Y’a-t-il des fans de la saga « Twilight » dans la salle ?

… silence pesant dans la salle avec quelques rires bien appuyés au fond…

Personne ? Bon tant pis… mais comme on a reçu un promo, faut bien que je fasse la chro hein ? OK ? Alors allons-y…

ARCHANGEL est un groupe italien formé en 1995 les pieds dans la flotte, à Venise donc (vous l’aurez compris) (et à partir de là, on peut déjà dire que ce disque est un naufrage). Le groupe sortira deux EP et deux albums dans ses 4 premières années d’existence avant de disparaître de la circulation pendant quasiment 10 ans, 10 ans qui séparent leur troisième (Incarnate In A New Rebel Idol, 1999) et quatrième album (La Vogue Noire, 2009). Le groupe ne chôme pas depuis son retour et sort donc un deuxième album en un peu moins d’un an, nommé The Story Of My Immor(t)al Life dont il va être question dès à présent.

La mention « Avant-Garde Electronic Metal » sur Metal-Archives avait de quoi attirer le chaland, surtout pour les amateurs de bizarreries Electro fourre-tout comme moi. Mais sur cette même page M-A on peut également trouver des trucs qui font peur : « Vampyrism (Now) » comme thème lyrique, la photo promo (ouch), les titres des morceaux du précédent album La Vogue Noire ("Music for Modern Vampires", "Bite the Apple", "Drink Me", "Like A Vampire"…). Et puis d’ailleurs… L’histoire de ma vie immortelle… un petit tour sur my_____ et paf : on est en plein terrain Twilight ! Car oui, désolé aux familles tout ça, on avait parlé de VAMPIRES EVERYWHERE! sur le Webzine qui en ferait (je sais pas, j’ai pas écouté), mais ARCHANGEL en fait aussi, et du beau : du Twilight-Metal.

Mais du Twilight-Metal version ARCHANGEL, c’est quoi exactement ? Disons que c’est une sorte d’Electro-Metal aux riffs tendant vers le néo-indus à deux balles, avec des vocaux émo et des pseudo-ambiances nocturnes, et bien sûr des magnifiques paroles pour émo-goths qui ont des posters de Bella et Edward dans leur chambre (diantre, j'ai dû aller chercher leurs noms sur le net… qu’est-ce qu’il faut pas faire pour chroniquer sur VS). Une sorte de sous-THE KOVENANT (et encore, les morceaux les plus calmes de S.E.T.I), avec un peu de sous-SYBREED aussi, tant qu’à faire (avec quelques incursions New-Wave très malvenues). Mais bon attention, rien à voir avec les trucs Pop/Rock qui font la BO du film (même si on s’imagine bien voir des vampires se courser dans la forêt avec les loups à l’écoute de certains refrains), ARCHANGEL reste quand même typé metal, metal certes très sucré mais metal quand même, à savoir que les riffs indus saturés se taillent la part du lion. Bon c’est à peu près tout mais les fans d’EVANESCENCE ou de chais-pas-quoi qui donne dans le Pop/Rock épique à BO de films risquent quand même d’en prendre bien dans l’oreille sur certains passages.

Mais bien sûr, comme je me suis assuré en début de chronique qu’il n’y a pas de fans de Twilight dans la salle, autant dire que pas mal de monde ici risque de trouver ça un peu gnangnan. Moi y compris. Le tout est posé dès le morceau d’ouverture "Karmic Loops of Space and Time" : riffs d’une pauvreté affligeante, prod insignifiante, chant insupportable (surtout quand le refrain est répété X fois). Le groupe s’en sort un minimum grâce à son côté électro bien amené par moments (le début de "Into Your Mysterio"), mais le reste est définitivement immonde à écouter ("Absinth" -et dans le genre thème émo on fait fort là. conforming hipsters !-, "Underworld", la ballade finale "My Name Is I." qui est… euh non rien). Le chanteur mériterait des claques, quand bien même il n’en fait pas des tonnes comme le brailleur de KILL HANNAH’S (c’est ma seule référence en émo, désolé). Et pourtant sa voix plus suave, quasi-darkwave à la Adrian Hates (DIARY OF DREAMS) a de quoi convaincre sur les rares passages où elle est mise en avant. En essayant de verser dans le côté « Metal » de la force, le groupe se perd dans des gros riffs indus sans saveur, ou dans des accès rentre-dedans aussi inappropriés qu’inefficaces ("Life After Death", "Noir Love"). Certains morceaux fonctionnent tout de même (la reprise de "Sweet Harmony" de THE BELOVED avec son refrain entêtant, "My Erotic Ergotine" sonnant quasi-FEAR FACTORY), et j’ai presque honte de l’avouer (je vais éviter de citer "Emoteque" rien qu’à cause du titre ah merde, je l’ai cité du coup), mais de toute façon le reste dégouline de pseudo-Metal commercial à l’extrême, taillé pour plaire à un certain « public » et à un public certain. Les influs MARILYN MANSON en sus ("Never Say Goodbye", une horreur sans nom).

Ça vous parle ? Certainement pas. Allez, dans un genre d’Electro-Metal bien touffu et pour rester en Italie, je vais vous citer le nom d’ENSOPH si vous ne connaissez pas déjà. Du reste, à moins que vous essayiez de refiler un truc avec un minimum de riffs à votre petite sœur qui fait « hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » dès qu’elle voit une photo de Robert Pattinson, fuyez ce disque. Y’a un peu d’électro qui tient la route vite fait, deux bons riffs, sinon c’est beurk. Et ARCHANGEL, qui semblerait autrefois avoir été classé dans le Black Metal, donne finalement tout son sens à ce poster. Allez, rideau.


Rédigé par : ZeSnake | 05/20 | Nb de lectures : 15434