Ils sont chiants ces Rosbifs. Moi qui aime pouvoir descendre les groupes gratuitement au vu d'une simple photo promo (vous voulez pas qu'on écoute les promos aussi?), quand il s'agit de la perfide Albion, on a souvent droit à des dégaines plus gnan-gnan que la musique. Une preuve supplémentaire ici, même si les gaziers ressemblent à 5 Hugh Grant à mèches, la musique s'inscrit plus dans la lignée des Beecher, Sikth, ou Johnny Truant, pour rester dans la production locale.

En effet, c'est un metalcore avec une louche de chaotique et 2 seaux de technique qui nous est ici proposé. Ca pianote sec sur le manche, ça envoie de la mosh part bien burnée, du riff plus mélancolique, de la mélodie-guimauvisante à l'anglaise, bref la variété est de mise. Au niveau du chant, c'est bien travaillé également (il y a d'ailleurs eu du turn-over à ce poste depuis le précédent), même si le timbre est majoritairement hurlé dans les rauques, le gaillard prend soin de varier les intonations pour donner l'impression d'être constamment sur le fil du rasoir. Et ça doit être le style vocal tendance outre-Manche, puisqu'Oli Sykes des fashionistas de Bring Me The Horizon (vous savez, ceux qui ont plein de pucelles qui écrivent "OMFG oLi yOu'Re 2 cUtE <3 <3 <3" sur leur myspace) a l'air de se la jouer comme ça désormais.

J'irai en revanche pas trop m'épencher sur le chant clair, parce que d'une il est quand même rarissime, et de deux... Non, en fait il est naze, un peu à la Scarlet, vois-tu, mais en version bien irritante, alors que ça passe d'un cheveu chez les premiers. Même niveau structures destructurés, agencement des compos, j'y retrouve une influence des défunts petits hurleurs à la croix de bois ricains, même si les Rosbifs possèdent une approche beaucoup plus technique Sikhtienne. Et c'est peut-être là que ça pèche, à moins que je sois un vilain blasé du genre.

Car le groupe est loin de jouer la carte de l'onanisme technique, les déluges de notes et les 374 breaks par chansons sont là pour servir la musique, okay. MAIS, c'est bien trop ordonné malgré tout. Une folie encore trop contrôlée, même si je reconnaîtrai au groupe au moins un mérite, c'est d'avoir un peu plus d'âme, une louche de sincérité supplémentaire par rapport aux wagons de groupes metalcore qui viennent se renverser anonymement sur nos platines.

Bref Architects c'est pas mal, t'auras même grillé la pochette signée Seldon Hunt (en même temps c'est pas dur à reconnaitre), mais c'est un peu comme les appartements-témoins où les agents immobiliers ont mis un peu de bordel histoire d'y insuffler de la vie. Et c'est pas parce qu'ils s'appellent Architects qu'ils sont obligés de se la jouer propret/millimétré. Car pour rester dans le créneau metal/hardcore chaotique par exemple, leurs quasi homonymes d'Architect (sans "s") viennent t'expédier les dents dans le caniveau avec un bon gros cocktail Botch/Crowbar/The Blinding Light/Coalesce des familles, et là ça sent des aisselles...


Rédigé par : Crown_Me | 13,5/20 | Nb de lectures : 11085