Si je vous parle de Goulasch, de Tokay et de Archaic, vous me répondez quoi ? Hongrie, bien sûr !
Je ne me souvenais pas d’avoir déjà entendu un groupe venant de ce pays. Vite, réparons ce manque flagrant de culture et enfilons-nous ce ragoût sonore venu de l’Est.
Archaic, c’est la rencontre en 2004, de quatre garçons dans le vent moins un ! David, basse/chant, Laszlo, guitare/chant et Csaba à la batterie. Le moins un étant Akos, gratteux sur l’album, ne faisant plus partie du groupe à l’heure actuelle.
Ils sortent en 2006 cet album qui est réédité en 2009, et qui enfin, nous arrive, grâce à la filière clandestine du Thrash sans papiers !
Archaic, c’est dur à étiqueter. C’est sûr c’est pas super important, mais ça aide à se faire une idée sur le produit. Un mélange bizarre de Thrash, de Death et d’un autre style que je ne maîtrise pas du tout et qu’on pourrait peut-être rapprocher de Paradise Lost, voire même de Type O Negative ? Allez, poussons jusqu’à dire que ça sonne de temps en temps assez Doom. Les puristes me pardonneront !

Après une courte intro, on se prend « True Death of Life » dans les oreilles. C’est sûr, c’est du Thrash. Un poil plus moderne que ce à quoi j’ai l’habitude. Un arrière-goût de Slayer vient tout de suite en bouche. Production claire et puissante, riffs excellents, section rythmique type rouleau compresseur survitaminé. Beau mélange, bien réussi ! Juste un petit bémol au niveau de la voix, trop poussée à mon goût, qui s’efface au fil des écoutes.
« Toxic Nightmare », sonne tout de suite plus Old School, voire même Death au niveau de la voix et sur quelques passages. Il y a de la double partout, un vrai marteau-piqueur fou ! Toujours cette influence Slayer, qui ne s’effacera que vers la fin de l’album.
« The Archer » est une petite pépite de violence. Purée (Héhé), ça joue vraiment super bien. Décidément, le batteur m’impressionne beaucoup. Ils sont forts ces Hongrois.
Après tant de violence, petite baisse de tempo, pour un « Cornu » plein d’ambiances dès les premières notes. On flirt avec le Death/Black sans renier ce Thrash qu’on aime. J’ai vraiment eu l’impression d’entendre, surtout pendant les soli, des passages à la « Seasons in the Abyss ». Petite accélération sur la fin, histoire de nous achever. Encore une facette dévoilée, de ce groupe qui n’arrête pas de me surprendre.
On se replonge ensuite dans la violence et la rapidité pour « Eternal War », toujours super Slayer. Quoique quelques relents de Kreator traînent tout au long du titre. Toujours ces soli de fou, amenés au bon moment, un vrai plus très appréciable.
Comme dirait l’autre : « Et soudain… C’est le drame ! ».
Oui, avec « Memories », le groupe change complètement de style et va lorgner vers quelque chose que je ne maîtrise absolument pas. Exit le Thrash, welcome le crash ! Non, en fait, après moult écoutes, c’est très appréciable, voire même excellent. C’est à partir d’ici que l’on pourrait parler de Doom, Paradise Lost et autres réjouissances du même genre. Pourquoi pas Depeche mode en poussant le bouchon un peu trop loin dans Maurice ? Voix claire, lenteur, ambiance presque gothique. C’est l’heure de se pendre mes amis ! Autre facette à découvrir.
Haaaa ! A la limite du suicide, « Thank You !! » me réveille avec ce retour au Thrash sévèrement burné, mâtiné une fois de plus de Death. Revoilà les tempos de furieux et les riffs de sauvages. Sans prévenir, au milieu de la chanson, baisse du rythme pour un retour du « J’me pends Metal ». Retour de courte durée, puisque un solo accompagné de double vient mettre un terme à tout ça.
Avant de finir petite reprise de Tormentor, avec le titre « Tormentor ». Black/Death/Thrash bien foutu qui remet les idées en place.
Et enfin, « Woodland of the Black Treasury » vient terminer ces quarante minutes de folie. Un retour à un style identique à « Memories ». C’est le moment de se sentir mal dans sa peau et de le hurler à la face des gens. Le titre s’accélère pour notre plus grand plaisir, afin de profiter une dernière fois de cette batterie géniale.
Notons que sur le CD, deux vidéos sont en bonus. Bien sûr, absentes du promo !

Archaic, où le groupe multifacettes. Je ne sais qu’en penser. Soit le combo se cherche et expérimente tout un tas de choses, soit il profite de ce CD pour nous montrer qu’il sait taper dans pas mal de registres.
Dans tous les cas, la Hongrie possède un bien sympathique groupe de Thrash que je vous recommande d’écouter. Tellement de surprises se cachent tout au long de cet album, qu’il m’aura fallu un max d’écoutes afin d’en apprécier pleinement le contenu.
On n’a pas non plus le combo qui va révolutionner la face du Thrash en Europe, mais une telle curiosité mérite un détour sonore.


Rédigé par : Elsass Chris | 14/20 | Nb de lectures : 10213