Arctic Flame est un groupe nous venant de Bayonne, dans le New Jersey (et oui il y en a aussi un là bas !) aux Etats Unis, et qui a vu le jour au début de ce siècle (2001 précisément). Rien de particulier à signaler pour cette formation 'classique', qui d'un point de vue musical ne joue pas non plus quelque chose de très atypique. Présenté comme un groupe de heavy/power piochant ses influences du côté de Maiden, Iced Earth, et d'autres combos plus progressifs (certaines structures sont censées rappelées Dream Theater, mais la bio exagère un peu sur ce coup-là...), il est qualifié de mix entre le heavy européen et ricain. Ce qui veut pas dire grand-chose en fait. Mais une chose est sûre, cet album est des plus hétérogènes, et peut parfois déstabiliser, alternant le chaud et le froid. Certains titres étant assez 'longs' (je pense aux 3 premiers et au titre final), l'auditeur qui découvre le groupe n'accrochera peut-être pas d'entrée.

Autre point qui ne mettra pas tout le monde d'accord, le chant. Michael Clayton-Moore est un bon chanteur au timbre juste et pertinent; cependant, son chant fait 'défaut' suivant la situation: lyrique et un poil nasillard, avec un souffle plus frêle qui s'en mêle, il n'est pas assez punchy; alors oui sa voix est plutôt jolie et agréable, mais je trouve que ça ne colle pas vraiment à certains moments. Quand on entend le résultat sur le premier morceau, "My Little Slice of Hell", œuvre qui ne manque pas de peps et de profondeur, avec des guitares qui se posent tel un mur sonore imperméable, donnant un ton bien lourd et assombri, on se dit qu'il y a un décalage; un chant plus 'torturé', plus 'dérangeant' aurait à coup sûr fait meilleur effet. Au moins, la comparaison avec un Iced Earth est loin de nous paraître incongrue (pour ce qui est de la musique). L'avis sera similaire concernant "The Creeper", autre piste 'machiavélique' et menaçante; son côté brut et heavy redynamise l'album (après un titre instrumental agréable, joyeux, mais un peu en décalage avec le reste de l'album), là aussi, des vocalises plus vindicatives auraient fait la différence. A l'opposé, le rendu est bien meilleur pour le morceau éponyme, plus lourd et martial, - au phrasé n'étant pas sans rappeler Manowar -, qui si il développe davantage de mélodies et des plans de guitare assez mémorables, met toute la lumière sur une prestance vocale plus adaptée et touchante. De même pour ce qui est de "Raise your Glasses", dont le ton salvateur et chaleureux, combiné à un refrain bien entêtant, s'impose comme un des meilleurs moments de l'album.

Arctic Flame sait réellement se montrer à son avantage, et nous prouve qu'il a des arguments pour faire bonne figuration; j'en prends pour témoins deux morceaux bien différents à tous points de vue. D'un côté, un "Bloodmotor", explosif tel une pile électrique, faisant preuve de bon goût et de franche technicité. C'est là, la comparaison établie avec Dream Theater; si je la trouve un peu forte, il faut bien reconnaître que sur ce titre en particulier, mais pas que, Arctic Flame démontre une maîtrise instrumentale et une capacité à enchaîner les breaks et les 'variations' impressionnante. Un morceau assez court, distrayant, addictif, bref très sympa. Et puis vous avez ce "The Eternal" dépassant les 10 minutes en fin de parcours: globalement lent, ce morceau dégage en quasi permanence une ambiance noire et mélancolique, et si le tempo s’exhale durant quelques séquences, on note vite que cette dernière partition sort un peu du lot par sa structure plus atypique et ses arrangements pas très évidents à la première écoute.

Sans proposer un album exceptionnel, Arctic Flame publie un troisième album honnête, assez fouillé et loin d'être inintéressant; cependant comme évoqué plus haut, certains points mériteraient d'être améliorés si le groupe souhaite élargir son auditoire. A conseiller à tous les fans de heavy/power à la recherche de quelque chose de plus atypique.




Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 11864