch" qui apparaissait sur l'album "Plague angel" pour lequel les deux groupes avaient collaboré, la ressemblance avec le black metal s'arrête là. La musique de ARDITI est industrielle, néo-classique, dark, orchestrale mais surtout martiale. Si le war metal tente de refléter l'image de guerriers furieux et assoiffés de sang réduisant tout en cendres sur leur passage, la musique martiale de ARDITI renvoiera plutôt l'idée d'une armée ordonnée avançant en ordre de marche dans le brouillard matinal et que rien ne peut arrêter.

Nul trace de guitares ici, l'espace sonore est occupé par de puissants synthés qui délivrent des ambiances massives sur lesquelles viennent se greffer des percussions martiales, des vocaux déclamés ou parlés, des chœurs et des samples. Comme bien souvent dans ce style, les morceaux sont basiques, la redondance, voire même le minimalisme sont de mises. Les morceaux sont cependant bien assez différents les uns des autres pour que l'on éprouve aucun ennui à l'écoute des neuf titres de cet album.

L'album est bon et ne maquera pas d'interpeller les amateurs de PREDELLA AVANT, IN SLAUGHTER NATIVES ou encore SOPHIA, même si ces derniers ont selon moi encore une longueur d'avance dans le style.


Rédigé par : Sheb | 14/20 | Nb de lectures : 11244