ARCHITECTS - Nightmares (In At The Deep End/La Baleine) - 11/04/2008 @ 01h54
Architects est un groupe anglais que je connais grâce à leur disque « Ruins », sorti l’année dernière et qui m’avait bien marqué. Quand Greg m’annonce que je dois chroniquer un disque des Anglais, je me dis qu’il s’agit probablement de « Ruins » donc une kro ultra speed, tant le disque a tourné. Manque de bol, il s’agit de leur précédente œuvre, à savoir « Nightmares », sortie en 2006.
Alors Architects, c’est quoi ? C’est 5 gars de Brighton qui pratique un metal hardcore chaotique, dissonant, mélodique et mélancolique. Mouais, rien d’original tout ça, on imagine un mix entre Messhugah, Misery Signals et Converge. Effectivement, les aficionados de musique complexe et quelque peu décousue devrait y trouver leur bonheur. Pour ma part, j’ai apprécié ce « Nightmares ».
L’album démarre sur le bordélique « To The Death » : des syncopes toutes les 5 secondes, une intro dotée d’un riff à 45 notes/seconde, une rythmique épileptique sous LSD, pas de doute, nous sommes bien dans un registre chaotique. Cependant, tous les titres ne sont pas de cet acabit. Si ce morceau est annoncé comme aussi bordélique qu’une chambre d’hôtel dévastée par une rock star, d’autres morceaux sont plus construits. Si être complexe est louable, cela veut-il pour autant dire que Architects sait composer des chansons ? Eh ben oui, mes loulous !
Quelques hits sont à noter. D’abord « You Don’t Walk Away From Dismemberment », tube partageant couplets impeccables, intro virulente et final mélodique. On peut ensuite retenir “In The Desert” et son final dépressif. Car là où Architects arrivent à capter l’oreille, c’est bien dans la richesse de ses compositions.
Si on retrouve dans la musique les composantes habituelles au style (syncopes, breaks, mosh parts, dissonances), quelques éléments réussissent à faire sortir le disque du lot du flot du hardcore chaotique, carcan on ne peut plus embouteillé.
Un élément est clairement à noter, la tristesse. Le disque suinte le désespoir à 10 kilomètres à la ronde. Chaque morceau contient son lot de plans désespérés, d’atmosphère lugubre et de ténèbres environnementales. Cette mélancolie colle au disque en permanence et ce ne sont pas les paroles qui contribuent à remonter le moral. Trahison, désespoir, perte de repères, volonté d’en finir. Tels sont les thèmes abordés par nos Anglais. Voici les paroles sur lesquelles s’achèvent le disque :
"We’re adrift nearly gone and if you knew, you’d get away with it all. What would you do ? In my darkened tomb, I am laid to waste”.
Rien de bien réjousisant, non ? Sans oublier, la voix de Sam, hurlée et totalement sur le fil du rasoir.
Sur un plan plus musical et moins atmosphérique, Architects réussit à capter l’auditorat grâce à des compositions travaillées, riches et complexes. Tous les titres nécessitent plusieurs écoutes avant d’être totalement assimilés, et cette chronique que vous pouvez lire a mis du temps avant de laisser exprimer tout le nécessaire à sa compréhension. Variété des titres, breaks incessants, compositions abreuvées en permanence de syncopes, riffs techniques et autres larsens, autant de paramètres qui entrent en ligne de mire à l’écoute de ce « Nightmares ».
Deuxième disque des Anglais, « Nightmares » est à mon sens plus intéressant et plus abouti que « Ruins » le successeur, plus abordable, moins furieux et dotés de titres moins riches. Ce groupe est clairement à connaître, car je suis tombé sous le charme, malgré une certaine herméticité au style.
Eh eh, Vision, on est au moins 2 à écouter ce groupe en France.
Pour moi c'est tout simplement le meilleur groupe de metalcore actuel. Je vois peu de jeunes groupes qui réunissent tant de qualités : production impeccable, technique imparable, mélange des genre (mathcore, screamo, beatdown) et une rage viscérale qu'ils contrebalancent tout de même avec de légers côtés emo. A ma connaissance Nightmares est le 1er album et Ruins le 2ème, j'aime bien les 2 même si Ruins a capté progressivement ma préférence.
En même temps, je comprend qu'ils aient du mal à se faire une place, trop violents et sérieusement viscéraux pour la scène emo,
mais associés à trop de clichés emo pour plaire aux amateurs de metal/hardcore extrême qui voient cette scène d'un mauvais oeil. Un peu comme Beecher, un groupe anglais qui restera sûrement dans l'ombre de groupes merdiques mais plus populaires.
jvice Membre enregistré
Posté le: 11/04/2008 à 10h58 - (55372)
Un bien bon album, accrocheur et chaotique!
jonben Membre enregistré
Posté le: 11/04/2008 à 11h00 - (55373)
Par ailleurs un split avec le groupe hardcore mélodique Dead Swans vient de sortir.
Jus de cadavre IP:89.107.173.228 Invité
Posté le: 11/04/2008 à 12h10 - (55383)
c'est la sorcière de Kirikou sur la pochette ? :)
Drumetal Membre enregistré
Posté le: 11/04/2008 à 13h17 - (55391)
Nan c'est une suceuse d'orangina transgenique ptit con
2nd° Decapitation Invité
Posté le: 11/04/2008 à 13h43 - (55394)
Tout comme jonben j'ai une préfèrence pour Ruins mais il faut avouer que celui la est tres bon egalement!
Cette chronique m'a en tout cas donner envie de m'y replonger.
Marbaf IP:194.51.20.126 Invité
Posté le: 11/04/2008 à 16h51 - (55422)
Ce groupe me fait aussi penser aux regrettés Beecher, eux aussi découverts grâce à toi Jonben ;-)
... il est urgent que j'écoute cet album !
Vision Of Beuh Membre enregistré
Posté le: 11/04/2008 à 21h52 - (55458)
A propos de Dead Swans, leur EP "Southern Blue" est une pure bombe... mais rien à voir avec du hardcore mélodique, c'est même plutôt brutal!
Pour revenir à Architects, le groupe est très sympa même si dans le style, ils n'égalent pas Misery Signals (plus metal, je te l'accorde).
kaosworks Membre enregistré
Posté le: 11/04/2008 à 22h26 - (55461)
D'accord avec Jonben, de loin le groupe de metalcore le plus interessant.
J'aime moins ruins, mais le split avec DeadSwans est énorme: deux titres, deux tubes.
Purulent Putrefaction Membre enregistré
Posté le: 11/04/2008 à 23h13 - (55466)
Tres bon, tres tres bon groupe pour ma part, ca tabasse et au moins ils ont leur style propre au milieu d'une scene pleine a craquer!
Mikke Membre enregistré
Posté le: 12/04/2008 à 00h58 - (55472)
a comparer avec Between the burried and me ?
Déhà Invité
Posté le: 12/04/2008 à 20h20 - (55491)
Mikke> Trop pas, c'est bien meilleur!
Mikke Membre enregistré
Posté le: 16/04/2008 à 15h04 - (55727)
ok, je vais vite me jeter dessus alors!
Déja que Between the ... est un groupe énorme! :p
Judiest Pras IP:86.217.67.13 Invité
Posté le: 25/04/2008 à 17h43 - (56174)
Très sympa, cet Architects!
Dans le même style, JOHNNY TRUANT = l'essayer, c'est l'adopter!
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Alors Architects, c’est quoi ? C’est 5 gars de Brighton qui pratique un metal hardcore chaotique, dissonant, mélodique et mélancolique. Mouais, rien d’original tout ça, on imagine un mix entre Messhugah, Misery Signals et Converge. Effectivement, les aficionados de musique complexe et quelque peu décousue devrait y trouver leur bonheur. Pour ma part, j’ai apprécié ce « Nightmares ».
L’album démarre sur le bordélique « To The Death » : des syncopes toutes les 5 secondes, une intro dotée d’un riff à 45 notes/seconde, une rythmique épileptique sous LSD, pas de doute, nous sommes bien dans un registre chaotique. Cependant, tous les titres ne sont pas de cet acabit. Si ce morceau est annoncé comme aussi bordélique qu’une chambre d’hôtel dévastée par une rock star, d’autres morceaux sont plus construits. Si être complexe est louable, cela veut-il pour autant dire que Architects sait composer des chansons ? Eh ben oui, mes loulous !
Quelques hits sont à noter. D’abord « You Don’t Walk Away From Dismemberment », tube partageant couplets impeccables, intro virulente et final mélodique. On peut ensuite retenir “In The Desert” et son final dépressif. Car là où Architects arrivent à capter l’oreille, c’est bien dans la richesse de ses compositions.
Si on retrouve dans la musique les composantes habituelles au style (syncopes, breaks, mosh parts, dissonances), quelques éléments réussissent à faire sortir le disque du lot du flot du hardcore chaotique, carcan on ne peut plus embouteillé.
Un élément est clairement à noter, la tristesse. Le disque suinte le désespoir à 10 kilomètres à la ronde. Chaque morceau contient son lot de plans désespérés, d’atmosphère lugubre et de ténèbres environnementales. Cette mélancolie colle au disque en permanence et ce ne sont pas les paroles qui contribuent à remonter le moral. Trahison, désespoir, perte de repères, volonté d’en finir. Tels sont les thèmes abordés par nos Anglais. Voici les paroles sur lesquelles s’achèvent le disque :
"We’re adrift nearly gone and if you knew, you’d get away with it all. What would you do ? In my darkened tomb, I am laid to waste”.
Rien de bien réjousisant, non ? Sans oublier, la voix de Sam, hurlée et totalement sur le fil du rasoir.
Sur un plan plus musical et moins atmosphérique, Architects réussit à capter l’auditorat grâce à des compositions travaillées, riches et complexes. Tous les titres nécessitent plusieurs écoutes avant d’être totalement assimilés, et cette chronique que vous pouvez lire a mis du temps avant de laisser exprimer tout le nécessaire à sa compréhension. Variété des titres, breaks incessants, compositions abreuvées en permanence de syncopes, riffs techniques et autres larsens, autant de paramètres qui entrent en ligne de mire à l’écoute de ce « Nightmares ».
Deuxième disque des Anglais, « Nightmares » est à mon sens plus intéressant et plus abouti que « Ruins » le successeur, plus abordable, moins furieux et dotés de titres moins riches. Ce groupe est clairement à connaître, car je suis tombé sous le charme, malgré une certaine herméticité au style.
Rédigé par : Vision Of Beuh | 14/20 | Nb de lectures : 11487